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Qui suis-je ?

Hughel 2
 

Nom : Comeau-Montasse

 

Prénom : Thibault

 

Âge: 30 ans

 

Job: préparateur documentaire à la centrale nucléaire du Tricastin (prestataire pour EDF)

 

Localisation: Saint-Paul Trois Châteaux, Drôme, Rhône-Alpes, France, Planète Terre, réalité n°246820 de la simulation créatrice

 

Passions: musique, jeux vidéos, jeux de rôle, lecture et, bien sûr, écriture

 

M'ECRIRE

 

LIEN VERS MON NOUVEAU BLOG

Citation du jour

  « On ne fait rien d’extraordinaire sans hommes extraordinaires,

  et les hommes ne sont extraordinaires que s’ils sont déterminés à l’être. »

 (Charles de Gaulle)

Ma Muse personnelle

 

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 21:32
CHAPITRE TROIS : L’INCIDENT

 

 

1917 heures, 11 janvier 2534 (calendrier militaire) / frégate de combat UNSCHollow Lies, en transit dans le Sous-Espace.

 

       Cela faisait maintenant près de quatre heures que Jack suivait à la lettre les consignes de son instructeur improvisé et, jusque là, cela se passait plutôt bien. Ils avaient trouvé un petit endroit tranquille dans le hangar de stockage où ils avaient improvisé des cibles d’entraînement avec quelques containers en métal, à l’écart pour ne gêner personne. Eric avait appris au jeune soldat comment de courtes rafales pouvaient être nettement plus efficaces qu’une longue rafale sur des cibles éloignées, et comment il fallait tenir son arme pour garder une visée solide tout en se déplaçant. Il lui avait également appris à effectuer des tirs en aveugle pour arroser l’ennemi tout en restant à couvert, ce qui n’était pas forcément efficace mais qui avait au moins l’avantage de dissuader l’adversaire de quitter son propre abris. Le marine vétéran semblait très à l’aise pour enseigner ce genre de techniques, et Jack se douta qu’il devait déjà avoir formé de nombreux autres soldats avant lui. 

       -  Bien, fit Eric en voyant le résultat des derniers tirs de son élève. Maintenant que tu arrives mieux à aligner tes cibles, il faut que je te prépare pour autre chose.

       -  Quoi donc ?

       -  Les covenants.

       Le jeune caporal déglutit à la mention de ce nom. Son esprit avait été tellement obnubilé par la chance d’effectuer sa première mission aux côtés de Jill qu’il en avait oublié la terrible menace qu’il devrait peut-être affronter. Les covenants n’étaient pas des adversaires comme les autres : ils étaient nettement plus avancés que l’UNSC sur le plan technologique et leur fanatisme religieux les poussait à haïr l’humanité par-dessus tout, ce qui ne laissait aucune place pour la négociation. Cette alliance de races extraterrestre ne pouvait être ni comprise ni raisonnée, et la seule chose que pouvait faire l’UNSC était de les combattre avec tous les hommes disponibles pour cela.

       -  Vu que c’est ta première mission, continua le marine, j’en déduis que tu ne sais pas grand-chose sur les covenants. Du moins pas grand-chose de vrai.

       -  Comment ça ? fit Jack d’un air méfiant afin de faire croire qu’il ne savait pas où voulait en venir le vétéran.

       -  J’ai participé à suffisamment de compagnes contre ces salopards pour savoir que beaucoup de ce que racontent les médias, ce n’est que de la foutaise : on est très loin de pouvoir gagner cette guerre. En fait, on est même carrément en train de la perdre, mais on peut pas dire ça aux civils car sinon ce serait la panique et l’émeute.

       -  Mais… et les spartans ? J’ai vu des documents sur eux. Rien ne peut les vaincre…

       -  C’est vrai, les spartans ont accompli de sacrés exploits et tout ce qu’on dit sur eux est la pure vérité. J’ai moi-même eux l’occasion de voir deux de ces super-soldats monter une embuscade contre une colonne d’infanterie covenant et l’anéantir jusqu’au dernier grognard. Mais ce ne sont que des soldats d’infanterie, et ils ne peuvent rien faire pour aider les batailles spatiales. La Navy a un mal de chien à tenir le coup contre les vaisseaux de l’Alliance, et le seul moyen qu’elle a de remporter une bataille contre eux, c’est de rassembler au moins trois fois plus de vaisseaux qu’en face.

       Jack savait déjà tout cela en vérité. Depuis qu’il avait piraté la base de données de l’ONI sur sa planète natale de Britannia et lu plusieurs rapports des services de renseignement, il était parfaitement au courrant de la terrible situation dans laquelle se trouvait l’humanité. C’était d’ailleurs à cause de cette découverte qu’il avait soudainement décidé de rentrer dans l’armée à la fin de ses études, à la grande surprise de ses parents et de ses professeurs : il voulait employer toutes ses compétences pour aider l’UNSC à défendre les colonies humaines et sauver le plus grand nombre de vies possible. Mais pour le moment, il devait quand même faire comme s’il ne savait rien car, si les autorités venaient à découvrir cela, il se retrouverait immédiatement dans une situation plus que dangereuse. C’est pourquoi il prit son meilleur air horrifié pour paraître affecté par les paroles d’Eric qui sembla convaincu. Celui-ci continua alors son exposé de sa voix rassurante :

       -  Tu sais au moins viser la tête d’une cible, ce qui est un bon début. Mais avec les covenants, il y a beaucoup d’autres trucs à connaître, comme par exemple les foutus boucliers énergétiques des élites, leurs systèmes de camouflage optique ou les armures super-lourdes des chasseurs. Vu qu’on risque de tomber sur eux pendant la mission, j’aime autant que tu saches à quoi t’en tenir pour éviter de faire n’importe quoi lorsque ça arrivera.

       -  Ok.

       -  Bon, alors le premier truc à savoir sur les covenants, c’est que…

       Mais Eric n’eut pas le temps de finir sa phrase. Une violente secousse ébranla l’ensemble de la frégate et jeta à terre les deux combattants qui se réceptionnèrent assez durement sur le sol du hangar.

       -  Bordel ! lâcha le marine. Qu’est-ce qui s’est passé ?

       -  Aucune idée, répondit Jack en jetant un coup d’œil à sa montre. On était censés être en transition pendant encore trente minutes. Les covenants ne peuvent pas nous attaquer dans le Sous-Espace, n’est-ce pas ?

       -  Impossible. J’ai jamais entendu parlé d’un vaisseau attaqué en pleine transition. Mais avec les covenants, on ne peut être sûr de rien…

       L’idée d’être interceptés par une flotte ennemie au milieu de nulle part n’avait rien de très rassurant. Ils n’auraient pas eut le temps d’activer le module de furtivité de la frégate et leur armement était encore en mode veille, sans compter qu’un bon tiers de l’équipage était toujours en sommeil cryogénique. Si cette secousse était le prémisse d’un combat contre ne serait-ce qu’un seul vaisseau de l’Alliance, tout serait terminé en quelques instants.

Soudain, la voix de Jill se fit entendre énergiquement à travers les haut-parleurs du vaisseau :

       -  A tout le vaisseau, ici le lieutenant Vallentine ! Nous avons été forcés de quitter le sous-espace par une force inconnue. Tout le monde à son poste de combat. Que les membres de l’équipe RECOVERY me rejoignent immédiatement sur la passerelle de commandement. Terminé.

       -  On ferait peut-être bien d’y aller, fit Eric en se relevant avant d’aider Jack à en faire autant.

       Ils quittèrent le hangar au pas de course et commencèrent alors à traverser la moitié du vaisseau. Sur leur chemin, ils croisèrent de nombreux membres de la Navy en train de rejoindre leurs postes tout aussi précipitamment qu’eux. Il y avait là des techniciens, des pilotes, des artilleurs et des agents de sécurité, tous très inquiets mais déterminés à faire leur devoir pour s’en sortir. Jack réalisa alors qu’aucun d’entre eux n’avait pu être affecté sur ce vaisseau sans un minutieux examen de leur dossier par l’ONI. Il réalisa également que le Hollow Lies n’avait apparemment subi aucun dommage structurel, ce qui signifiait que la secousse n’était probablement due qu’à leur brutale décélération lors de leur sortie du Sous-Espace. Les lumières étaient encore toutes allumées et la gravité artificielle avait été maintenue, donc les générateurs n’avait pas été touchés. Alors comment avaient-ils été sortis du Sous-Espace ? Et par qui ?

       Ce n’est que lorsqu’ils atteignent enfin la passerelle de commandement qu’ils purent avoir un début de réponse. Patric et Sara étaient déjà présents et le visage de Jill témoignait d’une inquiétude certaine. Ils étaient tous rassemblés autour de la table stratégique qui affichait un schéma technique complet du Hollow Lies et de ses systèmes qui étaient tous dans le vert, à la seule exception du moteur Shaw Fujikawa.

       -  Que se passe-t-il, lieutenant ? fit Jack en s’approchant. On nous attaque ?

       -  Pas pour le moment, caporal, mais ça pourrait ne pas tarder.

       Jill avait répondu sans même le regarder, un geste normal pour leur petite comédie mais qui ne manqua pas de le faire légèrement souffrir. 

       -  Ce sont les covenants ? demanda Eric d’un ton calme.

       -  Impossible à dire. Aucun objet n’a été détecté par les senseurs du vaisseau, mais nous avons quand même activé le module de furtivité par précaution.

       -  Alors qu’est-ce qui nous a fait sortir du Sous-Espace ? fit Sara en croisant les bras d’un air agacé.

       -  Ça.

       C’était Zélos qui avait répondu, avant de prendre le contrôle de la table stratégique pour afficher une forme géométrique ressemblant à un losange légèrement étiré sur son axe vertical, et aux contours trop flous pour être distingués clairement. L’instant suivant, l’image holographique de l’IA apparut à côté de la figure géométrique pour donner son explication :  

       -    J’ai détecté cet objet en dérivant une partie de l’énergie disponible vers les senseurs du vaisseau afin d’augmenter leur portée de détection. Cela m’a également permis de détecter la silhouettes du Spirit of Fire immobile non loin de lui, mais aucun signe du Fire Myst pour le moment. Etant donné qu’il s’agit d’une simple frégate, il est fort possible que mes senseurs soient incapables de la détecter depuis cette distance. L’objet inconnu se trouve à 1,3492 milliard de kilomètres de notre position actuelle, mesure approximativement 15,8 kilomètres de haut sur 7,2 kilomètres de large, et émet des ondes qui semblent séparer l’espace réel du Sous-Espace pour nous empêcher de transiter.

       -  Alors c’est pour ça que nous sommes sortis du Sous-Espace ? demanda Jill.

       -  Correct. En fait, cette structure semble créer une sorte de zone isolée du Sous-Espace à l’intérieur de laquelle il nous est impossible de transiter.

       -  Donc il nous suffit de faire demi-tour et nous pourrons transiter à nouveau.

       -  Ce n’est pas aussi simple.

       L’image de l’étrange structure rapetissa jusqu’à devenir minuscule, n’étant plus représentée que par un simple triangle de localisation orange, la position du Hollow Lies étant indiquée de la même manière en vert. Les extrémités d’une sphère apparurent soudain lorsque les deux triangles se retrouvèrent séparées de seulement quelques centimètres.

       -  Cette sphère représente la portée théorique des senseurs du vaisseau poussés à leur maximum, soit près de 35 milliard de kilomètres. Jusqu’à présent et au cours des 43 essais effectués, je n’ai détecté la présence du Sous-Espace à aucun endroit de cette sphère, ce qui signifie que la portée d’émission de cette structure est encore plus grande et que nous pourrions mettre plusieurs jours, voir plusieurs semaines, pour en sortir avec notre propulsion normale.

       -  Mais alors comment sommes-nous arrivés jusqu’ici ? questionna Jill, incrédule. Pourquoi n’avons-nous pas été stoppés dès que nous avons pénétré dans la zone d’émission ?

       -   Pour vous représenter le concept plus simplement, imaginez une grande sphère de goudron au milieu d’un vaste volume d’eau, l’eau représentant l’espace ayant accès au Sous-Espace tandis que le goudron constitue notre zone où le Sous-Espace est inaccessible, notre vaisseau étant une torpille lancée au départ dans l’eau. Tant que nous nous déplacions dans l’eau, nous avons besoin d’une certaine quantité d’énergie pour avancer, mais dès que nous pénétrons dans la sphère de goudron, nous sommes ralenti puis finalement stoppés. Cependant de par notre énergie cinétique initiale et du fait que les extrémités de la sphère sont plutôt un mélange d’eau et de goudron, donc moins dense que le goudron pure qui constitue le centre de notre sphère, nous avons continué notre route sur une certaine distance avant que notre moteur Shaw-Fujikawa soit incapable de nous porter plus loin. Cela explique notre éloignement par rapport aux limites de cette sphère.

       -  Et pourquoi cette secousse, alors ?

       -  Un effet secondaire de l’arrêt instantané du moteur Shaw-Fujikawa, à savoir la création d’une puissante onde physique qui s’est propagé le long du vaisseau depuis la section de l’ingénierie.

       -  Parfait. Alors si je comprends bien, nous nous retrouvons au milieu de nulle part avec une structure inconnue qui nous empêche de transiter dans le Sous-Espace, c’est ça ?

       -  Affirmatif, lieutenant Vallentine.

       Jill prit un long moment pour étudier la situation. En tant que responsable de cette opération, c’était elle qui donnait les ordres, désormais. Mais Jack voyait clairement sur le visage de son amie qu’elle ne s’attendait absolument pas à ce genre de situation, tout comme chacun d’entre eux.

       -  Zélos, dit-elle calmement. As-tu essayé de contacter le Spirit of Fire ?

       -  Négatif, lieutenant. Les transmissions radios sont déconseillées lorsque le module de furtivité est actif : bien qu’il soit impossible pour cette structure de trianguler  notre position à partir d’un simple signal, cela informerait immédiatement ses occupants de notre présence et ils seraient alors sur leurs gardes.

       -  Très bien. Alors rapproche-nous de cette structure avec la propulsion standard et continue de l’analyser avec les senseurs du vaisseau. Jusqu’à ce que nous en sachions plus, nous devons supposer qu’elle est d’origine covenante, et donc ennemie. Notre premier objectif est de rejoindre le Spirit of Fire afin de prendre contact avec l’équipage, s’il est encore en vie.

       -  Il nous faudra environ 97 heures pour atteindre ces coordonnées, nota Zélos impassiblement.

       -  Alors c’est une bonne chose que nous ayons prévu des réserves supplémentaires. Que tout le personnel non indispensable soit placé en cryogénie et que tous les systèmes de priorité secondaire soient désactivés à l’exception du module de furtivité et des senseurs. Je veux un rapport de situation toutes les six heures afin de savoir exactement à quoi nous avons affaire. Et tente également de savoir ce qu’il en est concernant le Fire Myst.

       -  Bien, lieutenant.

       Quelques instants plus tard, la luminosité fut divisée par cinq et la gravité artificielle s’arrêta, obligeant toutes les personnes à bord du Hollow Lies à activer leurs bottes magnétiques pour rester coller au plancher. Jill leva alors un regard grave vers les membres de son équipe :

       -  Rassemblez votre matériel et préparez-vous du mieux que vous pouvez à accomplir votre devoir. Je vous veux disponibles vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour pouvoir répondre en cas d’urgence. Vous pouvez disposer.

       Sara, Eric, Patric et Jack saluèrent le lieutenant, mais au moment où ils étaient sur le point de quitter la passerelle, la porte d’accès de celle-ci s’ouvrit pour laisser entrer Ryan Starwalker, qui déclara d’un air parfaitement détendu :

       -  Alors ? Qu’est-ce qui se passe ici ?

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LA SUITE

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