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Qui suis-je ?

Hughel 2
 

Nom : Comeau-Montasse

 

Prénom : Thibault

 

Âge: 30 ans

 

Job: préparateur documentaire à la centrale nucléaire du Tricastin (prestataire pour EDF)

 

Localisation: Saint-Paul Trois Châteaux, Drôme, Rhône-Alpes, France, Planète Terre, réalité n°246820 de la simulation créatrice

 

Passions: musique, jeux vidéos, jeux de rôle, lecture et, bien sûr, écriture

 

M'ECRIRE

 

LIEN VERS MON NOUVEAU BLOG

Citation du jour

  « On ne fait rien d’extraordinaire sans hommes extraordinaires,

  et les hommes ne sont extraordinaires que s’ils sont déterminés à l’être. »

 (Charles de Gaulle)

Ma Muse personnelle

 

rei.jpg

19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 08:00

CHAPITRE DIX : LE DEFI DES OMBRES



      Jacurutu n'avait plus rien à voir avec la prison de lumière qu'elle était autrefois. Les fresques sa grande porte semblaient vivants, leurs ombres s'étirant mystérieusement en tous sens sans aucune logique. A l'intérieur, tout n'était plus que ténèbres absolue et obscurité totale, un domaine d'incertitude aussi dangereux que l'enfer lui-même. Entrer là-dedans revenait à se jeter du haut d'une falaise dans une mer de requins, Naruto et ses amies le savaient bien. Hinata ressentait déjà les effets néfastes qu'avait la présence de Kuro sur la Pierre Florale, celle-ci cherchant à se protéger par tous les moyens en puisant dans les forces de la jeune fille. Déjà elle trébuchait alors qu'elle marchant le long de la corniche menant à la porte de Jacurutu. Ses yeux se voilaient, les extrémités de son champs de vision se remplissant de ténèbres.

      Naruto ne pouvait plus supporter de la voir comme cela. Alors qu'elle trébuchait à nouveau, il la prit dans ses bras et l'éloigna de l'antre des ténèbres pour la déposer sur un rocher. Puis il se tourna vers Haruka et lui dit :

            -  Finalement je vais y aller seul. Veilles sur Hinata pendant que je m'occupe de Kuro.

            -   Mais tu vas te faire tuer ! fit-elle aussitôt.

            -  C'est possible, mais pas sûr. Je vais le défier en duel, et je doute qu'il refuse. Et si Kyuubi me permet de le vaincre, il y a des chances pour que ses sbires se tirent.

            -   Tu es prêt à risquer ta vie là-dessus ?

            -   Si cela permet de protéger Hinata, oui.

       Pendant ce temps, l'héritière des Hyuuga retrouvait peu à peu ses facultés. Ses yeux retrouvaient leur lueur habituelle, et sa respiration redevenait normale. Pourtant, elle ne parvint pas à dire un seul mot en entendant les parole de son amour qui acceptait ainsi de se sacrifier pour elle. Naruto posa une main sur sa joue afin de la rassurer, ses yeux plongés dans ceux d'Hinata pour y déclarer plus de chose que pourraient l'expliquer tous les mots du monde.

            -   Ne t'en fais pas, lui dit-il. Je m'en sortirais.

       Le garçon laissa sa tendre moitié aux soin d'Haruka et pénétra dans le sanctuaire corrompu. Alors qu'il progressait sans peur dans les ténèbres, il s'adressa intérieurement au démon qui se trouvait en lui : 

            «   Kyuubi... jusqu'ici, je t'ai toujours considéré comme une malédiction qu'on m'avait imposé. Mais aujourd'hui, je comprends que j'avais pris tout le problème à l'envers. En réalité, c'est moi qui suis ta malédiction, et c'est toi qui doit l'accepter. Alors maintenant, tu vas m'obéir !

            «    Oh ! Le gamin présomptueux sors ses griffes... Très bien. Que veux-tu ?

            «    Donne-moi ton pouvoir.

      Le Démon-Renard ne répliqua pas. Il n'en était plus capable. Rapidement, le chakra incandescent de Kyuubi s'échappa du sceau d'enfermement et diffusa à travers le corps de Naruto. Des flammes naquirent autour de lui, éclairant l'antre sans pour autant consumer ses habits. Une force incroyable rempli chacun de ses muscles alors que ses ongles se transformaient en griffes et que ses dents devenaient des crocs, lui donnant une formidable impression de puissance.

       Lorsqu'il arriva au milieu de la première salle, où les affaires de Sasuke étaient restées depuis leur départ, il s'arrêta pour hurler à qui pouvait l'entendre :

            -   Kuro ! Je sais que tu es là ! Montre-toi si tu n'es pas un lâche !

       La réponse du démon de l'ombre fut instantanée : il apparut juste devant Naruto, surgissant de l'ombre comme un nageur percerait la surface d'un lac, et avança droit vers le garçon d'un pas lent. Il avait retrouvé sa forme démoniaque si imposante, qui faisait passer Naruto pour un enfant.

            -   Insolent... tu oses revenir ici ?

            -   Je suis venu pour me battre avec toi, et te renvoyer en enfer !

            -   Vraiment ? Et comment comptes-tu accomplir ce miracle tout seul ?

            -   Ca c'est mon problème.

       Le visage d'ombre de Kuro ne pouvait exprimer aucune émotion, mais le léger rire d'amusement qu'il lâcha suffit à montrer qu'il acceptait le défi.

       C'est alors que les trois autres démons que le seigneur des ténèbres avait rappelé apparurent pour encercler Naruto, mais ils ne firent aucun geste dans sa direction. Ils se placèrent contre les parois du sanctuaire afin d'observer le combat.

-   Saches que si tu perds, lança Kuro d'un air menaçant, ton âmes m'appartiendra.

            -   Il faudrait donc d'abord que je perde.

      Là-dessus, Naruto libéra un peu plus du pouvoir de Kyuubi, et les flammes qui l'entouraient grandirent aussitôt. Avec une rapidité surhumaine, il bondit sur Kuro pour le frapper, mais celui-ci s'effaça en un instant dans les ombres pour apparaître l'instant suivant dans le dos du garçon. Naruto se retourna en un éclair pour réagir, balayant l'air de ses mains griffues, mais le Grand Démon lui fila une fois de plus entre les doigts. Pendant plus d'une minute, Kuro joua avec les réflexes de son adversaire qui s'acharnait à vouloir mettre la main sur cette ombre vivante. Puis il prit le combat au sérieux.

       Kuro ne se contentait plus de tenter de bêtes attaques et usait désormais de feintes, de contre-attaques et d'esquives astucieusement combinées pour mettre à mal le garçon. Plusieurs fois, il parvint à lacéré Naruto en visant d'abord ses membres. Mais grâce au pouvoir de Kyuubi, le jeune Uzumaki faisait preuve d'une incroyable endurance et ne faiblissait pas malgré ces blessures qui auraient mis hors de combat tout homme normal. L'intense lumière que diffusaient ses flammes le protégeaient également du véritable danger que recelaient les attaques de son adversaire. Un danger qu'il ne pouvait même pas imaginer. Malheureusement, le chakra de Kyuubi avait un effet désastreux sur ses facultés de réflexion, ne laissant en lui qu'un instinct bestial.

        Puis, Kuro cessa brusquement de se battre. Il s'arrêta au beau milieu de la cavité du sanctuaire et attendit. Lorsque Naruto se jeta sur lui, le Grand Démon fit apparaître d'épaisses chaînes d'ombre qui s'animèrent comme autant de serpents affamés pour envelopper le garçon et l'immobiliser. Les flammes de Kyuubi furent absorbées par la matière noire démoniaque des chaînes, et même la force surhumaine dont l'avait doté le Démon-Renard ne suffisait pas à les briser. Il était impuissant.

            -   Tu m'as suffisamment amusé maintenant, fit Kuro. Ton âme m'appartient.




         Haruka ne savait plus combien de temps s'était écoulé depuis que Naruto était parti. Par mesure de précaution, elle avait conduit Hinata au plus profond de la cheminée du volcan, afin de l'éloigner le plus possible de Kuro. Car tout comme la jeune Hyuuga pouvait ressentir l'aura diabolique du Grand Démon, celui-ci était capable de percevoir la présence de la Pierre Florale. Là, dans une petite cavité où elle pouvait librement créer un peu de lumière grâce à sa technique ninja d'illusion lumineuse, Haruka veillait sur son amie avec l'attention d'une mère. La petite flamme de chakra vert pâle qu'elle avait créée dans la paume de sa main droite éclairait suffisamment l'endroit pour rassurer Hinata, dont l'inquiétude n'avait pas disparu depuis tout ce temps.

         Et soudain, Hinata eut un sursaut.

            -   Kuro... murmura-t-elle.

            -   Quoi ? fit Haruka inquiète.

            -   Il... il a quitté Jacurutu. Je l'ai senti... un bref instant.

            -   Ca veut dire que Naruto...

        Haruka n'osa pas terminer sa phrase. Le simple fait d'avoir pensé que Naruto ait échoué lui faisait honte. Son regard trouva celui d'Hinata, où régnait la peur et une mortelle appréhension qui la faisait trembler de tout son être.

            -  Allons voir, fit Haruka en offrant sa main à son amie.

        Ensembles, les deux jeunes filles remontèrent la cheminée du volcan jusqu'à l'entrée de Jacurutu. La porte avait été entièrement détruite, oblitérée par un pouvoir terriblement puissant, et qui était probablement la raison pour laquelle Hinata avait put ressentir la présence de Kuro. Le seigneur démon avait sans doute voulu faire disparaître la gigantesque fresque racontant la chute de son empire, un passé qu'il voulait désormais effacer avec le sang des hommes. Alors qu'elles passaient le seuil, Haruka pensa à diminuer l'intensité de sa flamme artificielle, mais Hinata lui demanda de ne rien changer.

         C'est alors qu'elles aperçurent, au fond de la première salle, une grande forme ronde et sombre. Alors qu'elles s'approchaient, Haruka s'aperçut que sa lumière n'arrivait pas à éclairer cet objet, qui était une sphère de deux mètres de haut faite de pure ombre.

            -  Mais qu'est-ce que c'est que ça ? lâcha la fille de la Balance.

            -  Ceci ? Ceci est mon chef-d'œuvre !

        La voix qui avait répondu semblait venir de partout et de nulle part à la fois, et paraissait à la fois extrêmement proche et infiniment lointaine. C'était comme si chaque mot était prononcé depuis chaque point de l'espace par un être omniprésent. Mais cette voix était également dénuée d'émotion, froide et détachée.

            -  Qui êtes-vous ? cria Hinata en surmontant sa peur.

        Soudain, une silhouette émergea de l'ombre à l'autre extrémité de la salle. D'assez petite taille, il était le plus frêle des trois démons que Kuro avait rappelé de l'enfer des ténèbres, paraissant même plus fragile et fluet que la délicate Makura. A première vue, il semblait donc très faible, mais Hinata et Haruka savaient qu'il ne fallait pas se limiter à cette simple apparence. De sa voix omniprésente, le démon déclara :

            -   Je suis Kurisato, démon majeur du Vide et du Désespoir Ténébreux. Et vous... vous n'êtes rien.
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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 08:00

CHAPITRE DIX-NEUF



1937 unités de temps du 1er jour de l'Ere de la Révolte / surface de Halo.


        L'énorme scarab s'était mis en mouvement avec à son bords une dizaine de guerriers sangheilis parmi les plus puissants, ainsi que le sergent Johnson et ses hommes. Irul, Orna et Elda s'étaient postés sur la plate-forme extérieure afin d'observer de leurs propres yeux la bataille vers laquelle le tank-insecte avançait lourdement. Les troupes de l'Alliance n'avaient pas cédé un seul pouce de terrain malgré l'acharnement des rebelles, et d'énormes pertes avaient été subies dans les deux camps. Il était temps que cela cesse.

        L'arrivée du scarab provoqua un grand changement dans l'activité des forces engagées devant la salle de Contrôle : les pièces d'artillerie furent calibrées pour cibler le colosse de métal et des escadrilles de chasseurs banshees foncèrent pour l'intercepter. Bien sûr, cela donna un peu de répit à l'infanterie sangheili, mais Irul craignait que le scarab soit détruit avant même d'avoir rempli son rôle. Heureusement, il s'était préparé à cette éventualité :

            -   Opérateurs ! ordonna le commandant dans sa radio. Faites stopper le scarab ! Visez les tourelles anti-aériennes ennemie avec le canon principal !

       L'énorme engin s'immobilisa alors et lâcha l'équivalent des réserves plasmatiques de dix chars Apparitions sur l'artillerie de l'Alliance. En quelques secondes, un peu moins de la moitié des batteries anti-aériennes ennemies furent réduites en poussière, pulvérisées en millions de débris surchauffés qui causèrent encore bien des dégâts à tout ce qui se trouvait aux alentours. Après qu'un deuxième tir massacra l'autre moitié des pièces d'artillerie, Irul mit en place la suite de son plan :

            -   Dawn of Redemption ! Lancez l'attaque immédiatement !

        Cet énorme croiseur de combat sangheili s'était placé juste hors de portée du système de défense jiralhanae, attendant une occasion d'employer toute la terrible puissance de ses canons et de ses escadrilles. Il ne lui fallut que quelques instants pour faire sortir l'ensemble des appareils de combat que contenaient ses soutes et relancer ses propulseurs à pleine puissance. Un immense combat aérien commença entre les escadrilles jiralhanaes et celles du Dawn of Redemption, laissant au scarab toute la liberté nécessaire. Alors que le colossal insecte de métal avançait implacablement vers la Salle de Contrôle, il délivrait une véritable tempête de destruction sur les instruments des prophètes. Ces dernières comprirent alors que leur parfait système de défense possédait une importante faiblesse : ils ne disposaient d'aucun couloir de fuite par lequel battre en retraite.

         L'armée sangheili massacra sans pitié ceux qui avaient osé se croire plus fort que eux, libérant toute la fureur que contenaient leurs cœurs sur les quelques adversaires encore vivants sur le champ de bataille. Lorsque le Dawn of Redemption arriva à quelques centaines de mètres de la Salle de Contrôle, plusieurs de ses canons tirèrent sur ce qui semblait être l'entrée principale de la structure forerunner. Cette formidable puissance de feu fut augmentée par celle du scarab qui, désormais, ne pouvait plus cibler le cœur de la bataille de peur de toucher des troupes sangheilis. Même les matériaux hyper-dense que seuls les forerunners avaient réussi à manipuler ne put résister à une telle quantité d'énergie destructrice, et une partie du bâtiment s'effondra pour créer un trou d'une quinzaine de mètres. 

            -   Orna, fit Irul en se tournant vers l'ancien commandeur, il est temps d'en finir avec Tartarus.

            -    Je crois aussi. J'ai un vieux compte à régler avec lui.

            -    Je viens avec toi, Irul, intervint Elda en épaulant son fusil. Et n'essaye pas de m'en empêcher.

         Irul s'amusa de la manière avec laquelle la sangheile cherchait à rester auprès de lui. Et il ne lui en voulait pas, au contraire. Elle était sa nouvelle raison de vivre et de combattre, sa force et son espoir d'avenir. A aucun moment de sa vie il n'avait autant ressentit le besoin de l'avoir à ses côtés. Un long silence se créa alors qu'Irul et Elda se regardaient les yeux dans les yeux, s'échangeant une quantité incroyable de paroles au travers de leurs pupilles.

            -   Hé les amoureux ! intervint Johnson avec son humour habituel. N'espérez pas aller botter le cul de ce grand macaque sans moi ! Je viens aussi !

            -  Entendu, sergent, fit Irul. Mais j'espère que vous savez piloter un banshee au moins ?

            -    Vous plaisantez ? Les commandes de vos joujoux n'atteignent même pas le niveau de complexité d'une machine à café.

            -    Très bien. Alors suivez-nous.

        Le petit groupe descendit du scarab dont les jambes se plièrent au maximum pour les amener au niveau du sol, puis ils avancèrent vers les ruines du champ de bataille, savourant la victoire qu'ils avaient apporté aux forces séparatistes. Mais ce n'était pas le moment de traîner. Irul ordonna que quatre chasseurs banshees soient mis à leurs disposition, ce qui fut fait en un rien de temps, et ils décollèrent alors pour un court vole vers l'entrée de la Salle de Contrôle. Les débris ne facilitèrent pas leur atterrissage, aussi Irul sauta de son appareil en plein vole pour laisser le peu de place disponible pour ses amis. Au milieu des décombre, le jeune commandeur put voir les corps de plusieurs jiralhanaes en armure lourdes, écrasés sous des blocs qui, même lorsqu'ils faisaient la taille d'un poing, pesaient facilement une tonne.

        Lorsque la petite équipe pénétra dans ce qui semblait être un grand hall d'entrée, une escouade de brutes surgit d'un couloir. Elda fut la plus rapide et lâcha un tir qui transperça le crâne du chef de meute ennemi, laissant ses subordonnés fous de rages mais totalement désorganisés. Les cinq grands combattants jiralhanaes restant jetèrent leurs armes et voulurent charger, mais furent interceptés par Irul et Orna qui dégénèrent leurs épées plasma. La fureur qui habitait les serviteurs des prophètes ne servaient à rien face à la parfaite maîtrise des arts du combat que recelaient le commandeur et son maître. C'était comme frapper une tornade en espérant la faire s'arrêter : Peut importe la force qu'ils y employaient, c'était inutile.

       Une fois cette piètre résistance écartée, le groupe put enfin pénétrer dans le cœur de la Salle de Contrôle de Halo.

       Tartarus était là devant le panneau de contrôle principal, entouré de quatre de ses semblables. L'un d'eux retenant l'Oracle entre ses pattes. L'Index scintillait dans la main droite de Tartarus, tandis qu'avec la main gauche il tenait fermement une jeune humaine par l'épaule. Cette dernière portait un uniforme gris sans aucune protection, et ses cheveux noirs coupés courts entouraient son visage d'une aura de beauté ténébreuse. Tartarus était dans une colère noire, apparemment causée par le tempérament de l'humaine, et Orna n'attendit pas pour intervenir :

            -   Tartarus ! Arrête !

            -   Impossible ! lâcha le chef des brutes en reconnaissant cette voix.

            -   Lâche cette icône ! Tu vas tous nous condamner !

            -   Votre pitoyable race va s'éteindre avec notre entrée dans le Grand Voyage, traître.

       Orna secoua la tête d'un air de dépit. L'entêtement des jiralhanaes était aussi fort qu'il ne l'était autrefois chez les sangheilis. Les faveurs qu'ils avaient reçues des prophètes leur avaient monté à la tête, et les avaient rendus aveugles à la vérité pour faire d'eux les plus parfait serviteurs.

            -   Inutile de parlementer avec eux Orna, intervint Irul. Récupérons l'Index et partons d'ici. La flotte nous attend.

            -    Vous avez raison, Irul.

        Seulement, Tartarus ne l'entendait pas de cette oreille. Rapidement, il plaça l'Index dans la main de l'humaine et la força à l'introduire dans le panneau de contrôle. Aussitôt, toute la salle se mit à trembler. L'énorme plate-forme qui flottait au centre de la pièce se sépara en trois étages dont le centre se retrouva traversé par un rayon lumineux d'un blanc aveuglant tandis que d'autres éléments tournait tout autour et qu'un infinité de mécanismes laissaient percevoir la cacophonie de leur fonctionnement.

            -  Telle est la volonté des prophètes, récita Tartarus. Et par notre dévotion, nous gagnerons noter place auprès d'eux dans le Grand Voyage !

            -    Fou ! lâcha Irul. Je vais te faire regretter le sort de ton frère !

       Mais alors que le jeune sangheili s'avançait vers Tartarus, Orna le retint par le bras.

            -    Irul, fit l'ancien commandant d'une voix dénuée de sentiment. Laissez-le moi. Il me doit une vie. Occupez-vous plutôt de ses larbins pendant ce temps, et veillez à ce qu'ils ne me gênent pas.

       Il n'en fallait pas plus pour convaincre Irul. L'antipathie qu'il avait pour le frère de Bracktanus n'était rien comparée au désir de vengeance qui bouillait dans chaque veine de celui que Tartarus avait destitué et marqué à vie. D'un hochement de tête, il montra son accord à Orna, puis ils chargèrent tous deux les jiralhanaes.

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11 septembre 2008 4 11 /09 /septembre /2008 08:00

CHAPITRE DOUZE : UN PAS DE PLUS


     Ce qui avait été une salle bourdonnante d'activité quelques instants auparavant n'était plus qu'un grand espace totalement dépeuplé et sans vie. Les artéfacts qu'étaient en train d'étudier les hommes de Meldios avaient également disparu, ainsi que certaines machines parmi les plus rares, probablement. Il y avait deux raisons possibles à cela. La première était que cette évacuation était prévue, mais j'en doutais sérieusement. La seconde était que nous avions été repérés.

            -  Que fait-on, Asphar ? demanda Eric. On se tire ?

            -  Non. Nous n'aurons peut-être pas d'autres chances. Descendons dans le laboratoire et tentons de trouver Meldios.

      Rayne fut la première à agir. Avec sa souplesse naturelle, elle se laissa tomber de la passerelle avant de se rattraper aux poutrelles de soutient en métal, puis lâcha prise et atterrit en dégainant ses armes. Cette fois-ci, ce fut moi qui passa devant Fidge et Eric, mais en descendant simplement les escaliers tout en surveillant les alentours. La salle devait faire environ trente mètres en longueur et en largeur, avec une seule porte d'accès en dehors de celle par laquelle nous étions entrés. C'était une grande porte en bois à double battants qui n'était verrouillé par aucun système de sécurité.

            -  Ca pue le piège à plein nez, lâcha Rayne.

            -  Peut-être, fis-je, mais on a pas le choix.

        La chasseuse de prime sortit une fibre optique de sous sa combinaison et la passa sous la porte pour espionner ce qui se trouvait derrière. Quelques instants plus tard, elle annonça :

            -  C'est une salle d'archivage. Il y a quinze hommes équipés de fusils mitrailleurs et d'armures légères. Ils nous attendent.

            -    Qu'est-ce qu'on fait, Asphar ? demanda Fidge avec le sourire.

            -   On leur rentre dedans. Mais veillez à ne pas abîmer les preuves éventuelles.

       Aussitôt, Fidge s'avança vers la porte et prit l'une des grenades étourdissantes qu'il portait à la ceinture. Délicatement, il s'appuya contre l'un des battants de la porte puis retira la goupille en comptant les secondes avec précision. Au bout de trois, il entrouvrit l'autre battant et jeta la grenade dans la salle suivante, où elle détonna en libérant un flash aveuglant doublé d'un bruit à très haute fréquence capable de percer un tympan.

       L'instant suivant, nous ouvrîmes la porte en grand et engagèrent le combat. Fidge partit sur la droite, Rayne sur la gauche, et moi au centre tandis que Eric nous couvrait avec son fusil. Sortant les Serres d'Eridios de leurs gantelets, je me jetai sur les hommes de Meldios totalement désorientés pour planter mes griffes énergétiques à travers leurs armures. Les lames baignées d'électricité perforèrent ces protections aussi facilement que la chaire qui se trouvait derrière, arrachant les vies des hérétiques comme une feuille morte emportée par une tornade. A ma droite, je pouvais voir Fidge Klaw employer toute son talent dans la maîtrise du combat à deux sabres, tandis qu'à ma gauche son épouse faisait des merveilles avec une simple dague et un pistolet. Une fois de plus, je béni le jour où je les ai rencontré.

       Soudain, alors que je levai mon poing pour frapper mon adversaire suivant, je vis sur son uniforme l'insigne de sergent. Au lieu de le tuer, je lui administrai un violent coup de coude dans la mâchoire et il s'effondra par terre, me laissant le temps de finir son escouade. Il semblait claire que ces hommes avaient autrefois fait partie de la Garde Impériale. Lorsque le combat fut terminé et que je put les observer plus calmement, je remarquait que leurs uniformes étaient semblables à ceux de la Garde de Fer de Hullorden, sauf qu'ils étaient de couleur noire au lieu d'être gris. J'empoignai alors le sergent et le soulevai pour le plaquer contre un mur. 

            -   Où est Meldios ?

        L'homme grogna en serrant les dents. Apparemment, il voulait répondre mais une sorte de conditionnement psychique le lui interdisait. Cette technique était souvent utilisée par les hérétiques pour conserver leurs secrets même s'ils étaient capturés. Cependant, Meldios ne pouvait pas avoir verrouillé l'intégralité des informations dont disposait ce soldat :

            -   Qu'est-ce que c'est que cet endroit ? continuai-je.

            -   C'est pas assez clair pour vous ? répliqua-t-il vulgairement en haletant. C'est ici que sont étudiés les objets qu'Il a récupérés.

            -    « Il » ? Tu veux dire Meldios ?

        Le sergent hocha la tête.

            -   Où sont les artéfacts, maintenant ?

            -   On... on les a évacué. Ils ont déjà dû quitter la planète, maintenant. C'est inutile.

            -   Où ont-ils été emmenés ? fis-je en sortant à nouveau mes griffes éclaires. Parle vite !

            -   J'en sais rien ! J'vous jure !

            -   Dans ce cas, tu ne me sers plus à rien.

       Je me préparai à porter le coup fatal lorsque l'homme leva les mains en suppliant :

            -   Attendez ! Attendez ! Y a un prisonnier dans les cellules un peu plus loin ! Il pourra peut-être vous aider !

            -    Merci.

       Puis, sans la moindre pitié, je lui lacérais la gorge. La plus dure leçon que tout inquisiteur se doit d'apprendre est qu'il ne faut jamais tolérer les traîtres, quel que soit l'ampleur de leur trahison. Il n'y a rien de plus abjecte dans tout l'univers qu'un homme qui rejette consciemment les paroles de l'Empereur et se détourne de Sa lumière. De tels être ne méritent pas de vivre, et doivent servirent d'exemple. Cette leçon n'est pas difficile à apprendre, mais il ne suffit pas de connaître cette règle pour pouvoir l'appliquer. Il faut y croire. Aucune faiblesse ne doit jamais être montrée envers les traîtres.

            -  En avant, dis-je. Cherchons ce prisonnier.

        Nous traversâmes alors la salle d'archivage, qui faisait une bonne trentaine de mètres en longueur et contenait d'innombrables ouvrage rangés sur des étagères alignées et numérotées. C'était à n'en pas douter des rapports sur les études des artéfacts récupérés par Meldios. Une mine de savoir hérétique incroyablement riche que j'hésitais à purifier par le feu tant l'aura néfaste qui l'enveloppait me donnait la nausée. Au bout de la salle se trouvait une porte hermétique dont Rayne contourna le verrou de sécurité.

         De l'autre côté se trouvait un long couloir qui, au bout d'une centaine de mètres, arrivait à un croisement en T. Ne voulant pas diviser mon équipe, je décidai de l'emmener à droite. Au bout de quelques pas, nous tombâmes devant une rangée de cinq portes blindées à côté de laquelle étaient posée une table et deux tabourets. Sur la tables et par terre, des cartes de jeux avaient été laissées par les gardes qui devaient être en poste ici lorsque l'alerte a été donnée. Lentement, je m'approchai de la première porte et regardai à travers le judas pour constater qu'il n'y avait personne. Les deux cellules suivantes étaient vides elles aussi.

          Mais lorsque j'inspectait la troisième, j'aperçut une silhouette humaine assise dans un coin d'ombre, à peine visible et seulement recouverte d'un pagne en lambeaux. Je me penchai donc sur le panneau de contrôle de la porte, appuya sur une série de touches et celle-ci s'ouvrit dans un bruit sourd. Je me mis bien dans la lumière pour que le prisonnier voit que j'étais un inquisiteur de l'Imperium. Sa réaction ne fut pas longue, et lorsqu'il se leva pour s'avancer vers moi d'un pas lent, j'entendis le bruit mécanique caractéristiques des jambes biotiques.

          Mais il n'y avait pas que ses jambes qui était artificielles. Son bras également était un implant mécanique, tout comme une partie de sa poitrine, presque tout son dos et la moitié arrière de son crâne rasé. Sur la région métallique de son buste était gravé l'insigne de l'Adeptus Mecanicus.

            -  Vous êtes un disciple du culte de Mars ? demandai-je pour confirmer mes impressions.

            - Affirmatif inquisiteur. Je suis le technaugure Xan-D6, humble serviteur de l'Omnimessie rattaché au monde-forge d'Accatran.

       Sa voix avait beau être parfaitement humaine, la façon dont il parlait le rapprochait plus d'une machine que d'un être vivant et pensant. Ses yeux étaient vifs, mais ne brillaient d'aucune expression émotionnelle, et son visage était si raide qu'on aurait cru un masque de peau sans aucun nerf pour l'agiter.

            -   Pourquoi ces hommes vous retenaient-ils prisonnier ?

            -  Ils voulaient des renseignements sur l'architecture de plusieurs bâtiments pour lesquels j'ai participé à la construction.

            -   Ont-ils eut ce qu'ils voulaient ?

            -   Malheureusement oui, seigneur. Ils ont réussi à pirater mes implants mémoriels et à télécharger les données concernant ces structures.

       Une fois de plus, Meldios avait une longueur d'avance sur nous. Cependant, nous avions découvert une pièce de plus dans son plan, et notre enquête progressait de plus en plus. Je ne devais pas perdre espoir. Ma cible était presque à ma portée et je devais redoubler d'ardeur pour l'atteindre.

            -   Nous allons vous faire sortir d'ici, dis-je au technaugure. Suivez-nous.

            -   Mon équipement a été placé dans la cellule voisine. J'aimerais le récupérer.

            -   Très bien.

       Xan-D6 sorti de sa geôle et se dirigea vers la quatrième cellule où il entra pour en ressortir deux minutes plus tard, entièrement équipé. Il portait l'armure rouge réglementaire des technaugures qui lui donnait une allure impressionnante, ainsi qu'un servo-harnais complet capable de démonter presque n'importe quel équipement. Le respirateur qui masquait le bas de son visage le rendait encore plus mécanique, ainsi que les multiples câbles qui connectait son armure à l'arrière de son crâne.

            -   Je suis prêt à vous suivre, annonça-t-il de sa voix sans émotion.

      Tout au long de notre cheminement à travers les installations souterraines du repère de Meldios, nous ne rencontrâmes plus personne, pas même le moindre cyber-serviteur qui aurait été abandonné derrière. L'évacuation des hérétiques avait été trop rapide pour ne pas avoir été prévue de longue date.  La seule chose étrange était qu'il n'aient rien prévu pour leurs archives, et qu'ils ne l'aient ni emportée, ni détruite. Mais ce n'était pas encore le moment de se soucier de cela.

       Il nous fallut un quart d'heure pour trouver le hangar à navette par lequel s'étaient enfuis les hommes de Meldios. Il était assez grand pour contenir une petite frégate ou un vaisseau de transport marchand de dernière catégorie, et rien dans ce que nous y trouvâmes ne put nous renseigner sur la direction qu'avait pris l'ennemi. Finalement, je décidai d'interrompre momentanément les recherches, et ordonnai à Franck d'amener le Phoenix pour que nous puissions prendre un peu de repos. Bientôt, il nous faudrait analyser le masse de document que les hérétiques avaient laissé derrière eux, et avoir plus de précision sur ce qu'il voulaient apprendre de Xan. Il ne faisait aucun doute que ce serait un travail de longue haleine, et je ne voulais pas le débuter sans m'être quelque peu apaisé.

        Pendant mon sommeil, je rêvai que l'Imperium était totalement détruit.

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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 08:00

CHAPITRE DIX-HUIT



1853 unités de temps du 1er jour de l'Ere de la Révolte / structure forerunner à la surface de Halo.


       La moitié des prisonniers sangheilis étaient libérés lorsque l'alarme fut déclenchée. Irul savait qu'il était futile de penser pouvoir délivrer tout le monde sans se faire remarquer, et avait donc prévu cette éventualité. Des groupes de ses frères guerriers empruntèrent les différents ascenseurs gravitationnels et montèrent rapidement vers les plus hauts niveaux de la prison, afin d'éliminer les gardiens et de stopper les éventuels renforts. Pendant ce temps, une deuxième vague de combattants sangheilis commença à remonté les étages un par un depuis le bas de la gigantesque salle, éliminant les geôliers de l'Alliance avant que ceux-ci ne puisse exécuter leurs prisonniers.

        Irul se concentra principalement sur le combat, laissant à ses frères la tâche de libérer les autres. Mais alors qu'il affrontait les diverses escouades ennemies dans des corps à corps sanglants, il vit des humains sortir de plusieurs cellules et prendre les armes auprès des sangheilis. Les frêles combattants du CSNU restèrent en retrait, préférant nettement l'affrontement sur les longues portées à la mêlée privilégiée par les fils de Sangheilos. Grâce à la combinaison de ces deux disciplines, le combat ne dura que quelques instants mais fut d'une violence particulièrement intense. Lorsque le dernier ennemi tomba sur le sol, les pertes sangheilis et humaines étaient acceptables.

       Aussitôt, l'un des anciens conseillers s'avança vers Irul :

            -  Commandeur ! Votre exemple nous honore tous ! Nous vous suivrons jusque dans les flammes de l'enfer, désormais !

            -  Ce ne sera pas nécessaire, répliqua Irul. J'ai juste besoin que vous me suiviez jusqu'à la Salle de Contrôle de Halo. Et d'abord, il nous faut reprendre le Scarab de l'ennemi.

            -    Bien compris, commandeur ! Nous sommes derrière vous !

       Mais Irul avait autre chose à faire avant de continuer la progression. Lentement, il marcha au milieu de ses frères qui lui ouvrirent aussitôt un passage vers les humains, qui s'étaient regroupés par simple précaution. Ils n'étaient pas très nombreux, à peine une dizaine, et semblaient être dirigés par un homme à la peau noir et qui tenait dans sa bouche un étrange petit objet cylindrique brun qui dégageait une mince fumée grise. Les insignes de sergent étaient greffées sur ses épaulières. Irul s'arrêta à un mètre devant lui et déclara d'un ton très diplomate :

            -   Humain, ne vous inquiétez pas, vous n'avez plus aucune raison de nous craindre. Nous avons conclu une alliance entre nos deux forces.

            -    Et qu'est-ce qui me le prouve ? demanda l'homme noir d'un ton sec.

            -   J'ai rencontré votre spartan, John-117, sur Grande Bonté. Lui et Cortana sont en route vers votre planète mère. Ils nous ont chargé, les miens et moi, d'empêcher l'activation de Halo. 

        Pendant un moment, le sergent montra un regard plein de doute, ce que Irul avait prévu. Mais quelque chose disait à l'humain que tout ceci avait un sens, finalement, et qu'il pouvait faire confiance à celui qui avait autrefois été son ennemi. Ce spartan est particulier. Je le sens. Et les humains qui l'entourent ou qui le connaissent sont transformé par sa présence auprès d'eux ou dans leur mémoire : ils sont plus forts, plus intelligents, et plus déterminés que les plus féroces sangheilis. Pour eux, ce spartan est un héros, une légende vivante qui ne mourra jamais. Ce sergent ne peut pas imaginer que je l'ai rencontré sans mourir à moins qu'il ne m'ai épargné.

            -   Mes hommes et moi seront ravis de vous aider à botter le cul de ces enfoirés de gorilles, déclara finalement l'humain en tendant sa main droite.

        Irul serra la main du sergent en faisant attention à la force qu'il y employait, puis se présenta :

            -   Irul Sulamee, commandant suprême des forces sangheilis.

            -   Sergent Avery Johnson, commandant suprême de cette escouade de crève-cœurs.

        Irul apprécia la légèreté avec laquelle s'exprimait l'humain, car même si les sangheilis n'étaient pas réputé pour leur sens de l'humour, ils appréciaient celui que pouvaient exprimer les autres races. Ce sergent Johnson semblait être une énorme réserve de surprises.

            -  Pourquoi l'ennemi vous a-t-il fait prisonniers ? demanda Irul.

            -  D'après ce que j'ai compris, ils ont besoin d'un humain pour activer l'anneau. Ils ont emmené notre commandant à la Salle de Contrôle et nous ont laissé ici au cas où.

            -  Alors nous devons faire vite.

       Irul se tourna alors vers ses semblables. Il y avait là plus d'une trentaine de sangheilis, dont bon nombre d'officiers et d'anciens membres du conseil de l'Alliance. C'étaient des guerriers endurcis, féroces et dotés d'une détermination à toute épreuve qui causeraient beaucoup de dégâts aux troupes de l'Alliance. La seule chose qui gênait Irul étaient qu'ils soient obligés d'utiliser les armes de l'ennemi, et principalement celles des jiralhanaes. Mais c'est ça ou y aller à mains nues...

        Le jeune commandeur donna le signal du départ et prit la tête de la formation. Le Scarab n'était plus très loin désormais, et la troupe traversa les trois salles qui la séparait du tank quadrupède en passant au travers des forces jirahanaes qui se trouvaient sur leur chemin. Irul observa les humains avec attention tout le long des combats, et constata que le sergent Avery et ses hommes étaient plus que compétents lorsqu'ils avaient de bonnes armes entre les mains. Johnson avait choisit une carabine à plasma avec laquelle il abattit plusieurs brutes en lâchant des jurons et des plaisanteries qui entretenaient le moral de son escouade. Irul se sentit presque rassuré en sachant qu'un tel combattant était désormais de leur côté.

         Lorsque les sangheilis libérés arrivèrent finalement sur la plate-forme devant laquelle se trouvait le Scarab, il se retrouvèrent face à une importante force ennemie qui s'était préparée à les recevoir. Les jiralhanaes avaient monté un cercle de barricades devant la porte d'accès, et délivrèrent un déluge de tirs sur les guerriers qui tentèrent de les approcher. Irul ordonna à ses frères de rester à couvert et d'attendre.

        Quelques instants plus tard, une demi-douzaines de lames énergétiques apparurent derrières les défenses des brutes pour les frapper avec la rapidité de l'éclair. C'étaient les commandos furtifs que l'Arbiteur avaient amenés avec lui. Dans le même temps, des tirs de snipers pilonnèrent les officiers jiralhanaes depuis les falaises, et Irul reconnu la terrible précision d'Elda. La sangheile cibla systématiquement les individus qui représentaient la plus grande menace, déstabilisant complètement la ligne de bataille de l'Alliance. Il n'en fallait pas moins pour permettre au commandant suprême et aux prisonniers libérés de charger eux aussi, et finir de prendre le contrôle de la plate-forme.

            -   Orna ! fit Irul en s'avançant vers l'Arbiteur. Nous devons nous dépêcher ! Tartarus doit être prêt à activer Halo, maintenant.

            -   D'accord. Faites ce qu'il faut pour nous y mener. Je vous suis.

            -   Mais, commandeur...

            -   Vous êtes notre commandant suprême, Irul. Et je ne voudrais pour rien au monde vous retirer ce titre.

            -   Mais... pourquoi ?

       L'Arbiteur esquissa une expression que seuls les sangheilis savaient interpréter comme un sourire et un signe de satisfaction.

            -   J'étais un général, Irul. Un bon stratège, un fin tacticien, et c'était pour cela que j'avais été choisi pour mener les campagnes contre les humains. Mais en ces temps difficiles, je ne suis pas le genre de chef dont ont besoin les sangheilis.

            -   Je... je ne comprends pas.

            -   Les sangheilis sont les plus grands guerriers de cette galaxie, n'en déplaisent aux autres races. Mais les véritables guerriers ne suivent pas les généraux, les stratèges et les professeurs de la guerre tels que moi. Ils suivent les meneurs, ceux qu'ils savent être de vrais leaders capables de les guider au cœur même des batailles les plus intenses et les plus désespérées. J'étais un tacticien très doué, mais pas un meneur comme vous, Irul. Vous êtes celui qui nous mènera à travers cette crise, je le sais. Vous n'êtes pas un simple guerrier. Vous êtes un guerrier capable d'insuffler une force mystique incroyablement puissante en ceux qui vous suivent. Vous êtes un guerrier dont l'aura héroïque inspire vos troupes au-delà de ce que vous pouvez imaginer, et les pousse à dépasser leurs limites si loin qu'elles n'existent même plus. Vous êtes le Guerrier de la Foi.
            «  Et vous mènerez nos frères à la victoire en tant que tel.

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4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 15:47

Je suis au regret de vous annoncer que le rythme de publication des différentes fanstories va grandement baisser à partir de maintenant. En effet, maintenant que la rentrée est là, je n'ai plus autant de temps à consacrer à l'écriture. Donc après ce mois de folie où les chapitres pleuvaient de partout, le rythme sera désormais de deux chapitres par semaine : un le jeudi, et un le lundi. Ce n'est pas énorme, mais il y a souvent eut bien pire comme lenteur d'écriture. L'ordre pré-établi pour les prochaines publications ne changera pas, afin que l'Ere de la Révolte soit terminé rapidement, mais les dates de sortie vont nécessairement prendre un coup dans l'aile (ou plutôt un obus de 120mm dans les plumes).


 

Mais si la quantité des écrits va baisser, leur qualité ne subira pas le même sort, bien au contraire. Je sais que c'est énervant de devoir attendre ainsi la suite d'une aventure, mais je ne suis pas un écrivain professionnel, et je ne fais pas d'argent avec tout ça. Si j'écris, ce n'est que pour mon (immense) plaisir et le votre. Donc à côté je me dois aussi à des obligations. Peut-être que, si des circonstances particulières me le permettent, je prendrai de l'avance sur le planning des publications. Il y a par exemple toute une partie de ILLUMINATI qui est déjà écrite (presque 7 chapitres), mais qui n'intervient que plus tard dans l'aventure. Lorsqu'on arrivera à cette partie de l'histoire, je publierai le tout directement, à un rythme d'un par jour.

 


Donc ne vous inquiétez pas, Fanstories.net n'est pas mort. D'ailleurs je ne permettrai jamais que ce blog disparaisse, et même si tous mes doigts étaient brisés je trouverais le moyen de continuer quand même (comme par exemple marteler le clavier avec le nez). Tout ceci n'est qu'un petit ralentissement tout à fait normal, dû à la fin des vacances. Il est tout à fait possible que les choses s'améliorent de temps en temps, mais c'est mieux que j'établisse un rythme modeste et que je sois certaine de tenir.

 

J'espère que vous continuerez à venir lire ces fantastiques histoires encore et encore.


 


MISE A JOUR : Finalement, je me rends compte que certaines histoires me sont très difficiles à écrire à un rythme aussi lent. Lorsque trop de temps s'écoule entre deux chapitres, je perds le fil des évènements et je mets également un temps fou à me replonger dans l'univers. C'est pourquoi les fanstories Evangelion Children et Halo Destiny sont suspendues pour un temps indéterminé. Je vous assure que c'est loin de me faire plaisir, mais leur écriture reprendra dès que d'autres histoires auront été terminée, et l'Ere de la Révolte ne va pas tardé à l'être. Patiente, donc, pour ceux qui suivaient ces fanstories, car cela redémarrera bientôt.

 

 

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4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 08:00

CHAPITRE NEUF : LA REPONSE DE SUNA



        Les ninjas de Konoha avaient été installés dans une grande bâtisse située dans le centre de Kumo, non loin des bâtiments officiels des forces de sécurité interne et du siège du Raikage. Elle était composée de multiples appartements normalement réservés aux délégations étrangères et autres ambassadeurs, mais pour le moment tous inoccupés. Le Village Caché des Nuage n'était pas connu pour entretenir souvent des pourparler au sein même de ses murs, aussi le confort de cette place laissait un peu à désiré. Mais cela ne dérangeait pas Naruto et ses amis, au contraire. Désormais, ils avaient bien mieux à faire que de se préoccuper de telles choses.

        Avec plus ou moins de patience selon leur tempérament, ils attendirent que Hoshigo revienne leur annoncer la décision du Raikage. Lee s'adonna immédiatement à son entraînement de musculation extrême, tandis que Haruka et Neiji méditaient tranquillement dans leur coin, et que Naruto et Hinata discutaient entre eux, cherchant à se rassurer l'un l'autre. Seuls Sakura et Shikamaru ne savaient pas quoi faire, rongés par l'inquiétude. La jeune fille se morfondait pour Sasuke, se demandant s'il était encore possible de le sauvé des griffes de ce démon qu'ils avaient réveillé. Le descendant du clan Nara, lui, n'arrivait plus à penser à rien d'autre qu'à la terrible histoire qu'Hoshigo leur avait raconté. Il tournait en rond dans une pièce totalement vide et sans aucune fenêtre, située entre deux appartements, et personne n'osait chercher à lui parler.

       Lorsque Hoshigo arriva finalement, il avait une mine grave :

            -  Notre honoré Raikage, Nantsugo-sama, a décidé de fermer nos frontières et de préparer notre armée pour affronter Kuro.

            -    Et en ce qui nous concerne ? demanda Hinata.

            -   Comme vous pouviez vous y attendre, vous avez le choix entre nous aider ou être exécutés.

      Effectivement, les adolescents s'étaient attendu à ce genre de chose. La gravité de leurs actes les avait plongé dans une situation dont ils n'avaient qu'un seul moyen d'espérer sortir vivants. Toutefois, ils n'avaient pas besoin de ce genre de motivation, car leur conscience suffisait à leur commander de laver cette faute, et Hoshigo le voyait bien. Cependant, les yeux du vieil homme conservait une grande méfiance lorsqu'ils se posaient sur Shikamaru.

            -   Que devons-nous faire pour vous aider ? demanda Neiji d'une façon très diplomate.

            -   Entraînez-vous autant que vous le pourrez. Lorsque les armées de Kuro arriveront, vous serez envoyés en première ligne.

            -   Et si plutôt nous partions en première ligne immédiatement ? fit soudain Naruto d'un air impatient. 

       Hoshigo fronça des sourcils :

            -    Que voulez-vous dire ?

            -    Kuro est en train de se préparer à attaquer. Il rassemble ses forces quelque part, et où qu'il se trouve, il doit être encore vulnérable. C'est pourquoi nous devons agir les premiers !

            -    C'est de la folie !

            -    Non ! répliqua Hinata. Naruto a raison ! Si nous faisons vite, nous avons peut-être encore une chance ! Laissez-nous y aller !

            -    Pour que vous quittiez le pays ?

      Cette accusation donna un haut-le-cœur à la jeune Hyuuga, qui posa aussitôt sa main sur sa poitrine. Elle sentit alors la Pierre Florale vibrer sous l'émotion, tandis qu'une légère brise tournoya dans la pièce. Quelques instants lui furent nécessaire pour retrouver son calme, et finalement déclarer à Hoshigo :

            -    Sur mon honneur, nous ne vous abandonnerons pas.

       Il n'en fallut pas plus pour le chef de la loge secrète, qui détourna le regard et agita sa main dans un signe d'acceptation. Mais malgré cela, Neji restait perplexe. Un bref échange de regard entre cousin et cousine suffit à comprendre le problème qui les séparait.

            -   Si tu pars à sa rencontre, dit simplement Neji, mon équipe ne te suivra pas. Je ne vais pas risquer leurs vies inutilement.

            -    Et je le regrettes, fit la jeune fille.

       Hinata regarda un à un les membres de l'équipe de son cousin. Lee avait beau se considérer comme le premier rival de Neji, il ne remettait jamais en cause ses décisions de chef. Shikamaru, lui, était beaucoup trop terrorisé à l'idée de revoir cet être de noirceur qui disait être son ancêtre. Quant à Sakura, on pouvait clairement voir son désir de venir en aide à celui qu'elle aimait, mais le regard dur de Neji l'obligea à rester.

       C'est donc ainsi que Naruto, Hinata et Haruka partirent seuls à la recherche de Kuro, en espérant le retrouver avant qu'il ne soit trop tard. Les gardes de la porte du village les laissèrent passer sans poser de questions, et les trois ninjas décidèrent de faire route vers Jacurutu. En toute logique, Kuro ne devait pas s'en être trop éloigné.

       Il leur fallut plus de quatre heures pour redescendre la montagne, tellement le vent qui balayait ses flancs était violent. Même en poussant le pouvoir de la Pierre Florale au maximum de ce qu'elle pouvait, Hinata ne parvenait qu'à légèrement calmer la tempête. Leur progression était donc extrêmement lente parmi les rochers et les terres désolées de ce pays. Ce n'est que peu après l'aube qu'ils arrivèrent dans les environs de Jacurutu, mais il faisait presque aussi noir qu'en pleine nuit. La masse de nuages noirs qu'avait amassé Kuro à travers le monde interceptait presque toute la lumière du soleil, créant un paysage de mort et de noirceur, légèrement teinté de gris. Les orages n'avaient pas encore recommencé, mais Hinata se doutait bien que lorsque ce serait le cas, cela signifiait que Kuro était près à mener sa guerre.

            -  Bien, fit-elle avec résolution. Maintenant nous devons essayer d'imaginer vers où il a put se diriger.

            -  Tu veux dire, quelle direction il aurait choisit ? demanda Naruto perplexe.

            -  C'est exact.

            -  Ben, comme je suis pas un démon, je saurais pas te dire... mais peut-être que Kyuubi pourrait te répondre.

            «  Décidément, tu es bien stupide, gamin ! fit le démon-renard dans l'esprit du garçon. Suis-je vraiment le genre de démon qui peut se cacher ? »

       Naruto esquissa une grimace en entendant cette voix bestiale qui rêvait de le déchiqueter de l'intérieur, puis chercha à réfléchir par lui-même à la question posée par Hinata. Mais il avait beau se creuser la tête, il n'arrivait pas à imaginer par où Kuro avait voulu partir.

            -  Et s'il était tout simplement retourné à Jacurutu ? supposa Haruka.

       Hinata fut la première surprise par cette réponse :

            -  Qu'est-ce que tu dis ?

            -  Il a besoin d'un endroit calme pour recouvrir ses capacités. Un endroit où personne ne le trouvera tant qu'il ne sera pas prêt. Et personne ne songerait à le chercher à l'intérieur du même sanctuaire où avait été scellé.

            -   A part toi, répliqua Hinata. C'est une excellente suggestion. Commençons donc nos recherche là-bas.

       Le petit groupe se mit donc à gravir une seconde fois l'énorme volcan qui abritait ce lieu maudit. Cet effort leur prit deux heures entière afin d'économiser leurs forces. Ce n'était pas la peine de se précipité si c'était pour se retrouver face à Kuro et ses acolytes totalement affaiblis. Une fois qu'ils eurent atteint le sommet, Hinata usa de son Byakugan pour rechercher une trace de la présence des démons. Mais une fois de plus elle se heurta à la forte opacité de la roche qui entourait le sanctuaire, et qui limitait sa vision.

         Cependant, au fur et à mesure que l'équipe descendait dans la gueule béante du volcan, Hinata commença à ressentir une grande présence maléfique.

            -  Il sont ici, dit-elle tandis que la peur grandissait de nouveau en elle.




      Shikamaru se sentait totalement perdu. Cela faisait maintenant une demi-journée que ses trois amis étaient partis, probablement vers une mort certaine, et il ne savait pas ce qu'il devait faire. Ses pensées étaient envahies de désespoir et de honte. Il ne pouvait plus dormir, car chaque fois qu'il fermait les yeux, il revoyait la terrible image de Kuro et de ses trois horribles démons. Qui suis-je ? Que suis-je ?

      Toute vivacité semblait l'avoir quitté. Il ne voulait absolument rien faire, craignant de commettre l'irréparable. Après tout, c'est à cause de moi que Kuro a été libéré. Si je n'avais pas été là, personne d'autre n'aurait pu éteindre ces flammes. Je suis le seul responsable de cette tragédie... Je ne veux pas en causer une autre. Peut-être... peut-être faudrait-il vraiment que je meure maintenant.

      Il sortit alors l'un des kunais qu'il transportait dans son sac. Alors qu'il observait la lame sous la lumière de la seule bougie qu'il avait allumé dans cette sombre pièce, il pensa à tout ce qu'il avait accompli le long de sa vie. Ou du moins le peu que j'ai accompli. Je n'ai pas été très utile à mes amis. Lors de l'attaque de Konoha, je n'ai put que me cacher derrière mon sensei. Et lorsqu'on m'a enfin attribué une mission en tant que chunin, celle-ci n'a servit à rien, et a même faillit coûter la vie à toute mon équipe. Je suis... je suis un poids pour les autres. Ils n'ont pas besoin de moi.   

       Chaque seconde qui s'écoulait augmentait la détermination du jeune ninja à écourter sa vie. Au bout d'une minute de sombres réflexions, il posa la pointe du kunai contre sa gorge. Mais c'est alors que la porte de la pièce fut entrebâillée, comme si on la poussait timidement. Derrière, la voix de Sakura demanda d'un ton faussement calme :

            -  Shikamaru ? Tu es là ?

       Instinctivement, le garçon rangea rapidement l'arme dans son sac avant de répondre :

            -  Oui. Qu'est-ce qu'il y a ?

            -  Viens voir.

       Shikamaru se leva et passa dans l'autre pièce, qui était la salle principale de cette partie des appartements. Tous les membres de l'équipe de Neji était là, ainsi que Hoshigo qui avait amené avec lui deux autres jeunes ninjas : Temari et Kankouro, du Village caché du Sable.

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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 08:00

CHAPITRE ONZE : RAMIEL



8h36, mercredi 28 novembre 2020/ section stratégique du Géofront de la Nerv, Tokyo-3, Japon.


       Le Géofront était en effervescence. Partout le personnel de la Nerv s'agitait en tout sens et s'affairait à préparer l'énorme combat qui allait avoir lieu, tels une armée de fourmis dont chaque individu oeuvrait à sa tâche particulière, compréhensible uniquement en observant l'ensemble. Des centaines de techniciens vérifiaient le bon fonctionnement des systèmes pendant que d'innombrables ouvriers de bas étages engageaient les procédures relatives à l'état d'alerte et aux préparatifs d'activation des Evangélions. Et au centre du Géofront, dans le secteur de gestion stratégique que l'on nommait Central Dogma, Shinji et Rei pouvaient observer les plus hauts responsables et officiers opérateurs de la Nerv occupés à communiquer avec les différents services pour donner une vision d'ensemble de la situation.

        Les deux pilotes se trouvaient sur la plus haute plate-forme du Central Dogma. Celui-ci était composé de trois niveaux différents, avec au plus bas une sorte de super-ordinateur que le personnel de la Nerv nommait le MAGI Système. Au niveau intermédiaire étaient installé plusieurs postes d'opérateurs qui analysaient en permanence les données en permanence et les transmettaient aux officiers situés sur le niveau supérieur. A vrai dire, les seuls personne qui se trouvaient sur ce troisième niveau avec Rei et Shinji étaient le major Katsuragi Misato, le Docteur Akagi Ritsuko, le commandant Ikari Gendô, et le commandant en second Kozo Fuyutsuki. Ce dernier était un vieil homme très discret, au visage sec et froid, qui ne parlait que très rarement et se tenait toujours en retrait derrière Gendô.

          La plus grande partie de l'espace du Central Dogma était cependant utilisé pour le gigantesque dispositif holographique qui servait à afficher toutes sortes d'information, et principalement une grande carte tactique de la zone autour de Tokyo-3. Alors que Shinji observait cette carte pour éviter que son regard soit attiré vers Rei, qui restait impassible, Misato s'avança vers les deux pilotes :

            -   Le quatrième Ange est apparu. Il survole actuellement le lac Ashino, et arrivera au-dessus de nous d'ici 17 minutes. 

            -    Quels sont les ordres, major ? demanda très simplement la First Child.

            -    Rei, tu piloteras l'Eva-01 et engagera l'ennemi de front.

            -    Et moi ? demanda timidement Shinji.

            -    Tu n'est pas assez entraîné pour effectuer un autre combat. La dernière fois, nous n'avions pas le choix, mais aujourd'hui, Rei est de nouveau capable de piloter. Et même si son Eva-00 n'est pas encore activée, elle peut toujours utiliser le modèle 01. Cela te convient ?

        Le garçon ne savait pas trop comment réagir. D'un côté il était heureux de ne pas avoir à combattre une nouvelle fois et d'éviter ainsi de souffrir à nouveau, mais d'autre part, il se sentait coupable de ne pas pouvoir aider Rei et de la laisser seule face à l'Ange. Je ne suis pas encore assez fort. Mais elle peut s'en sortir, je... je le crois.

            -  Bon, fit Misato en voyant que Shinji acceptait la situation. Rei, enfile ta Plug Suit et rejoins la cage de lancement numéro cinq.

            -  Bien, fit la jeune fille. Adieu.

        Sur ces mots, Rei quitta le Central Dogma par l'un des ascenseurs menant au secteur des cages, et personne ne l'accompagna. Shinji était stupéfait par la façon dont elle obéissait à n'importe quel ordre qu'on lui donnait, et le peu d'importance qu'elle semblait attacher à la vie. Lentement, il tenta de questionner Misato :

            -   Pourquoi...

            -   Pourquoi elle agit comme cela ? comprit le major.

            -   Oui.

            -   Et bien, pour faire simple, on peut dire que Rei n'est pas très douée.

            -   Douée pour quoi ?

            -   Pour vivre.

       Shinji fut profondément attristé par ces paroles. Jusque là, il pensait seulement que Rei était quelqu'un de renfermé et souhaitant s'isoler des autres, mais apparemment le problème était beaucoup plus profond que ça. Quelle vie peut amener une aussi belle fille à devenir ainsi ? Par quoi est-elle donc passé ? Que lui a-t-on fait subir ? ... Et pourquoi ai-je l'impression que mon père est lié à tout ceci ?

        Et le garçon ne pouvait que rester là, immobile, à observer la First Child prendre place dans la Plug Entery de l'Eva-01 dont les yeux s'illuminèrent quelques instants plus tard. Les cages de lancement étaient toutes reliées au réseau d'acheminement qui permettait d'envoyer les Evas n'importe où dans le secteur de Tokyo-3. Sur l'affichage holographique, Shinji put voir les images transmises par les appareils de surveillance des Nations Unies, et qui surveillaient l'Ange de loin.

          Ramiel, le quatrième Ange, l'Ange de la Foudre, était un assemblement de deux énormes pyramides à base cubique, mise l'une contre l'autre, avec entre elles un mince espace où brillait un cœur rouge à l'éclat extrêmement vif. La surface des pyramides était d'un bleu ciel métallique qui reflétait la lumière du soleil, ainsi que l'image des nuages et des terrains qu'il survolait. Il était effrayant, non pas parce que sa forme soit monstrueuse ou repoussante, mais parce qu'elle n'avait absolument rien d'un être vivant. Et tandis que Ramiel flottait lentement en direction de Tokyo-3, Misato sélectionna une route menant au beau milieu de la ville, afin que Rei puisse profiter des nombreux abris qu'offrait les bâtiments-boucliers.

        Lorsque l'Ange fut à peine à un kilomètre de la ville, le major ordonna le lancement de l'Eva, qui fut alors propulsé le long du rail vertical en direction de son objectif. Mais alors que l'Eva-01 était en train de monter vers la surface, le centre rougeoyant de Ramiel se mit à émettre une lumière blanche intense.

            -  Flux d'énergie au cœur de la cible ! annonça l'un des opérateurs. Il va faire feu !

            -  Il a anticipé ! s'écria Misato. Rei ! Evite-le !

        Malheureusement, la jeune fille ne pouvait absolument rien faire. Un rayon aveuglant jaillit de Ramiel et traversa une dizaine de bâtiments pour venir frapper l'endroit précis où l'Eva 01 était acheminé. Celle-ci fut frappée de plein fouet sans que Rei n'ai le temps de se désengager du rail qui l'avait menée jusque là.

         Shinji entendit soudain la First Child hurler de douleur, plus puissamment qu'il ne l'aurait jamais cru capable. La liaison audio avec l'Eva transmettait au Central Dogma les cris aveugles de son pilote, exprimant une souffrance au-delà de toute imagination. C'était la première fois depuis qu'il la connaissait que Shinji percevait une sensation humaine dans la voix de Rei, et c'était de la douleur. Le garçon ferma les yeux et mit ses mains sur ses oreilles, mais les cris étaient trop forts.  Assez ! ASSEZ ! Sauvez-la je vous en supplie !

            -   Récupérez l'Eva-01 par tous les moyens ! ordonna subitement Gendô.

- Bien compris, fit Misato avant de se tourner vers les opérateurs. Forcez la récupération de tout le block ! Ignition des boulons explosifs !

       Aussitôt, d'innombrables charges de démolition furent activées, et tous les systèmes mécaniques qui maintenaient le secteur où se trouvait l'Eva-01 au-dessus du Géofront disparurent. Le block s'effondra alors, chutant le long des rails qui le connectaient aux autres block avant de s'arrêter un kilomètre plus bas, sauvant Rei de la foudre de Ramiel. Le rayon de celui-ci chercha à la suivre mais trouva tout de même ses limites face à la profondeur où se trouvait sa cible.

            -    Etat du pilote ? demanda Gendô avec un soupçon d'inquiétude.

            -   Anomalies dans les ondes cérébrales ! Rythme cardiaque ralenti !

            -   Expulsez la Plug et placez-la en section médicale d'urgence. Fuyutuki, je vous laisse le commandement des opérations.

            -    Bien, Ikari.

        Gendô se leva alors de son siège et se dirigea vers son ascenseur privé, accompagné du docteur Ritsuko. Shinji se demanda pourquoi son père portait tant d'intérêt à Rei alors qu'il n'en témoignait aucun pour lui. Pourquoi compte-t-elle plus pour lui ? Que représente-t-elle pour lui ? Qui est-elle ?




        Rei s'éveilla dans une chambre d'hospitalisation du secteur médical. La première chose qu'elle vit fut l'énorme néon rectangulaire accroché au plafond, qui diffusait une lumière uniforme et relativement faible pour sa taille. Puis elle fut consciente que son existence continuait. Encore en vie.

        Aucun bandage ou pansement ne lui avait été appliqué. Les dommages qu'elle avait ressentis étaient dû à son lien psychique avec l'Eva, et étaient donc principalement des dommages nerveux, sans implication physique directe. A côté du lit où elle était étendue se trouvait le commandant Gendô et Ritsuko. 

            -  Elle reprend connaissance, remarqua le docteur. Son état est meilleur que je ne le pensais.

            -  Elle est réellement le meilleur élément que nous ayons obtenu. Ses capacités de récupérations sont incroyables.

            -  C'est l'une des raisons pour laquelle nous l'avons choisie parmi tous les autres résultats. Elle est également celle dont le taux de synchronisation avec les modèles 00 et 01 sont les plus stables. Mais d'autre caractéristiques peuvent apparaîtrent, demain ou dans des années. Nous ne savons pas exactement quel sera le résultat final du traitement, mais pour le moment ce modèle semble satisfaisant.

            -   Dans le pire des cas, fit Gendô, nous pourrons toujours la remplacer.

       Rei ne se souciait pas de ce que voulait dire ces paroles. Je n'existe que pour piloter. Je n'ai que ça. Je dois continuer, et obéir au commandant pour lui montrer que je suis utile. Peut importe ce qu'il décidera, je sais que ce sera toujours pour une bonne raison. Et si je dois disparaître... personne ne se souviendra de moi.

            -   A propos, fit soudain Ritsuko. J'ai appris que la deuxième filiale nous envoyait la Fourth Child. Elle arrivera par avion d'ici deux jours.

            -  La Seele nous envoie un pilote dont l'Eva n'est même pas achevée au niveau de la construction ? s'étonna le commandant.

            -    D'après eux, cela améliorerait son efficacité lorsque le modèle 03 sera terminé.

            -    Et qu'en est-il du Second Child et de l'Eva-02 ?

            -  Elles seront acheminées par voie marine depuis la troisième filiale d'ici une semaine.

            -   Très bien. Nous devons mettre toutes les chances de notre côté pour vaincre les Anges.

            -    Mais en attendant, nous devons faire avec les moyens à notre disposition.

       Gendô acquiesça lentement. Puis il se tourna vers la jeune fille qui était allongée dans le lit, et posa cette question qu'il avait toujours l'habitude de dire :

            -    Rei ! Est-ce que tu peux piloter ?

            -    Oui commandant.

      Et sans songer à la fatigue mentale qui la ravageait, Rei écarta les couvertures et se leva.

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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 08:00

CHAPITRE DIX-SEPT



1837 unités de temps du 1er jour de l'Ere de la Révolte / Navette de transport Phantom en route vers Halo.


        La bataille spatiale était en train de se transformer en un véritable carnage qui, personne ne pouvait l'ignorer, allait défigurer l'Alliance à jamais. Des navettes d'abordages se croisaient par dizaines et tentaient de prendre le contrôle des croiseurs ennemis, réussissant parfois ou se contentant simplement de rendre le vaisseau inutilisable. Les boucliers de protection de dizaines de croiseurs brillaient de leur énergie bleu scintillante alors qu'ils encaissaient des tirs de torpilles plasmatiques ou de bombes ioniques lâchées par les chasseurs lourds Séraphins. Des épaves semaient leur débris de métal alors qu'ils dérivaient dans l'espace, avant d'être utilisés comme boucliers par les bâtiments de guerre encore intacts. Le massacre était partout.  

        Mais Irul ne pouvait pas s'occuper de gérer la bataille autour de Grande Bonté. Il savait que ses lieutenants étaient plus que compétents qui parviendraient parfaitement à tenir la flotte de l'Alliance en respect. Le jeune commandeur avait une autre mission bien plus urgente. C'était pourquoi il avait fait embarquer l'intégralité du groupe d'assaut de Grande Bonté dans des navette pour se rendre sur Halo, où les affrontements étaient tout aussi violents que dans l'espace. Alors qu'il approchaient de la surface de l'anneau-monde, Irul écoutait les transmissions radios. Malgré le fait que les prophètes avaient clairement anticipé la rébellion des sangheilis, les jiralhanaes n'avaient apparemment pas eut le temps de changer leurs fréquences d'émission, ni même les codes de cryptages de leurs communications.

      Apparemment, l'ennemi avait établi un solide périmètre de défense autour de la salle de contrôle de Halo, avec suffisamment de batteries anti-aériennes pour anéantir même le plus lourds des destroyers s'il s'approchait trop prêt. Afin de s'assurer que la cérémonie de l'inauguration de l'Index ne serait pas perturbée, une véritable armée avait été mobilisée dans ce secteur : trois bataillons d'infanterie et une compagnie blindée entière, sans compter quatre escadrilles qui surveillaient le ciel en permanence. Un tank lourd Scarab avait même été descendu au sol, mais pour des raisons inconnues, il n'avait pas été utilisé pour la bataille.  

       En ce qui concernait les troupes sangheilis, elles étaient loin d'être aussi importantes que celles de l'ennemi. Aucun véhicule n'avait pu être acheminé au sol jusque là, et bien que l'infanterie soit constituée presque entièrement de troupes d'élites dirigées par les anciens membres du conseil et par l'Arbiteur, elles avaient beaucoup de mal à tenir leur terrain. Il s'agissait plus de résistance que de véritable bataille pour l'instant, mais avec les renforts d'Irul, cela allait peut-être changer.

        Lorsqu'ils débarquèrent sur la longue plage où s'étaient rassemblées les forces rebelles, à un peu moins de deux kilomètres de la Salle de Contrôle, Irul et Elda cherchèrent immédiatement le quartier général. Il n'était pas difficile de reconnaître les officiers sangheilis qui avaient autrefois siégé au Grand Conseil, de par le large casque ornementé qu'ils portaient tous, et leur armure argentée plus brillante que les étoiles. Au milieu d'eux se trouvait Orna Fuslamee, qui n'avait pas souhaité retiré son armure d'Arbiteur. Cela devait être pour lui une source de motivation extrêmement puissante, qui lui donnait la force de continuait le combat contre ceux qui l'avaient dépossédé de tout.

        Quant ses yeux se tournèrent vers les deux nouveaux arrivants, il se retrouva pétrifié, et laissa tomber le rapport holographique qu'il tenait dans sa main.

            -  Elda ? C'est bien toi ?

            -  Oui père. Je suis de retour.

            -   Mais... comment ? Comment est-ce possible ?

            -   Grâce à la merveille des technologies forerunners, répondit Irul.

      Orna s'avança vers sa fille et posa sa main sur son visage, comme pour s'assurer qu'elle était bien réelle, et non le fruit de son imagination. Lorsqu'il la toucha, une larme coula le long de sa joue. Une larme de joie.

            -   Elda...

            -   Père...

       Irul ne put s'empêcher d'être ému par cet évènement magique qui se déroulait sous ses yeux, mais n'oubliait pas non plus l'urgence de la situation :

            -   Orna ! Nous avons conclu une alliance avec les humains. Ils nous ont informé que l'Index a été amené à la Salle de Contrôle par Tartarus en personne. Nous devons trouver un moyen d'y pénétrer avant qu'ils n'activent Halo !

            -   J'ai un plan, Irul. Mais sans toi, je ne pensais pas qu'on puisse le réaliser.

            -   Qu'est-ce que c'est ?

            -   Le Scarab. Si nous parvenons à en prendre le contrôle, nous pourrons l'utiliser pour percer les défenses ennemies et ouvrir une brèche vers la Salle de Contrôle.

            -   Et où se trouve-t-il ?

      L'Arbiteur ramassa alors son projecteur holographique, qui affichait une carte tactique en trois dimension de la zone tout autour de la Salle de Contrôle. Les localisations plus ou moins supposées des forces ennemies étaient indiquées, ainsi que celle des troupes sangheilis. Orna Fulsamee zooma sur une zone particulière : un petit canyon se trouvant non loin de la plage, assez à l'écart du champ de bataille principale. Une construction forerunner était encastrée dans la falaise, et juste devant elle se tenait le Scarab.

            -  C'est là que le débarquement ennemi a été effectué bien avant l'envoi des conseillers sangheilis. Ils ont choisi cette zone car elle permettait de dissimuler d'importantes forces et ainsi piéger nos officiers. Nous pensons d'ailleurs qu'une partie d'entre eux se trouve détenu à l'intérieur de ce bâtiment.

            -    Mais pourquoi l'ennemi ne l'a pas envoyé avec le reste de son armée pour défendre la Salle de Contrôle ?

            -   Lorsque les premières capsules d'atterrissage sont tombées ici, plusieurs groupes de commandos furtifs ont été envoyés dans cette zone pour tenter de libérer les conseillers prisonniers. Ils n'ont pas réussi à pénétrer le bâtiment, mais sont tout de même parvenu à modifier les codes d'activation du Scarab, ce qui fait que les jiralhanaes sont désormais incapables de l'utiliser. Par contre l'ennemi a laissé une importante force autour de l'engin, et il ne sera pas facile d'y monter. C'est pourquoi je pensais mener une petite force d'assaut discrète qui passerait par le haut de la falaise.

      Un parcours en pointillé s'afficha soudain, désignant un moyen de grimper en haut de la falaise du canyon et ainsi contourner tout le système de défense jiralhanae avant de pénétrer le bâtiment, libérer les conseillers sangheili et atteindre une plate-forme permettant de monter à bord du Scarab. Irul étudia longuement ce plan, et estima qu'avec une équipe suffisamment efficace, c'était faisable.

            -  Elda vient avec nous, dit-il tout net à l'Arbiteur.

            -  Bien sûr. J'ai déjà rassemblé une escouade de guerrier d'élite parmi les forces spéciales, et plusieurs commandos furtifs qui nous serviront d'éclaireurs.

            -   Parfait, alors dépêchons-nous de nous mettre en route.

       Le petit groupe partit donc en direction de la falaise. Alors qu'ils passaient derrière la grande plaine dégagée où se déroulait l'essentiel de la bataille, Irul put observer la détermination avec laquelle les sangheilis faisaient face à une armée trois fois supérieure en nombre. S'il y avait bien une chose dont les fils de Sangheilos pouvaient être fiers, c'était leur bravoure.

        Comme partout sur Halo, le terrain était traversé de galeries souterraines et de structures à moitié enterrée qui pouvaient mener à peu près n'importe où. Les jiralhanaes ne pouvaient pas vérifier tous les accès, et étaient également très loin de les avoir tous découverts. C'est pourquoi lorsque l'escouade sangheili arriva devant l'entrée du complexe menant à la falaise, ils ne rencontrèrent qu'une faible résistance. Les commandos furtifs avaient déjà triangulé la zone avec des brouilleurs de radios, ce qui leur donnait un petit sursis avant que les officier ennemis ne se rendent compte de ce qui arrivait. Quelques minutes plus tard, le groupe était déjà en haut de la falaise, observant leur objectif.

            -  Ils ont placé des sentinelles partout, nota Irul. Nous ne pourrons pas rester discret très longtemps.

            -   Si nous réussissons à libérer les conseillers ce sera beaucoup plus simple, fit Orna.

            -  Mais la sécurité risque d'être encore plus dense au niveau des prisons, intervint Elda. Si nous intervenons à ce niveau, nous risquons d'être submergés.

       Les trois héros réfléchirent ensemble à la meilleur stratégie à adopter. D'un côté, ils pouvaient se concentrer sur la récupération du Scarab pour ensuite aller directement à la Salle de Contrôle, et de l'autre attaquer la prison des conseillers pour augmenter leurs forces, mais également donner l'alerte. Comme à son habitude, Irul choisit une alternative :

            -   Je vais libérer les conseillers. Vous deux, allez avec le reste de l'escouade au plus près du Scarab sans vous faire remarquer. A mon signal, prenez la plate-forme d'assaut.

            -    Quel sera le signal ? demanda Elda en vérifiant son fusil.

            -    Ne t'inquiètes pas, tu ne pourras pas le rater.

       Irul partit donc de son côté, tandis que ses compagnons cherchaient un moyen d'approcher discrètement le tank quadrupède. Un long pont de métal reliait le bâtiment de la prison aux autres structures de l'anneau, à peine quelques dizaines de mètres en dessous de là où se trouvait le jeune sangheili. Celui-ci descendit avec précaution cette partie escarpée du relief, s'accrochant solidement aux morceaux de roches qui se trouvaient à portée de main, puis sauta sur le pont, qui n'était gardé que par quelques kig-yar. Ces derniers repérèrent rapidement l'intrus, mais furent également éliminé très rapidement par celui-ci, qui pénétra ensuite dans la structure forerunner aux couloirs faiblement éclairés.

        Des caisses de ravitaillement militaire étaient dispersées un peu partout, et gardées par d'innombrables ungoys dont, heureusement, la grande majorité était en train de s'adonner à leur activité favorite, à savoir la sieste. Les quelques sentinelles trouvèrent une mort peu glorieuse mais brève sous la lame du commandant, qui avança ensuite vers ce qui semblait être la zone de détention. C'était une grande salle cylindrique, d'une bonne centaine de mètres de haut, composée d'au moins quinze étages reliés par des ascenseurs gravitationnels, chacun contenant une dizaine de cellule protégées derrière des barrières énergétiques. Plusieurs des escouades hétéroclites standards de l'Alliances patrouillaient entre les étages, mais Irul n'en avait que faire, sachant qu'il avait à sa portée des troupes bien plus puissantes.

       Progressant de couver à couver, il s'avança vers la plus proche cellule, à l'intérieure de laquelle se trouvaient trois conseillers sangheilis qui le saluèrent discrètement de la tête. La barrière énergétique qui les retenait prisonniers était alimentée par trois petits modules disposés en triangles autour de la large ouverture rectangulaire qu'elle couvrait. Ils semblaient assez fragiles. Très bien, se dit-il. Au travail...

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31 août 2008 7 31 /08 /août /2008 08:00

CHAPITRE TREIZE



1917 heures, 18 septembre 2552 (calendrier militaire) / navette Pélican en approche de la Bibliothèque, Halo.


      La Bibliothèque était impressionnante. Construite au sommet d'une montagne solitaire entourée d'une large zone de plaines enneigées, cette structure clairement basée sur une géométrie complexe mais parfaite avait une allure majestueuse. Les trois transporteurs Pélicans mobilisés par Fred approchaient en rasant le sol, utilisant les étroits passages des canyons de la zone de quarantaine pour éviter d'être détectés par la flotte en orbite. Dans leurs soutes, les membres de la Red Team et de la Raven Squad vérifiaient leur équipement, certains qu'ils auraient à s'en servir au maximum afin de récupérer l'Index avant les covenants.

       Fred et ses spartans se trouvaient dans l'appareil de tête avec Kelly lorsqu'ils débarquèrent sur l'une des plate-forme extérieures de la Bibliothèque, afin d'y établir un périmètre de sécurité à l'intérieur duquel se posèrent les Pélicans. Deux spartans et cinq SIS restèrent là pour surveiller la zone pendant que les autres, menés par Fred et Kelly, exploraient la Bibliothèque. A l'intérieur, tout était complètement démesuré, comme si l'édifice avait été conçu pour des géants, et n'était éclairé que très faiblement. Chaque salle, chaque couloir était de dimensions titanesques, où les spartans avaient du mal à progresser correctement suivant leurs tactiques habituelles.

         Au bout d'une vingtaine de minutes, la radio de Fred se mit soudain a grésiller :

            -  Chef ! disait James à travers les parasites. Les covenants sont là ! Ils ont fait atterrir plusieurs navettes sur une autre plate-forme !

            -   Vous ont-ils repéré ? demanda Fred en essayant de rester calme.

            -   Non, chef.

            -   Bien. Alors continuez de surveiller votre coin. On va essayer de faire vite.

       D'un simple signe, il ordonna à ses hommes de continuer leur route. Pendant un moment, Fred eut l'impression qu'ils étaient en train de tourner en rond, mais leurs équipements de localisation montraient clairement qu'ils n'était jamais revenus sur leur pas. Ils progressaient, sans le savoir, vers leur but.

       C'est alors que, au beau milieu du couloir dans lequel ils progressait, une série d'anneaux de lumière apparurent, obligeant les visières des spartans à réajuster leurs filtres lumineux. Cela ne dura qu'un instant, mais lorsque le phénomène disparut, un étrange objet flottait désormais dans les airs : une petite sphère de métal, d'à peine cinquante centimètres de diamètre, composées de multiples plaques superposées avec en son centre une lumière verte qui semblait former un halo autour d'elle. Kelly reconnut immédiatement ce que c'était, et fit signe aux autres spartans de ne pas ouvrir le feu :

            -   Ne tirez pas ! C'est un moniteur ! Une IA forerunner.

            -   Bonjour ! fit l'intelligence artificielle de sa voix informatique. Je suis 049 Shameful Anomaly. Je gère l'installation 03.

            -   Qu'est-ce qu'il fout ici ? demanda Fred en agitant son fusil vers la machine.

        Le moniteur flotta alors vers le chef de la Red Team, qui continua de le tenir en joue. Mais cela ne gênait pas Shameful Anomaly, qui examina le spartan sous toutes les coutures tel un drone d'analyse anti-radiation.

            -  J'ai détecté votre arrivée grâce aux capteurs de l'installation, continua l'IA, et je voulais donc entrer en contact avec vous. De plus, d'après les rapports envoyés par les autres installations, il semblerait que nous soyons dans une phase d'intense activité de votre part.

            -   Comment cela ?

            -   Le moniteur de l'Installation 05 vient de me rapporter la présence d'un Dépositaire portant une armure de classe 2 identique aux votre. Il avait une IA avec lui.

         Soudain, tous les spartans poussèrent un cri d'exclamation plus puissant que si on leur avait annoncé que l'Humanité avait été éradiquée. Une seule personne pouvait correspondre à la description de l'IA forerunner. Kelly fut la première à lâcher son nom :

            -   John ! Il est... il est toujours vivant ?

            -  Affirmatif. Ses signes vitaux sont normaux, malgré ses nombreux affrontements avec l'autre race qui se trouve sur cette installation.

            -   Il est sur un autre Halo, comprit Kelly, mais les covenants sont là-bas aussi.

        Mais aucun spartan n'avait peur pour John. Quel que soit la situation, il s'en était toujours sorti victorieux. De plus, Cortana était avec lui. Et s'il portait lui aussi une armure MJORNIR Mark VI, cela signifiait qu'il était retourné dans l'espace sécurisé du CSNU. Peut importe la façon dont il s'était retrouvé ensuite sur un autre Halo, tous savaient qu'il gagnerait sa bataille.

            -  Nous sommes venus récupérer l'Index, annonça Kelly.

            -  Oh ! Très bonne initiative, répliqua Shameful Anomaly. Si une infection venait à se présenter, nous pourrions ainsi réagir le plus vite possible. Par ici, suivez-moi !

       Le moniteur s'éloigna alors à bonne allure, forçant les spartans à courir derrière lui. Les humains s'efforcèrent de continuer à vérifier toutes les lignes de tirs, dans l'éventualité où les covenants leur tomberaient dessus. L'IA forerunner traversait salles après salles sans s'arrêter, en fredonnant un air à peine harmonieux de sa voix artificielle. Et alors qu'ils avançaient ainsi, Kelly ne put s'empêcher de questionner le moniteur :

            -   Anomaly ! A quoi servent les Régulateurs ?

            -   Les Régulateurs ont été conçus en même temps que les installations. Ce sont deux intelligences artificielles qui ont pour but de sélectionner les espèces ciblées par la déflagration du système de purge.

            -   Comment ça ?

            -   Les installations sont reliées à d'autres structures disséminées à travers la galaxie et permettant d'étudier automatiquement toutes les formes de vies existantes. Leurs données génétiques sont analysées et envoyées aux sept installations, qui les enregistrent au sein de leurs Index. L'Index peut donc être considéré comme le registre complet des espèces vivantes dans la zone surveillée, qui correspond à 87% de notre galaxie.

            «   Les Régulateurs détiennent les codes de sécurité qui permettent de classer les séquences génétiques enregistrées. Ces dernières sont classées au sein de l'Index en deux catégories : les utiles et les nuisibles. Vigilent Failure permet de gérer la liste des espèces utiles, tandis que Caution Eclips sert à déterminer les espèces nuisibles. Lorsque le système de purge est activé et que les installations initialisent la mise à feu, le registre de l'Index est consulté, et les paramètres de sélection génétique sont alors établis selon le classement du moment.

            -   Et pouvez-vous connaître le classement actuel ? demanda la spartan.

            -   Votre espérance de vie ne me permet pas de vous lister entièrement les données enregistrées avec leurs paramètres.

            -   Seulement en ce qui nous concerne. 

            -   Je suis désolée de vous apprendre que votre espèce a été classée comme nuisible lors du dernier accès aux Régulateurs, il y a 17,346 de vos minutes standards.

        Bien sûr, les spartans s'étaient attendu à ce genre de réponse, car ils avaient l'habitude de toujours envisager clairement la pire des situations. Ils ne ralentirent pas l'allures, ni ne montrèrent la moindre réaction face à cette nouvelle, préférant réfléchir à la façon de changer l'état actuel des choses.

            -  Pouvez-vous nous dire quelles autres modifications ont été effectuées lors de cet accès ? demanda Fred.

            -   L'accès a été autorisé par les Régulateur à un membre de l'autre race se trouvant sur cette installation, et qui à ce moment là se trouvait à la Salle de Contrôle. La race de cette utilisateur a été classée utile et six races en plus de la vôtre ont été considérées nuisibles lors de cette modification de registre.

            -   Il y a six autres races combattantes chez les covenants, remarqua Kelly. Cela signifie que les élites auraient l'intention de prendre le pouvoir en trahissant leurs alliés.

            -    Ils vont nous exterminés avec tous ceux qui pourraient les menacer militairement, ragea Fred en serrant les dents. Les enfoirés !

        C'est alors que le groupe mené par Shameful Anomaly arriva dans une immense salle circulaire à peine éclairée, et au sein de laquelle se trouvait un gouffre sans fond. En son centre flottait un objet de cristal vert fluo partiellement enveloppé dans une armature de métal noir, dont la forme ressemblait vaguement à un T. Sans hésiter, Kelly se précipita vers lui et se pencha au-dessus du gouffre pour saisir l'Index, et l'accrocher à sa ceinture magnétique. D'une voix triomphale, elle annonça à ses amis :

            -   Tant qu'on aura ça avec nous, les covenants ne pourront rien faire.




1948 unités de temps du 87ème jour de la neuvième ère de la Reconquête, Marche du Silence/ Salle de Contrôle de Halo.


       Dire que le commandant Urda était hors de lui était une expression encore trop faible pour décrire l'état de fureur du sangheili. Trois caisses de ravitaillement et deux appareil d'analyse cryptographique firent les frais de sa colère qui s'exprima à travers la lame de son épée plasma qui découpa si facilement les équipements de l'Alliance. Le rapport des troupes envoyées à la Bibliothèque était le plus désastreux qu'il ait jamais reçut de toute sa carrière de commandant. Non seulement les humains avaient survécu à la destruction de leur vaisseau, mais ils avaient aussi trouvé le moyen de subtiliser l'Index juste devant ses guerriers, qui n'avaient rien pu faire pour le récupérer ni même poursuivre les navettes ennemies. La clé de voûte de son plan était désormais entre les mains des humains, et personne ne savait où ces derniers se trouvaient.

         Non lui du commandant, Erko attendait le moment propice pour intervenir. Il avait observer calmement son supérieur exercer sa fureur sur les pauvres objets qui se trouvaient à portée de son bras, comprenant parfaitement la raison de cet emportement. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que Urda finit par retrouver son calme, prenant de grandes inspirations pour maîtriser ses émotions explosives, et que Erko s'avança vers lui :

            -   Commandant ! Nous avons dispersé nos forces sur toute la surface de Halo. Si les humains se cache quelque part, nous les trouverons.

            -    Très bien. Ce n'est donc qu'un petit contretemps dans nos plans.

            -    Par contre, je dois vous annoncer l'arrivée du vaisseau Warrior of Faith, commandé par le légat Dalkos Irnomee.

       A la mention de ce nom, le visage du commandant Urda se figea brusquement.

            -    Dalkos... de l'Inquisition ?

            -    C'est exact. Il a été envoyé par les prophètes pour s'assurer de l'avancée de notre mission. Il réclame que vous veniez lui faire un rapport immédiatement.
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SOMMAIRE
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30 août 2008 6 30 /08 /août /2008 08:00
CHAPITRE ONZE : L'ŒIL DE LA RUSE



       Le hangar était bien chauffé, et nous pouvions enfin retirer nos combinaisons thermogènes pour mettre quelque chose de plus approprié. Fidge, Eric et moi-même avions emporté avec nous nos uniformes respectifs et nos équipements de combat personnels. Je me sentis beaucoup plus rassuré lorsque j'enfilai les Serres d'Eridios et vérifiai leur fonctionnement. J'avais amené également le pistolet bolter que m'avait confié Illios le jour où il m'a recueilli, ainsi qu'un couple de grenades à fragmentation qui pourraient s'avérer utiles dans un tel endroit. Fidge portait toujours ses deux longs sabres à lame courbe et son pistolet, mais avait également songé à emporter un fusil-mitrailleur pour une éventuelle fusillade prolongée. Eric, lui, n'était équipé que de son fusil sniper personnalisé et d'un pistolet laser qui, pour lui, était plus un équipement de secours qu'une véritable arme.

        Au milieu du hangar, parmi les véhicules de chantier et les transporteurs blindés spécialement conçu pour cette planète, se trouvait une large écoutille hermétique semblant mener vers le complexe souterrain. Rayne l'ouvrit pour découvrir une échelle qui descendait sur quelques mètres pour atteindre une sorte de couloir de maintenance en dessous. Passant tête la première à travers l'écoutille, elle descendit une partie de l'échelle et vérifia discrètement qu'aucun ennemi ou système de sécurité automatisé ne nous attendait en bas. Puis, avec une souplesse incroyable, elle lâcha prise et chuta de deux mètres pour se réceptionner sur ses mains contre le sol grillagé, avant de pousser sur ses bras comme sur deux ressorts pour se remettre debout d'un bond en arrière, tout en ayant pris en main ses deux pistolets lasers afin de viser les deux extrémités du couloir. A la vue de cet enchaînement d'actions parfaitement exécuté, Rayne me fit brusquement bien plus peur qu'auparavant.

         Fidge passa juste derrière son épouse, se laissant durement tomber sur ses solides jambes pour épauler son fusil mitrailleur. Ne pouvant me permettre de telles acrobaties de par mon manque d'entraînement, je préférai largement descendre l'échelle jusqu'au bout, puis laisser Eric nous rejoindre. Le couloir de maintenance était très bien entretenu, presque trop bien, et se terminait de chaque côté par une lourde porte de métal verrouillée électroniquement. Pendant un instant, j'eu l'impression que nous étions tombés dans un piège. Puis Rayne se tourna vers moi et demanda :

            -   Alors, inquisiteur ? De quel côté voulez-vous qu'on aille ?

        Cette femme avait un don pour me déstabiliser. Sans penser à la façon dont elle allait nous ouvrir le passage, je réfléchi à la configuration globale que pouvait avoir ce souterrain. Si l'on admettait qu'il était connecté à chacun des bâtiments de surface, alors son centre devait se trouver derrière la porte de gauche. Du doigt, je désignai l'accès fermé et répondis :

            -   Par là.

        Aussitôt, Rayne s'avança vers la porte et l'examina longuement avant de sortir un petit outil qui lui permit de retirer les verrous de sécurité protégeant le dispositif électrique d'ouverture, qui était dissimulé dans le mur. D'un œil expert, elle analysa l'enchevêtrement de câbles et de circuits imprimés, puis coupa deux fils apparemment anodins et provoqua un court-circuit qui ouvrit la porte.

        Celle-ci menait à une petite passerelle surplombant un vaste laboratoire rempli de machines et d'appareils d'usage scientifique, certains ayant probablement été volé à l'Adeptus Mechanicus ou à l'Inquisition. Des dizaines d'hommes étaient affairés à examiner divers objets que je ne pouvais voir clairement d'ici, aussi j'ordonnai à Eric d'épauler son fusil à lunette et d'observa plusieurs de ces sujets d'études. Alors qu'il balayait le laboratoire du regard, je vis la peau de son visage blanchir et sa bouche s'ouvrir en une expression de terreur horrible. Ses mains se crispèrent sur la poignée et le canon de son arme, et pour la première fois, je vis Eric trembler. D'un geste brusque, je dirigeai d'une main son fusil et sa lunette grossissante contre le mur, tandis que de l'autre je saisissais son visage pour le ramener dans le couloir et l'obliger à me regarder dans les yeux :

            -  Eric ! Eric calme-toi ! C'est fini.

       Le jeune soldat mit un long moment à retrouver son calme. Et lorsque son regard reprit l'assurance qui était habituellement la sienne, ce fut comme s'il ne comprenait pas pourquoi il avait réagi ainsi. Il commença par balbutier quelques mots incompréhensibles, mais je compris rapidement ce qu'il avait pu voir :

            -  Tu as contempler les marques du chaos. Une personne non expérimentée ne peut les regarder trop longtemps sans être corrompu ou terrorisé. Je suis heureux que tu ai plutôt réagi ainsi.

            -  M... merci Asphar.

       Soudain, je me tournai vers le couple Klaw :

            -  Avez-vous déjà été au contact d'artéfacts chaotiques ou de puissants serviteurs des dieux sombres ?

            -   Oui, répondit Rayne sans hésitation. Et je répond de Fidge comme de moi-même. Ces choses n'auront aucune prise sur nous.

       D'un certain côté, il était peu probable que deux chasseurs de primes aussi expérimentés n'aient jamais affronté de cultes du chaos. Mais la réponse de Rayne me laissait perplexe. Personne parmi les simples citoyens et soldats de l'Imperium n'était à l'abris de la corruption et de la terreur que portait le pouvoir des Puissances de la Ruine. Seules les protections psychiques ou l'endoctrinement solide donné aux membres de l'Inquisition pouvaient donner la résistance nécessaire à ce Mal. Peut-être que Rayne péchait par présomption, mais je ne pouvais oublier qu'elle avait le double de mon âge, même si elle n'en avait pas l'air. Elle savait de quoi elle parlait, et cela me troublait profondément. 

        Soudain, sans la prévenir, je voulu lui saisir la main gauche d'un geste rapide. Mais elle réagit bien trop vite, ce qui confirma mes soupçons. D'une voix forte, je lui ordonnai subitement :

            -  Rayne, donnez-moi votre main immédiatement !

         Bien sûr, elle me présenta la droite, mais je lui montrai clairement que je voulai l'autre. Lentement, elle tourna la tête vers Fidge, qui affichait une mine grave. Avec résolution, il lui fit signe d'obtempérer, ce qu'elle fit bien à contre-cœur. Lorsqu'elle me donna sa main gauche, j'ôtai le gant de cuir noir qui la recouvrait et trouvai ce que je cherchais : le tatouage d'un œil à l'intérieur d'un C, situé entre le majeur et l'annulaire.

            -  L'œil rusé de la Callidus, lâchai-je avec contemplation. Alors vous êtes vraiment un assassin...

        Le silence s'installa aussitôt, personne n'osant prononcer un seul mot. Même Eric préférai attendre la suite des évènements, ne voulant surtout pas attirer l'attention sur lui. Les Callidus était parmi les instruments les plus subtiles de l'Officio Assassinorum, des agents quasi indétectables formés dès le plus jeune âge dans le but de tromper les ennemis de l'Imperium. Ces assassins étaient presque tous des femmes, car leur physionomie les prédisposait à employer la polymorphine, cette formidable substance permettant de modifier à volonté l'apparence de leur corps et prendre ainsi l'apparence de ceux qu'elles assassinait. Les Callidus n'étaient connues que par les membres de l'Inquisition et les plus hauts membres des autres institutions de l'Imperium, et la seule chose qui permettait de les identifier était ce tatouage.

           -   Depuis combien de temps avez-vous déserté l'Officio Assassinorum ? lui demandai-je d'un ton inquisitorial.

            -   Cinquante et une années standards, répondit-elle. 

            -  C'est à ce moment là que vous avez quitté les forces militaires jalviennes, continuai-je en me tournant vers Fidge. Et ensuite vous êtes devenus chasseurs de primes. Que s'est-il passé ?

       Il suffisait d'observer leurs visages pour comprendre que c'était un souvenir très pénible pour eux deux. Patiemment, j'attendis qu'une réponse me soit donnée, et ce fut Fidge qui me la donna :

            -   C'était sur ma planète natale, Jalvia. Nous avions proclamé notre indépendance, en pensant pouvoir protéger nous-même notre monde, et l'Imperium a réagit par la force. Rayne a été envoyée pour infiltrer notre état-major mais... cela s'est très mal passé. Des millions de soldats sont morts dans les deux camps, jusqu'à ce que nous apprenions que nos dirigeants avaient été corrompus. Rayne et moi, nous nous sommes rencontrés au milieu des ruines et du champ de bataille couvert de cadavres, vidés de notre confiance en l'Humanité.

            -  Et c'est pourquoi vous avez souhaité disparaître, compris-je. Vous vouliez recommencer une vie ailleurs.

        Fidge acquiesça de la tête, le regard figé dans une expression d'humilité sincère, mais dans laquelle je ne lisais pas le moindre regret. Rayne, quant à elle, s'était adossée contre l'un des murs du couloir, ses yeux fixant cette partie de son passé qu'elle ne pouvait oublier. Alors que je la regardais, je pensai à ce que cela signifiait réellement que de faire partie des assassins, que d'être entraîné à tuer dès son plus jeune âge et d'être dévoué en toute chose au seul Imperium de l'Humanité. Et soudain, d'une voix qui m'étonna moi-même par son émotion et sa sincérité, je déclara :

            -   Je vous comprends. Et sur mon honneur, je vous jure de ne jamais révéler votre secret à qui que ce soit.

        Rayne me fixa alors droit dans les yeux, comme si elle voulais s'assurer que je ne mentais pas. Aussi tranquillement qu'une feuille portée par la brise, je la laissai lire en moi, et voir l'honnêteté de mes paroles. Et soudain, elle sourit, aussi intensément qu'un enfant émerveillé par la magie incompréhensible du monde qui l'entourait. Fidge se détendit lui aussi, et se permit de poser une main sur mon épaule dans un geste de camaraderie en lâchant :

            -   Je savais bien que t'étais un bon gars, Asphar. Merci.

       Pour la première fois depuis que je l'avais rencontré, je me senti proche du couple Klaw, presque intimement lié à eux. Franck et Eric avait déjà partagé beaucoup de leurs souvenirs avec moi avant que nous ne rencontrions les chasseurs de prime, et ils étaient alors pour moi comme des compagnons d'aventure que je connaissais depuis des années. Maintenant, il en était un peu de même pour Fidge et Rayne. Je ne souhaitais pas connaître leur histoire dans les détails, car ce qu'ils m'avaient confié était bien suffisant pour que je comprenne par quoi ils étaient passés. Je tendis alors une main amicale à Rayne et l'aida à se relever. Lorsqu'elle fut debout, elle me prit dans ses bras et me serra contre elle avec affection, ce qui me remit soudainement mal à l'aise. Et alors qu'elle se trouvait là, sa tête au creux de mon épaule, je l'entendit pleurer doucement de joie.   

            -   Ne vous inquiétez plus à propos de cela, leur dis-je à tous deux. Vous êtes mes amis désormais. 

            -   Ben... et moi ? s'exclama Eric d'un air moqueur.

       Je n'eut pas besoin de lui répondre, car je savais qu'il voulait plaisanter pour remettre un peu de bonne humeur. Et cela fonctionna, puisque les Klaw éclatèrent de rire, désormais libérés du fardeau de leur secret. Délicatement, Rayne se sépara de moi et retourna vers son époux, qui l'accueillit dans ses bras.

            -   Bon, fis-je pour passer à autre chose. Et maintenant si on pouvait continuer notre mission ?

        Mes trois compagnons hochèrent la tête en signe d'approbation, et je retournai vers la passerelle pour observer le laboratoire... qui était désormais complètement désert.
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