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Qui suis-je ?

Hughel 2
 

Nom : Comeau-Montasse

 

Prénom : Thibault

 

Âge: 30 ans

 

Job: préparateur documentaire à la centrale nucléaire du Tricastin (prestataire pour EDF)

 

Localisation: Saint-Paul Trois Châteaux, Drôme, Rhône-Alpes, France, Planète Terre, réalité n°246820 de la simulation créatrice

 

Passions: musique, jeux vidéos, jeux de rôle, lecture et, bien sûr, écriture

 

M'ECRIRE

 

LIEN VERS MON NOUVEAU BLOG

Citation du jour

  « On ne fait rien d’extraordinaire sans hommes extraordinaires,

  et les hommes ne sont extraordinaires que s’ils sont déterminés à l’être. »

 (Charles de Gaulle)

Ma Muse personnelle

 

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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 10:28

LOYAUTÉ

 

 

« La fidélité est la constante observation des devoirs imposés par nos engagements »

Voltaire

 

 

Parmi les sept préceptes que le bouddhisme a apporté au bushido durant le moyen-âge japonais, celui qui a probablement le plus de difficulté à être accepté ou adapté à notre époque moderne est Chuugi, qui se traduit par Loyauté, Dévotion ou encore Fidélité. Dans le système féodal des seigneurs et des samouraïs, où la condition de chacun était dictée par sa naissance dans telle ou telle famille sur tel ou tel domaine, la loyauté était une valeur d’une très grande importance car elle apportait un but à chacun et établissait la base d’une ligne de conduite. Mais aujourd’hui, dans une société libérale et individualiste qui encourage chacun à devenir ce qu’il souhaite en dépit des difficultés, ce concept est devenu en grande partie inapplicable.

 

Je dis en grande partie car Chuugi ne concernait pas uniquement la loyauté d’un individu envers son seigneur ou envers ceux qui lui seraient supérieurs, mais également la loyauté envers ses proches, ses amis, et tout autre groupe social auquel il pourrait appartenir. Nous retombons là sur le raisonnement que j’avais tenu dans mon article sur l’Honneur à propos des communautés que nous représentons, consciemment ou inconsciemment, mais je ne reviendrai pas là-dessus tout de suite. Car il est nécessaire de bien préciser dés maintenant qu’au-delà de la simple obéissance, et cela déjà dans la définition du Chuugi moyenâgeux, le concept de loyauté contenait également la nécessité de connaître les devoirs qui se rapporte à notre condition. Un individu parfaitement loyal n’a pas besoin qu’on lui donne d’ordre car il remplit déjà toutes ses obligations de sa propre initiative, et en toute circonstance il sait ce qu’il doit faire sans qu’on le lui dise. Cette vision fut très bien comprise par Voltaire si l’on en croit la citation que j’ai placée en début de cet article, ce qui indique l’existence d’un concept occidental équivalent, mais là encore nous sommes dans une époque et une société bien différente de ce que nous vivons aujourd’hui.

 

Pourtant, la loyauté est une vertu témoignant d’une très grande noblesse d’âme, et à ce titre je rejoins la pensée de Confucius dont les entretiens rapportent les paroles suivantes : « Un homme dépourvu de sincérité et de fidélité est un être incompréhensible à mes yeux »En effet, il y a des gens parmi mon entourage ou parmi les personnes célèbres de notre temps que je ne comprends pas et que je ne comprendrais jamais, car même si je sais très bien qu’ils agissent comment ils le font uniquement par besoin personnel égoïste, je n’arrive pas à concevoir leur manière de penser. Plus nous nous élevons dans un groupe et plus nous avons de responsabilités et de devoirs à remplir pour honorer notre loyauté envers ce groupe, mais il semble aujourd’hui que la majorité des gens soit allergique à de telles notions. Il y a alors contradiction entre la culture du progrès social, qui incite tout individu à vouloir gravir les échelons, et l’aversion apparemment naturelle qu’expriment les individus par rapport à leurs obligations du moment. Personnellement, je ne pense pas que le principe de Peter (qui explique que la promotion hiérarchique méritante finit inévitablement par amener chaque personne à son « seuil d’incompétence ») ou même le principe de Dilbert (selon lequel les personnes incompétentes sont promues pour « faire moins de dégâts » en se limitant au rôle de management) suffisent à expliquer ce phénomène. De mon point de vue, le message général que donneraient de plus en plus d’adultes aujourd’hui serait quelque chose du genre « Grimpe le plus haut que tu peux, quitte à écraser quelques camarades au passage, mais surtout ne perds pas ton temps à faire le boulot qui t’es demandé parce que c’est chiant/ dangereux/ ennuyant/ stupide/ [insérez ici votre excuse préférée] ». Et si l’on prend en compte la Loi de l’Emmerdement Maximum (ai-je besoin d’expliquer celle-là ?), on arrive inévitablement à ce qu’une partie non négligeable des nouvelles générations suive volontairement cet exemple décadent.

 

Mais au-delà du manquement aux devoirs de ses engagements, il y a peu de choses qui me révoltent autant que la trahison. A bien y réfléchir en relisant ce que j’ai écrit plus loin, je ne pense pas qu’il y ait quelque chose que je déteste plus que ça. Que ce soit pour gagner des biens matériels ou s’assurer un confort mental ou encore pour être épargné par une brute, la trahison est pour moi le pire des crimes. Un traître n’a aucun honneur, aucune fierté, aucun respect pour la moindre émotion ou idéologie. Celui qui use de tels procédés a immédiatement l’impression d’être puissant, fort, supérieur, car l’impact de ses actions est souvent très important et lui permet le plus souvent d’atteindre son objectif à coup sûr. Il y a d’ailleurs une phrase dans l’un des livres basés sur l’univers du jeu Warhammer 40.000 qui dit à ce sujet que « Quand la main du traître frappe, elle frappe avec la force d’une légion ». Mais la vérité est que c’est un faible, un lâche, un égoïste, un moins-que-rien, un déchet de l’humanité. Même son égo est obligé de s’effacer devant ceux qu’il sert éventuellement sur le moment pour plaire à leurs exigences, ce qui fait de lui un simple instrument dénué de personnalité et qui prostitue son âme au plus offrant ou au plus fort. Il y a un proverbe grec qui dit très justement que « les traîtres sont odieux, même à ceux qui profitent de la trahison ». Seulement aujourd’hui c’est encore plus simple et même moins dangereux d’être un traître vu que l’on peut trahir uniquement pour servir ses propres ambitions. Si je croyais à l’enfer, son organisation reprendrais probablement en grande partie celle décrite par Dante dans la Divine Comédie avec plusieurs cercles concentriques séparant les individus qui y sont enfermés selon la gravité de leur pêché, la trahison occupant le dernier cercle. Pour en terminer sur les traîtres, je citerais à nouveau une parole issue de l’univers ténébreux de Warhammer 40.000 dont la sentence est plus que parlante : « Celui qui oublie son devoir y perd son âme et devient moins qu’un animal. Il n’a plus sa place au sein de l’Humanité, ni dans le cœur de l’Empereur. Qu’il meure et soit oublié à jamais. »

 

La loyauté, vous l’aurez donc compris, est quelque chose de vital dans la définition de ma Voie, car c’est elle qui en maintient les différentes qualités malgré le passage du temps. Le Chuugi du bushido japonais n’est clairement plus applicable de nos jours dans sa définition initiale, car peu de personnes seraient capables d’un tel dévouement envers une autre personne, même devant un être immensément supérieur en esprit, force, ou autorité. Le recul de la religion dans les sociétés occidentales en est d’ailleurs la première preuve. Nous sommes à l’époque des faux-semblants et de l’hypocrisie, dont je parlerais plus en détail dans l’article sur la Sincérité. Alors à qui, ou plutôt à quoi, peut-on encore être loyal ? Et bien je pense que la véritable loyauté moderne doit se tourner vers les idées, les convictions et les espoirs ou rêves. Dans une société individualiste, l’individu doit être fidèle avant tout envers lui-même, envers ce qui le définit intérieurement au niveau spirituel. Changer de personnalité sans arrêt selon l’humeur ou la mode participe à créer le Chaos dont j’ai fait la critique dans mon article sur la Droiture. A bien y réfléchir, la Loyauté est en quelque sorte l’équivalent spirituel de la Droiture, ou plutôt le complément, car elle nous amène à avoir des habitudes de pensée et d’émotion de la même façon que la Droiture guide notre comportement gestuel. La seule raison valable selon moi de brusquement changer son caractère serait de réaliser qu’on était dans l’erreur, cela grâce à notre notion de Justice. C’est ce genre de révélation qui m’est moi-même arrivé voici seulement quelques mois et beaucoup de personnes de mon entourage ont vite remarqué ma transformation, mais cette dernière n’a pas été difficile à justifier et j’espère que vous comprendrez pourquoi.

 

Jusqu’ici, j’ai volontairement parlé de la loyauté sans faire intervenir l’Amour dans l’équation, cela afin de suffisamment en détailler le concept avant de faire l’éloge de sa Force. Car s’il y a bien une raison d’être fidèle envers quelque chose, c’est bien par amour, mais si j’avais commencé par là alors tout le reste de mon raisonnement aurait été éclipsé par ce sentiment. On peut difficilement être loyal envers une idée ou une personne que l’on n’apprécie pas, étant donné que cela revient d’une certaine manière à se trahir soi-même. La véritable loyauté, selon moi, est totalement indissociable de l’amour, toutes proportions gardées bien entendu. Sans avoir à parler de l’amour romantique et total entre deux être, l’amour familial ou lié à une amitié crée forcément une certaine fidélité de force équivalente. L’écrivain et poète marocain Tahar Ben Jelloun a d’ailleurs écrit une très joli phrase à ce sujet : « Penser à l’autre, savoir être présent quand il le faut, avoir les mots et les gestes qu’il faut, faire preuve de constance dans la fidélité, c’est cela l’amitié, et c’est rare ». Nous revoyons apparaître ici l’importance de connaître les obligations et les devoirs imposés par nos engagements vue au début de cet article. J’ai suffisamment traité de la trahison pour démontrer que ce genre d’action est probablement l’un de ceux qui entachent le plus la crédibilité d’une communauté. Bizarrement, ceux qui devraient le plus en pâtir sont les partis politiques, pourtant à chaque fois ils nous font le coup du renouveau et tout le monde marche en effaçant l’ardoise comme si rien ne s’était passé. Un simple fait à méditer.

 

Quoi qu’il en soit, dans notre société on nous encourage à n’être loyaux qu’envers ceux en qui nous avons confiance. Pourtant dans cette époque d’angoisse, de terreur et de division, faire confiance devient de plus en plus difficile, même envers les personnes que l’on connaît intimement. Cette contradiction évidente imposée par notre environnement social explique en partie pourquoi la loyauté est une vertu rarissime de nos jours et pourquoi il est aussi difficile de la réinstaurer dans les esprits. Cela est difficile car, tout comme l’amour permet de briser le cercle de la haine, la loyauté permet de briser le cercle de la méfiance, mais cela demande toujours de faire le premier pas. Nous ne pouvons pas exiger des autres qu’ils suivent cette vertu si nous ne la suivons pas d’abord nous-même. Là encore nous retombons sur la notion d’exemplarité du comportement, ce qui en renforce l’importance au sein de ma Voie et consolide d’autant plus la structure de cette dernière.

 

 

Prochain article : LA CONFIANCE

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 22:09

L’AMOUR

 

 

 

« On peut faire beaucoup avec la haine, mais encore plus avec l'amour. »

William Shakespeare

 

 

 

 

 

Pour des raisons personnelles, il m’est extrêmement difficile de parler de cette partie de ma Voie de manière parfaitement calme et objective, cependant étant donné l’importance que cette Force occupe dans le cercle de l’éthique je ne peux échapper à la rédaction d’un texte à son sujet. J’espère donc que vous saurez excuser les éventuels débordements que mon âme pourrait répandre dans les écrits de cet article. Les cyniques, les insensibles et les dégoûtés de la vie sont donc prévenus : attendez-vous à un flot de paroles romantiques et idéalistes qui peuvent vous donner envie de me jeter des pierres. Si c’est effectivement le cas, faites-vous plaisir, cela ne fera que justifier d’autant plus la nécessité de ces paroles.

 

Pour commencer par enfoncer les portes ouvertes, je dirai qu’à aucun moment de ma vie d’adolescent ou de jeune adulte je n’ai cessé de croire dans le pouvoir de l’amour. Oui, je sais que sur le papier cela sonne ringard, mais sans cela, sans cette Force incroyable, je ne serais jamais arrivé au niveau de bien-être qui est le mien aujourd’hui. Avant d’aller plus loin, je dois préciser que l’Amour tel que je le définie ici ne concerne pas uniquement le lien sentimental pouvant exister entre deux êtres, mais également le fait de pouvoir apprécier chaque instant de sa vie à un niveau particulièrement élevé. Pour faire plus simple, vous pouvez associer ici le sentiment d’amour à celui d’harmonie au sens large, c’est-à-dire au fait de pouvoir se sentir en symbiose totale avec son environnement ou avec son entourage. Le fait d’apprécier le souffle du vent sur votre visage, la chaleur d’un feu de camp, le parfum d’un parterre de fleurs ou l’ambiance d’une bonne discussion entre copains autour d’un verre ne sont que quelques exemples de sensation qui peuvent déclencher un profond sentiment d’harmonie. Ce sentiment est d’ailleurs extrêmement important pour entretenir la Sérénité dont je parlerai dans un prochain article.

 

Maintenant, certains lecteurs pourraient penser à tort que ce que je décris ici consiste essentiellement en un simple plaisir des sens et de l’esprit, cependant l’amour est loin d’être uniquement une source de plaisir. Car comme l’enseigne très bien le bouddhisme, l’amour est l’une des principales sources de la souffrance de l’être humain car il implique un puissant sentiment d’attachement. Et malheureusement, l’attachement s’oppose à l’une des trois caractéristiques de l’existence, l’impermanence (ou Anitya), qui dit en résumé que « la seule chose constante dans cet univers est l’inconstance de toute chose ». En quelque sorte cela signifie qu’il n’existe rien de définitivement figé et que notre environnement mais également notre propre esprit, nos manières et nos sentiments sont amenés à changer un jour ou l’autre. Je n’ai pas encore assez vécu pour en témoigner par moi-même mais je ne pense pas pouvoir devenir celui qui prouvera le contraire, même avec les meilleurs sentiments et la meilleure volonté du monde. En sachant cela, je comprends qu’autant de personnes décident de n’aimer rien ni personne ou d’aimer seulement selon le strict minimum pour éviter d’être trop sévèrement blessé, toutefois je vous ferai remarquer qu’encore une fois on en revient à un phénomène d’autodéfense personnel et donc principalement égoïste. Il me semble que c’est  Frank Herbert qui a écrit dans l’un des livres de la saga de Dune que « on n’est pas fort par la douleur que l’on inflige, mais par celle que l’on endure ». La force d’un amour, quel qu’en soit l’objet, peut parfaitement se mesurer de cette manière.

 

J’en viens maintenant au phénomène que j’oppose à l’amour dans le cercle du Soi : le désir. Certains prétendront que le désir et l’amour sont intimement liés et que, de ce fait, ce sont tous deux des forces positives. Selon mon propre point de vue, cela n’est que partiellement vrai car si l’amour a effectivement besoin du désir pour naître, tout désir satisfait ou non ne provoque pas forcément la naissance d’un amour. En effet le désir n’est qu’une pulsion passagère dont la particularité est de se lasser très vite, étant donné qu’il cesse d’exister dès que l’objet convoité nous appartient, laissant la place à un autre désir de nature différente, ce qui rejoint d’ailleurs le concept d’impermanence du bouddhisme que j’ai résumé plus haut. Si l’on est suffisamment ouvert, attentif, et que l’on ne craint pas de devenir vulnérable, le désir peut se transformer en amour et se figer dans la perfection de l’harmonie ressentie. Le désir symbolise donc le changement tandis que l’amour véritable, de par sa Constance, est inconditionnel et éternel.

 

Tout comme les autres qualités de ma Voie, l’Amour est un sentiment qui nous pousse vers l’extérieur afin de nous rapprocher de l’objet aimé sans le bousculer, cela en raison du profond Respect que nous lui portons. Même lorsque le sentiment d’aimer se porte vers une chose très abstraite comme l’art en général, il est nécessaire de savoir passer dans un état que j’appellerai ici un état de supra-sensorialité : cela consiste dans mon cas à réduire l’intensité de mes pensées pour laisser plus de place à mes sensations pures, et à ne pas chercher à analyser immédiatement ces mêmes sensations afin de mieux en profiter. Lorsque j’ai besoin de me reposer l’esprit au cours d’une journée de travail, je sors un instant dehors et je me tiens quelques instants debout en fermant les yeux : le simple fait de ressentir plus distinctement la chaleur du soleil et le souffle du vent fait retomber très rapidement ma fatigue mentale. Mais je reparlerai de cela plus en détail dans l’article sur la Sérénité. Je peux également plonger dans le même genre de transe supra-sensorielle lorsque j’écoute certaines musiques particulièrement mélodiques ou auxquelles j’attache des sentiments précieux : ayant fait du piano pendant un peu plus de dix ans durant mon enfance, il m’arrive assez facilement de faire jouer mes doigts sur une surface plane ou même dans les airs comme si je jouais sur un piano invisible la mélodie du morceau que je suis en train d’écouter. En associant le geste à l’écoute, je fais participer mon corps à cet état de concentration intense et j’en renforce donc d’autant plus l’intensité de l’expérience.

 

Dans le cas très particulier de l’amour entre deux personnes, cette force devient d’autant plus belle et intense qu’elle nous fait ressentir deux flux à la fois : celui de nos émotions envers l’autre, et celui des émotions de l’autre envers nous. L’amour devient alors comme le premier enfant d’un couple, et comme tout enfant il doit être nourri par ses deux parents à la fois. Beaucoup de personnes parlent de la spirale de la haine, mais bien peu parlent de la spirale de l’amour qui est un phénomène certes extrêmement plus compliqué à maintenir mais tellement plus beau et juste. On dit d’ailleurs que la spirale de la haine est sans fin, cependant elle ne l’est que si nous limitons notre champ de réaction à encore plus de haine, un phénomène que Bouddha, ou plutôt le premier bouddha historique Siddhārtha Gautama, a bien décrit en disant que « Puisque la haine ne cessera jamais avec la haine, la haine cessera avec l'amour ». Et j’en profite pour citer une autre belle phrase de cet homme à l’histoire remarquable : « Il y a quatre pensées illimitées : l'amour, la compassion, la joie et l'égalité d'âme ».

 

Le désir, en revanche, consiste à tirer vers nous ce que nous souhaitons obtenir, même si ce n’est que pour un bref instant, donc à rester dans une logique égocentrique où notre orgueil doit l’emporter sur celui de notre entourage. Selon sa définition de base, le désir est destiné à disparaître dès qu’il est satisfait, malheureusement nous vivons dans un monde où le désir est omniprésent pour faire fonctionner notre économie. Il n’y a qu’à voir la place que prends aujourd’hui la publicité dans notre environnement pour s’en rendre compte, que ce soit dans la rue, dans les médias ou sur Internet. Mais je ne me risquerais pas à critiquer plus en détail la déviance mercantile de notre civilisation. Je reviens sur le désir qui est donc très présent non seulement en raison des influences extérieures que nous subissons, mais aussi parce qu’il stimule certains centres nerveux très particuliers comme celui de la curiosité et qu’il provoque facilement une poussée d’adrénaline plutôt agréable. Le désir agit donc d’une certaine manière comme une drogue, cependant je ne nierai pas que l’amour peut potentiellement être une drogue encore plus puissante avec des effets secondaires non négligeables, que beaucoup qualifierait de « débilitants » mais que je vois plutôt comme une source de volonté et de sérénité pour accomplir tout ce que nous faisons. Comme le dit un proverbe arabe : « L’esprit a beau faire plus de chemin que le cœur, il ne va jamais si loin ».


L’amour se différencie donc principalement du désir de par sa persévérance, ce qui explique qu’il relie l’Honneur et la Loyauté dans le cercle du Soi. D’une certaine manière, c’est également l’une des plus grandes sources de Respect et c’est pourquoi il est situé juste avant dans l’ordre des Forces, et j’y ferai certainement appel dans l’article correspondant. Le triangle AMOUR – RESPECT – CONFIANCE est une sous-structure extrêmement importante dans le cercle de l’éthique car il s’auto-entretient en raison de l’interdépendance de ces trois qualités, ce qui peut aboutir d’ailleurs à les faire croître en spirale de la même manière que la haine et la vengeance. Les vertus situées aux sommets de ce triangle sont des conséquences de ces trois qualités, ce qui ne les rend pas pour autant indépendants, mais elles n’interviennent pas nécessairement dans la croissance de cette spirale de l’amour. Quoi qu’il en soit, parmi toutes les qualités formant le cercle de l’éthique au sein de ma Voie, l’amour est certainement celle qui est la moins susceptible d’être mal interprétée ou d’être employée à mauvais escient. Bien que cela ne suffise pas à lui donner la place centrale, elle occupe une place extrêmement importante dans mon esprit et dans mon cœur.

 

 

Prochain article : LA LOYAUTÉ

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 21:39

L’ÉDUCATION

 

 

« En quoi consiste l’éducation ? A élever l’homme, l’homme tout entier :

son esprit, son cœur, son âme, sa conscience, son caractère. »

Félix Dupanloup

 

 

 

 

Dans la société, l’éducation est associée principalement aux connaissances, diplômes et aptitudes intellectuelles, celle de l’enseignement prodiguée par des écoles publiques ou privées et que je ne connais bien puisque je suis fils de deux professeurs. D’ailleurs à ceux qui sont si prompts à critiquer les enseignants sur tout et n’importe quoi, je leur propose de remplacer l’un d’eux pendant un mois ou même une semaine avant de lancer des pierres, si polies soit-elles. A part les professeurs de sport ou éventuellement de philosophie, les membres de cette profession vivent une situation dont j’ai vu personnellement durant mon enfance les répercussions dans l’environnement familial, et je peux vous dire qu’ils ont eux aussi leurs problèmes et que de ce fait ils méritent un certain respect qui malheureusement pour le moment ne leur est pas donné. Mais fermons cette petite parenthèse et revenons au sujet.

 

Le mot éducation possède également un autre aspect moins médiatisé et qui m’intéresse beaucoup plus : celui du comportement, de la tenue et des manières. Quant on dit d’une personne qu’elle est de bonne éducation, cela ne signifie pas forcément qu’elle sait beaucoup de chose, mais qu’elle se comporte bien. Pour utiliser dans cette argumentation le terme moins ambiguë du savoir, je commencerai donc par dire que dans le domaine des ressources humaines en entreprise on fait attention à trois formes de savoir : le savoir (la connaissance théorique), le savoir-faire (la capacité à mettre ces connaissances en pratique), et le savoir-être que je préfère ici remplacer par le terme de savoir-vivre. Cette dernière forme de savoir est celle sur laquelle je souhaite mettre l’accent ici au travers de l’Education, qui est pour moi l’apprentissage du savoir-vivre en société, une qualité des plus humaines si l’on peut dire. D’ailleurs ce n’est pas avec tellement d’ironie que l’humoriste Pierre Dac disait que  « la mort n’est en définitive que le résultat d’un défaut d’éducation, puisqu’elle est la conséquence d’un manque de savoir-vivre ».


L’éducation possède trois aspects ou trois phases que nous devons acquérir progressivement et dans un ordre bien précis au cours de notre vie : savoir être éduqué, savoir s’éduquer soi-même, et savoir éduquer les autres. D’un certain point de vue, cela revient à considérer trois phases de notre existence spirituelle : l’éveil de l’enfance, la maturité de l’adolescence et la sagesse de l’adulte.

 

Savoir être éduqué :

Cette première phase est assez délicate dans le sens où elle nécessite l’intervention d’une personne qui a déjà atteint la troisième étape de ce parcours, un problème que Goethe avait très bien cerné en déclarant « on aurait des enfants bien élevés si les parents étaient élevés eux-mêmes ». Parler du fait de savoir être éduqué nécessite donc de parler de savoir éduquer les autres, car l’inégalité de l’enseignement dont on entend tellement parler en France de nos jours commence d’abord par là. Selon ma propre expérience, je sais que beaucoup de professeurs se posent pas mal de questions sur le pourquoi du comportement de certains de leurs élèves jusqu’à ce qu’ils rencontrent les parents de ces derniers pour la première fois. Je reconnais que les parents peuvent connaître eux aussi des situations difficiles qui impactent sur leurs capacités à éduquer correctement leurs enfants, mais sans pousser l’analyse très loin on peut souvent voir très rapidement qu’il y a chez eux une grande part de négligence ou de mauvaise volonté. La vulgarisation du phénomène de famille séparée puis recomposée n’arrange rien au tableau, d’ailleurs, et j’ai réellement peur de ce que va devenir la prochaine génération qui devra prendre la relève d’ici quelques années.

Mais pour en revenir au sujet en considérant que nous avons un éducateur un tant soit peu compétent, j’emprunte un instant les mots de l’écrivain Ernest Renan, philosophe, philologue et historien français, pour dire simplement que « L’essentiel dans l’éducation, ce n’est pas la discipline enseignée, c’est l’éveil ». Savoir être éduqué, c’est l’éveil. Ce phénomène est extrêmement important car c’est ce qui ouvre l’esprit de l’enfant au monde de la connaissance et le rend donc attentif à ce qu’on lui enseigne. Mais l’éveil n’est ni facile ni définitif, car il consiste à piquer la curiosité ou l’intérêt de l’enfant pour lui donner envie d’apprendre. Pour cela, je pense que Benjamen Franklin était parfaitement dans le vrai lorsqu’il déclarait « tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends ». En rapportant l’enseignement à des choses qui lui sont familières et qui l’intéressent, l’enfant apprend mieux car son cerveau crée des connexions entre de nouvelles informations et des informations déjà connues. Cela est également prouvé sur le plan scientifique dans le cadre de recherches en neurologie.

Je me rends compte à présent que j’ai dévié sur l’enseignement des connaissances alors que je parlais au départ d’éducation du savoir-vivre. Comme quoi, même sans avoir été moi-même professeur j’ai facilement tendance à parler de ce métier avec passion. Concernant donc l’apprentissage du savoir-vivre, Albert Einstein disait lui-même que « Il n’existe pas d’autre éducation intelligente que d’être soi-même un exemple ». Ainsi, nous rebondissons sur la notion d’exemplarité que j’ai si vivement défendue dans mon précédent article sur la Droiture, et c’est peut-être ici que vous en constaterez les premiers bénéfices. Car un enfant ou un individu peu éduqué possède un raisonnement très simple : il fait comme il voit que les autres font. Comme disait le moraliste français Joseph Joubert, « la parole entraîne, l’exemple enseigne ».  Mais c’est un phénomène qui peut autant guider un individu vers la vertu que vers le chaos le plus total, un effet à double tranchant que Freud résume assez bien en disant que « L'homme possède la faculté dangereuse d'inciter les autres à suivre son exemple ». Et comme dans pas mal de films abordant plus ou moins directement le sujet, j’ai le sentiment que le mauvais exemple est toujours plus séduisant et plus facile que le bon exemple. C’est pour cette raison que même un enfant correctement éduqué par ses parents peut si facilement dévier et chuter en prenant exemple sur de mauvais camarades de classes ou sur certains personnages fictifs ou réels de la télévision, ruinant tous les efforts forgés en amont par ses proches. En un certain sens, le véritable éveil ne consiste pas seulement à accepter d’apprendre, mais à accepter d’apprendre des bons exemples.

 

Savoir s’éduquer soi-même :

Il arrive un moment où nous devons nous faire notre propre éducation pour devenir indépendant sur le plan spirituel et ainsi avoir nos propres opinions, nos propres visions des choses, et pour améliorer continuellement notre savoir-vivre par nous-mêmes. D’autant qu’il y a des choses qu’il vaut mieux découvrir ou reconnaître par nous-mêmes pour en percevoir toute la véracité, nos maîtres ne faisant que nous ouvrir la porte vers cette vérité. C’est comme entrer dans un lac pour en percevoir les ronds d’eau à la surface : on ne peut pas le faire accompagné. La plupart des principes de ma Voie sont d’ailleurs nés de réflexions personnelles basées sur les textes d’autres auteurs sur lesquels je m’appuie au départ pour ensuite raisonner par moi-même. La seule problématique de cette deuxième phase est qu’elle apparaît rarement de façon calme et réfléchie, faisant partie intégrante de la crise d’adolescence.

Je ne peux pas décrire plus en profondeur cet aspect de l’éducation telle que je la conçois, et je préfère vous proposez de chercher en vous les raisons et les moyens qui vous permettrons de le faire par vous-même.

 

Savoir éduquer les autres :

Ayant déjà expliqué suffisamment longuement l’importance de l’exemplarité dans l’éducation des autres, je me contenterai d’ajouter simplement ici qu’il ne faut surtout pas se hâter de vouloir passer à ce dernier stade. La maturité ou la sagesse n’est pas une chose que l’on acquiert tous à un âge bien déterminé comme la majorité civile ou le droit de vote. Il est très facile de se croire prêt à éduquer les autres, à leur faire la morale, et d’ailleurs à ce petit jeu les français ont la réputation d’être les champions incontestés. Personnellement je pense que même Confucius, qui est pour moi un modèle de sagesse, remettait constamment en cause sa propre capacité à éduquer ses disciples. Il est même rapporté dans ses entretiens qu’il dit un jour ceci : « S’il s’agit de la sainteté et du sens profond d’humanité, comment oserait-je y prétendre ! Tout au plus peut-on dire que j’y travaille sans relâche, que je l’enseigne sans me lasser ».

 

Avant de conclure, il est impératif de réaliser que ces trois aspects de l’éducation ne se remplacent pas au fur et à mesure que nous les acquérons : ce n’est pas parce que nous savons nous éduquer nous-mêmes qu’il faut arrêter de recevoir l’éducation des autres, et de la même manière ce n’est pas parce que nous sommes prêts à éduquer quelqu’un que nous devons cesser de nous éduquer nous-mêmes. Ce sont des efforts constants que nous devons maintenir en nous pour progresser et pour faire progresser les autres avec nous, car cela ne sert à rien de s’élever seul si c’est pour se retrouver isolé et incompris par nos semblables. Nietzsche ne disait-il pas d’ailleurs que « plus nous nous élevons, plus nous paraissons petits à ceux qui ne savent pas voler » ?

 

 

Prochain article : L'AMOUR

 

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 21:19

LA DROITURE

 

 

« Nous sommes ce que nous répétons chaque jour »

Aristote

 

 

En raison de son importance capitale pour ma Voie, cette vertu aurait très certainement occupé la place centrale de mon cercle du Soi si elle n’avait pas tant besoin d’être entretenue par une puissante force de volonté héritée de l’Honneur. Car la Droiture, dans sa dimension vertueuse employée pour le bien commun et non pour le profit personnel, ne peut exister sans un rappel constant de nos obligations dans nos engagements, ce qui explique d’ailleurs qu’elle soit également reliée à la vertu de Loyauté au travers de l’Education.


Mais avant de commencer, qu’est-ce que la droiture ? Selon la définition la plus communément acceptée, il s’agit de la disposition d’un individu à toujours se conduire conformément aux règles du devoir. Il existe de très nombreux devoirs auxquels nous pouvons être attachés en fonction de notre situation : le devoir de père ou de mère, d’époux(se), de salarié(e), de citoyen(ne), et encore beaucoup d’autres. Les militaires et autres membres d’organisations armées sont probablement ceux qui se sentent les plus concernés par ce concept du devoir en raison de la grande responsabilité qui découle de ces organisations. Cependant, il semblerait qu’en dehors de cette catégorie d’individus le sens du devoir ne soit pas maintenu avec autant d’importance qu’il le devrait. Ce n’est pas parce que la responsabilité de l’ouvrier est apparemment moins importante que celle du soldat qu’il ne doit pas concevoir la responsabilité de sa tâche et en accepter les devoir qui y sont associés. Mais laissons un instant de côté les responsabilités liées au monde du travail et concentrons-nous plutôt sur les devoir de notre vie civile, celle de tous les jours.


Je ne parlerai pas de devoir de citoyen, car en ces temps troublés beaucoup trop de personnes ne s’identifient pas forcément à la société d’aujourd’hui et elles pourraient donc ne pas se sentir concernées. Au lieu de cela je parlerai de devoir d’être humain auquel, à moins de se considéré comme un extraterrestre, un démon ou la prochaine étape de l’évolution humaine, il serait bien difficile d’échapper. Car oui, en tant qu’êtres humains nous avons tous un devoir commun si l’on en croit Albert Einstein, avec lequel je suis entièrement d’accord lorsqu’il écrivit que « c’est le devoir de chaque homme de rendre au monde au moins autant qu’il a reçu ». Que faut-il entendre par là ? Personnellement, je pense que tout ce que nous recevons plus ou moins directement de la société et des gens autour de nous ne devrait pas être considéré comme une récompense méritée ou chanceuse, mais plutôt comme une opportunité d’améliorer notre monde chacun à notre manière. Je suis moi-même conscient que ma situation est grandement confortable par rapport à la très grande majorité des hommes et des femmes du monde entier et je me sens donc redevable, de par mon devoir d’être humain, d’utiliser les moyens qui me sont offerts depuis ma naissance pour faire en sorte que l’humanité devienne meilleure. Pour le moment, l’écriture est mon outil le plus efficace, et c’est pourquoi j’écris ces articles sur ma Voie afin de faire changer le monde au travers de l’esprit des gens, agissant conformément à cette phrase de l’écrivain américain Richar Bach : « Il existe un moyen de savoir si votre mission sur terre est terminée : si vous êtes vivant, c’est qu’elle ne l’est pas ».


Mais ceci n’est que la vision générale du devoir d’être humain, l’objectif à long terme, le but final de notre existence. Maintenant nous devons nous poser la question de comment respecter ce devoir par notre comportement au jour le jour ? Et bien pour ma part, il s’agit tout simplement de vivre de manière exemplaire en suivant scrupuleusement l’ensemble des autres qualités qui composent mon cercle de l’éthique. Nous arrivons donc au délicat sujet de l’exemplarité, sujet qui fait tiquer tant de personnes avis qui j’en ai parlé, mais qui constitue néanmoins l’une des deux pierres d’angle de ma Voie avec l’Honneur. Pourquoi fait-il donc tiquer ? D’après mes propres expériences d’observations et de discussion, je pense avoir décelé au moins trois raisons majeures, ou plutôt trois excuses pour rebondir un instant sur mon précédent article sur la Raison :

  • -  En premier lieu, il ne faut pas sous-estimer l’attirance naturelle de la plupart des individus pour « faire comme tout le monde ». Etre dans le moule n’est pas forcément confortable en soi, mais cela permet d’éviter de se faire remarquer et donc d’être plus facilement la cible d’attaques physiques et/ou psychologiques de la part de notre entourage. Malheureusement, le moule en question ne se construit pas lorsqu’une majorité des gens l’utilisent, mais lorsque quelques individus suffisamment influents répandent leurs idées parmi ceux qui veulent « faire comme tout le monde » et qui vivent donc une part de leur vie par procuration. Les environnements scolaires sont probablement les endroits où ce phénomène est le plus fort, du moins selon ma propre expérience : demandez à un garçon de mettre sur son cartable un autocollant sur lequel est écrit « j’aime l’école », et vous verrez très vite le résultat. Les individus qui se sentent rassurés lorsqu’ils sont dans le moule sont certainement les plus difficiles à convaincre ici car pour que le fait de devenir meilleur ait un quelconque intérêt à leurs yeux, il faudrait que tout le monde devienne meilleur avant eux, histoire qu’ils ne courent aucun risque.

  • -  Ensuite, ceux qui envisagent un instant de se comporter en exemple ont vite tendance à renoncer lorsqu’ils constatent les efforts que cela demande. Car oui, devenir un exemple pour les autres demande énormément d’efforts sur soi d’un point de vue mentale et, malheureusement, la plupart des gens sont déjà trop enlisés dans le relatif confort de leurs petites habitudes pour tenter le coup, même si c’est pour devenir une meilleure personne.

  • -  Dans mes discussions, l’argument qui m’est souvent présenté en dernier recours est que « de toute façon ça ne changera pas le monde ». Selon ces personnes, rien ne sert de chercher à devenir meilleur parce qu’elles pensent que cela n’aura aucun impact sur leur entourage. Or elles se trompent lourdement car, comme le disait La Rochefoucauld, « Rien n’est aussi contagieux que l’exemple », que cet exemple soit mauvais ou bon. J’ajouterai d’ailleurs à cette citation une autre venant d’Albert Schweitzer : « L’exemplarité n’est pas une façon d’influencer, c’est la seule ». Cela signifie que, contrairement à ce que l’on croit, être un modèle de droiture permet de donner envie à d’innombrables personnes de faire de même, pour peu que vous les traitiez avec Respect et qu’elles aient le Courage de vous suivre dans cette voie.

D’après mon expérience personnelle, je peux donc dire que l’exemplarité n’est une utopie que dans l’esprit de ceux qui n’ont pas le désir ou le courage de changer. Les modèles de droiture étant de moins en moins nombreux ou de moins en moins écoutés dans notre société, les masses sont alors facilement influencés par d’autres modèles beaucoup moins légitimes et surtout beaucoup moins respectables. Ces modèles de société, qu’ils soient autoproclamés ou imposés par les puissances de ce monde, se croient donc les maîtres et assoient encore plus leur influence sur les esprits non éveillés, inconscient des terribles conséquences que cela implique. Les masses se croient dans le juste, ou plutôt dans la « normalité » (bon sang que je déteste ce mot), en voyant dans leur entourage au quotidien le reflet de leur propre comportement malsain. Cependant, tout comme l’écrivain philosophe indien Jiddu Krishnamurti le faisait remarquer, « Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade ».


Toutefois, et toujours selon mes propres observations, j’ai le profond sentiment que beaucoup de personnes suivent les modèles actuels de notre société tout en ayant pleinement conscience que ce sont de mauvais modèles dénués de droiture, cherchant seulement à ne pas se faire remarquer ou à ne pas se retrouver seul. Si je comprends parfaitement leur choix, ce n’est pas pour autant que je l’approuve, car la facilité et le confort sont le genre de luxes qui ont amené l’humanité à se dire avec tant de négligence « après moi le déluge ». Nous avons tous, chacun de nous, une responsabilité envers nos semblables : leur être utile. Nous avons une responsabilité envers nos enfants : leur laisser un monde au moins aussi bon que celui que nous avons reçu. Et nous avons une responsabilité envers nos ancêtres, où qu’ils se trouvent : faire en sorte qu’ils puissent être fiers de nous.


L’exemplarité est donc ma Voie, et elle doit se transcrire dans chaque chose que je fais. En effet, cela ne sert à rien d’être exemplaire en publique pour retomber dans de mauvaises pratiques dès que personne ne vous regarde, car cela revient à de l’hypocrisie et ne devient alors jamais une vérité dans notre esprit. Peu importe les excuses que vous pourrez trouver, l’exemplarité devant les autres et devant vous-même s’écroule dès que vous l’interrompez ne serait-ce qu’un instant, car comme le disait très bien St Bernard, « Ce que l’on fait crie plus fort que ce que l’on dit ». A cela on peut ajouter « ce que l’on pense nous crie plus fort que ce que l’on fait », puisque tant que vous devez penser à agir selon la Droiture vous n’êtes pas encore parfaitement droit dans votre esprit. Lorsqu’un geste est pratiqué régulièrement, il passe progressivement du statut conscient au statut inconscient, devant au final un geste naturel que nous exécutons par la suite sans réfléchir à chaque fois qu’une situation similaire se présentera. Il en va de même pour la pensée et les raisonnements, ce qui inclue la Droiture. La Droiture doit donc constituer à se comporter de manière constante suivant notre définition de ce qui est juste pour répondre à notre devoir d’être humain. Par extension, cela signifie également répondre à nos autres devoirs hérités de notre condition social et que j’ai brièvement évoqués en début d’article.

 

Face à une vertu d’une telle importance pour moi je ne pouvais opposer qu’un mal à la dimension toute aussi grande, et je pense que la notion de Chaos est probablement celle qui convient le mieux. Le chaos tel que je le conçois ici peut exister sous deux aspects dans l’esprit des gens : en tant que forme ou en tant que fond de notre comportement. Un comportement de forme chaotique est un comportement facilement variable, incertain, changeant selon les humeurs et selon les envies, un comportement où la raison peut aisément faire place à la colère. C’est l’une des choses que je supporte le moins chez les gens car cela les rend totalement imprévisibles et insondables, rendant toute relation durable très difficile et toute discussion sérieuse quasiment impossible. Peut-être est-ce une forme d’auto-défense mentale, mais en tout cas je pense que ceux qui sont dans ce cas sont non seulement très seuls, au moins dans leur tête, mais aussi très malheureux sans aucune raison autre que cette forme de comportement chaotique. Dans les cas les plus extrêmes, c’est ce qui amène aux affaires inexcusables de femmes et d’enfants battus, aux crimes « passionnels » et aux saccages en tous genres.

 

Le chaos en tant que fond comportemental, c’est-à-dire en tant que finalité, signifie pour moi avoir des intentions volontairement malsaines et allant à l’encontre d’un ou de plusieurs de nos devoirs, qu’il s’agisse du devoir d’être humain, du devoir de parent ou de n’importe quel autre. Car, oui, il ne faut pas se le cacher, le chaos peut être un objectif plus ou moins inavoué chez certaines personnes, que ce soit par ambition personnelle, par dégoût de la société ou par folie à différents degrés, et je pense qu’il s’agit là des individus parmi les plus imperméables aux qualités qui font partie de ma Voie. Le pire, c’est que les personnes qui expriment des intentions chaotiques ont rarement un comportement de forme chaotique comme décris précédemment, ce qui les rend encore plus dangereux. Jusque-là je n’ai cité dans mes textes presque exclusivement que des hommes plus ou moins historiques, mais ici je souhaite tout de même reprendre cette bien sombre réplique du personnage d’Alfred dans le film The Dark Knight, qui a tellement de poids dans sa version originale : « some men aren't looking for anything logical, like money. They can't be bought, bullied, reasoned, or negotiated with. Some men just want to watch the world burn ».


Au final, la droiture est pour moi ce qu’est le succès pour d’autres : un objectif qui s’amplifie au fur et à mesure qu’on le réalise pour finalement ne jamais pouvoir être atteint pleinement. Certains appelleront ça du perfectionnisme, je préfère parler d’idéalisme. Albert  Schweitzer disait justement à ce sujet que « L’idéal est pour nous ce qu’est l’étoile au marin : il ne peut être atteint mais il demeure un guide ». Chacun d’entre nous doit trouver sa propre étoile pour le guider, cette étoile pouvant être soit imaginaire soit incarnée en une personne qui devient notre modèle, puis la suivre. Le problème est que, dans notre époque d’hyper-information, il est extrêmement difficile de trouver une personne qui soit totalement exempte de défauts à l’exception des personnages religieux.  Et pour conclure cet article tout en faisant une parfaite liaison avec le prochain qui concerne l’Education, je vous citerai cette très belle et très juste phrase de Gandhi : « Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours ».

 

 

Prochain article : L’ÉDUCATION

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 18:12

LA RAISON

 

 

« La Raison est la première victime de toute émotion violente »

Frank Herbert

 

 

Lorsque l’on parle de raison, on y associe souvent trop rapidement les notions de conscience et de Justice, sujet que j’ai traité dans l’article précédent, et on oublie qu’il s’agit avant tout de savoir faire preuve de discernement et de logique. Rien ne sert d’avoir un profond sens du devoir et du bien si nous avons un raisonnement illogique car nous iront dans la mauvaise direction, et de la même manière il est tout aussi improductif de s’ouvrir vers le monde et vers les autres si nous sommes incapables de discerner tout ce qui n’est pas évident. L’un des torts plus ou moins indirect de la société de l’ultra-information est que plus personne ne cherche à réfléchir : tout le monde va sur internet chercher les réponses directement – et encore, parfois ce ne sont que de mauvaises réponses. Le même reproche avait été fait par les enseignants lorsque la calculatrice a commencé à se répandre dans les lieux scolaires, faisant disparaître le calcul mental dans les esprits des élèves, et le manque de cette faculté commence progressivement à se voir non seulement dans les jeunes générations mais aussi dans les milieux professionnels.


Notre cerveau est comme un muscle : si on ne le stimule pas, il ne se développe pas si je puis dire. Or, d’après les nombreuses études neurologiques sur le sujet, le cortex cérébral de l’Homme est divisé en plusieurs centres à peu près bien identifiés assurant chacun un ou plusieurs rôles précis, ce qui veut dire qu’il ne suffit pas de développer son côté émotionnel pour subitement voir sa capacité de réflexion croître de la même manière. On peut donc dire que notre cerveau n’est pas comme un unique muscle mais comme un ensemble de nombreux muscles, et ceux qui fréquentent les salles de « remise en forme » savent qu’il est important d’entretenir tous ses muscles à la fois. La même méthodologie doit être appliquée à notre mental, et cela passe par l’entretien de notre Raison, qui dans ma vision de ma Voie représente notre capacité à raisonner. Mais avant d’aller plus loin, précisons que je parle ici uniquement de la capacité d’utiliser nos connaissances et notre expérience personnelle pour trouver des idées, des solutions et des déductions. La capacité d’assimilation et de mémorisation d’informations est un procédé de bien peu d’intérêt ici et qui concerne plutôt la qualité de Culture,  aussi ne m’attarderai-je pas dessus.


De la même manière que la culture peut être segmentée en plusieurs domaines de connaissance (histoire, littérature, science, etc.) la raison telle que je la conçois est divisée en plusieurs disciplines ayant chacune leur mode de raisonnement propre, ce dernier étant plus ou moins adapté pour une situation donnée et pour l’objectif que l’on souhaite atteindre. Parmi ces types de raisonnement, on peut distinguer par exemple le raisonnement scientifique du raisonnement philosophique, ou le raisonnement politique du raisonnement économique, ou encore le raisonnement religieux du raisonnement militaire. Mais cela ne concerne pas seulement l’éducation, la profession ou les convictions idéologiques : on distingue également le raisonnement optimiste du raisonnement pessimiste, le raisonnement anticipatif du raisonnement mémoriel, ou encore le raisonnement constructif du raisonnement destructif. Selon ce que nous sommes habitués à penser, nous empruntons l’un ou l’autre de ces « moteurs de recherche », si je puis dire, pour surfer sur la toile de nos propres connaissances et expériences.


J’en profite pour me concentrer un bref instant sur deux catégories particulières qui sont le raisonnement de l’action et le raisonnement de l’inaction, deux modes de pensée qui sont très bien expliqués par un proverbe arabe disant que « Qui veut faire quelque chose trouve un moyen ; qui ne veut rien faire trouve une excuse ». Lorsque l’on associe cette vision à celle de Benjamin Franklin lorsqu’il disait que « Ceux qui sont habiles à trouver des excuses ne le sont pour rien d’autre », on comprend déjà un peu mieux comment fonctionne notre société actuelle et comment se sont créé beaucoup de ses problèmes majeurs. La méfiance, la paresse et la désespérance sont trois fléaux du raisonnement car ils nous amènent à ne jamais chercher à résoudre les problèmes auxquels nous faisons face, provoquant un immobilisme qui favorise par la suite la croissance des problèmes existants et l’émergence de nouveaux problèmes annexes. Et comme disait Albert Einstein, « aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l’a engendré ». Nous devons donc trouver les moyens de transformer la tendance passive des esprits actuels pour entrer dans une époque d’intense réflexion afin d’améliorer notre qualité de vie, ne serait-ce que d’un point de vue mental.


Il n’existe néanmoins selon moi aucun type de raisonnement parfait, car aucun mode de pensé pris individuellement et de façon systématique ne peut permettre de résoudre toutes les situations et problèmes que la vie nous présente. Au lieu de cela, je pense qu’il faut utiliser plusieurs raisonnements différents l’un après l’autre pour, comme le disait le personnage de Robin Williams dans le Cercle des Poètes Disparus, « changer de point de vue ». Pour simplifier, on peut dire qu’un raisonnement donné permet d’analyser une situation en la regardant depuis un certain angle, mais il est impossible de la voir entièrement sans changer de point de vue, donc de raisonnement. L’ouvrage Six chapeaux pour penser, de Edward de Bono, est probablement un très bon début pour se constituer un petit arsenal de raisonnements différents bien aiguisés pour mieux analyser chaque situation et, bien que cet ouvrage soit avant tout adressé au milieu de l’entreprise dans le cadre de réunions professionnelles, il s’ouvre également à l’amélioration de la réflexion personnelle.


Dans ce livre, l’auteur explique que pour éviter la censure trop rapide d’idées nouvelles dans un groupe de personnes, il faut forcer ces mêmes personnes à considérer l’idée plusieurs fois en endossant à chaque fois un chapeau de couleur différente représentant un mode de pensée bien précis :

  • Chapeau blanc, la neutralité : le penseur énonce des faits purement et simplement pour alimenter le groupe en chiffre et en information. C’est l’image de la froideur, le goût de la simplicité, le minimalisme.

  • Chapeau rouge, la critique émotionnelle : le penseur rapporte ses informations teintées d’émotions, de sentiments, d’intuitions et de pressentiments et n’a pas à se justifier auprès des autres chapeaux. C’est le feu, la passion, l’intuition.

  • Chapeau noir, la critique négative : le penseur fait des objections en soulignant les dangers et risques qui attendent la concrétisation de l’idée. C’est la prudence, le jugement négatif, le pessimisme.

  • Chapeau jaune, la critique positive : le penseur admet ses rêves et ses idées les plus folles et émet des commentaires constructifs en tentant de mettre en action les idées suggérées par les autres membres du groupe. C’est le soleil, l’enthousiasme, l’optimisme.

  • Chapeau bleu, le meneur de jeu : le penseur provoque, recherche des solutions de rechange, s’inspire de la pensée latérale sort des sentiers battus et propose des idées neuves. C’est la fertilité, l’originalité, l’imagination.

Il est absolument nécessaire de tous les essayer avant de prendre une décision finale, pas forcément dans l’ordre ci-dessus bien que dans le cas d’une réflexion individuelle je ne vois pas comment débuter la réflexion sans utiliser d’abord la neutralité pour énumérer les données à notre disposition. Personnellement, je pense que nous passons tous inconsciemment par tous ces modes de pensée lorsque nous réfléchissons à un problème ou à une idée, mais que pareil à une réunion d’entreprise où certains crient plus forts ou avec plus de conviction que les autres, nous avons tous des raisonnements qui sont plus développés que d’autres et que nous écoutons donc plus facilement. J’ai beaucoup progressé dans mes relations avec les gens à partir du moment où j’ai commencé à m’efforcer de réfléchir de manière optimiste, ne serait-ce que quelques instants. C’est d’ailleurs suite à l’épanouissement de ce mode de raisonnement que j’en suis arrivé à débuter l’écriture de ces articles sur ma Voie spirituelle.


Nous avons trop tendance à nous laisser emporter par nos émotions, dont la violence nous force à réagir trop vite sans consulter les autres voix dans nos têtes avant de se forger un avis sur telle ou telle question, et la citation que j’ai placée en début d’article l’illustre très bien. De la même façon, la critique négative peut très facilement s’autoalimenter pour nous entraîner dans une spirale de pessimisme, et on fini par ne voir les choses que sous leur plus mauvais aspect en oubliant le reste. Ayant un peu voyagé à l’étranger et consulté de nombreux articles de la presse internationale, je peux témoigner que le peuple français auquel j’appartiens et je m’identifie est considéré comme un peuple extrêmement râleur, jamais content et qui a beaucoup du mal à se retenir de critiquer les autres. Bien entendu, c’est une image qui n’est probablement due qu’à une minorité, mais une minorité suffisamment nombreuse ou suffisamment active pour entretenir cette bien triste réputation. On peut d’ailleurs ici faire aisément le lien avec le phénomène d’emprunt de la crédibilité que je décris dans mon article sur l’Honneur.


Pour finir avec cet article sur la Raison, je souhaiterais parler d’un phénomène de pensée que j’ai rencontré chez beaucoup de personnes lors de récentes discussions sur des sujets faisant appel directement aux qualités de ma Voie : celui du rappel du passé. Je ne dénie pas le fait qu’il faut savoir s’appuyer sur l’Histoire, ou plus communément sur le passé pour éviter de répéter certaines erreurs ou pour comprendre comment telle culture s’est formée, comment tel ou tel mode de fonctionnement a été mis en place, et d’où nous viennent les valeurs dont nous avons héritées. Mais trop souvent je vois des gens invoquer le passé pour dire que, « ça a toujours été comme ça et ça continuera d’être comme ça pendant encore longtemps ». En gros, cela revient à dire que si une chose doit être changée, les gens préfèreraient que ça se fasse lorsqu’ils ne seront plus là, mais si ce mode de pensée se perpétue de génération en génération, on ne risque pas de faire changer les choses un jour. Et puis comme le disait si bien l’auteur américain Tom Peters,  « Le plus grand danger aux époques de turbulence, ce n’est pas la turbulence en soi, c’est de réagir avec les logiques d’hier ». Reste à déterminer à partir de quel niveau de secousse les gens considèrent que nous sommes dans une époque de turbulence…

 

 

Prochain article : LA DROITURE

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 18:10

LA JUSTICE

 

 

« Le bonheur est le résultat de l’action juste »

André Compté-Sponville

 

 

Nous attaquons là une des qualité plus délicates de ma Voie, et probablement celle qui est la plus compliquée à acquérir malgré qu’elle soit assez simple à comprendre dans son ensemble. Ayant déjà quelque peu abordé le sujet dans mon article sur le Courage, nous avons déjà une petite idée de ma notion globale de justice : savoir discerner ce qui est juste de ce qui ne l’est pas. Bien que, dans notre monde actuel, elle ne puisse probablement être suivie que de manière partielle, je ne pense pas qu’il me soit possible d’atteindre l’idéal de ma Voie sans une compréhension parfaite de la justice et une application la plus large possible. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que cette qualité sert de lien entre le Courage et la Droiture dans mon cercle du Soi, car la justice se doit d’être impartiale mais surtout constante, sans quoi elle devient circonstancielle et perd définitivement toute vertu.


Entendons-nous bien, je parle ici uniquement de justice dans son aspect idéologique, c'est-à-dire dans la phase d’analyse des faits se rapportant à un problème ou à une situation donnée. L’action de défendre ce que l’on pense être juste suite à cette première phase relève du Courage qui a absolument besoin du discernement de notre justice intérieure pour ne pas dériver dans une oppression malsaine. On insiste trop de nos jours sur l’action punitive ou menaçante de la justice en raison du pouvoir presque fascinant qu’elle renferme, mais on a tendance à oublier que cette justice est avant tout un concept : celui de ce qui est juste. Nous devons d’abord savoir dans nos cœurs et dans nos esprits ce qu’il est bon de faire et ce qu’il est bon de ne pas faire avant de condamner qui que ce soit. Pour ceux qui auraient du mal à trouver leur propre mesure de la justice en eux-mêmes, je ne peux que conseiller de réfléchir sur cette parole de Gandhi : « A chaque fois que vous êtes dans le doute, faites le test suivant : souvenez-vous de la personne la plus pauvre et la plus faible que vous ayez rencontrée dans votre vie et demandez-vous si ce que vous vous apprêtez à faire lui sera d’une quelconque utilité ». Le sentiment de justice doit cependant nous être inculqué à travers une certaine éducation, et tout comme la qualité de l’Education que je traiterai dans un prochain article, cela doit se faire en trois temps bien distincts : savoir être jugé, savoir se juger soi-même, et savoir juger les autres.


Personne ne peut comprendre la nécessité de la justice s’il n’en a ni bénéficié ni exprimé le profond besoin à un moment de sa vie, et dans les deux cas cela signifie avoir été jugé. Il s’agit donc de la première étape dans l’apprentissage de cette qualité, et bien qu’elle fasse énormément appel à l’Ecoute que je décrirai également plus tard, elle possède assez de particularité pour que je m’y attarde un peu ici. En effet, contrairement au simple fait d’écouter les idées des autres, écouter leurs jugement est beaucoup plus difficile car cela nécessite d’accepter la possibilité qu’ils nous rabaissent, dont qu’ils rabaissent notre égo. Or, un jugement peut porter sur absolument tout et c’est ce qui rend notre égo si vulnérable, car il n’a nulle part où se réfugier s’il vient à se présenter devant la justice des autres. Même le meilleur des hommes ne saurait être parfait, et il aura toujours quelque chose que l’on pourra lui reprocher. C’est cependant par la considération calme et sincère des avis et jugements de nos semblables que nous pouvons savoir si nous agissons justement ou non lorsque nous ignorons ce qu’est la justice. Toute la difficulté est de ne pas être influencé par de mauvaises pensées durant cette première phase d’apprentissage, car beaucoup de personnes prétendent ou croient exercer la justice vraie alors que leurs esprits raisonnent de telle façon qu’ils ne voient pas ce qui est juste, et comme le disais le Duc de Lévis, « Ne comptez pas sur la justice de ceux dont l’esprit manque de justesse ».


C’est par cette difficulté non négligeable que la qualité de Justice rejoint à nouveau celle de l’Education, car elle nécessite la présence d’individus la possédant déjà pour nous l’enseigner. Il existe de rare cas où une personne peut développer ces deux qualités par elle-même si elle a suffisamment de volonté, mais cela demande aussi très souvent d’avoir beaucoup souffert comme le montre cette belle phrase de l’auteur et journaliste Louis Veuillot, « Il y a des choses qu’on ne voit comme il faut qu’avec des yeux ayant pleuré ». La vie est notre éducatrice la plus sévère qui puisse exister, mais je m’étendrai plus en détail sur cette notion dans mon article sur l’Education.


Venons-en maintenant à la capacité de se juger soi-même qui est, selon moi, indispensable pour espérer être traité avec justesse car, comme le disait très bien le dramaturge grec Ménandre, « Tu veux qu’on te rende justice : sois juste ». Pour en parler, prenons un instant l’image classique d’une coure de justice nationale. Dans un tribunal, l’accusé, l’accusateur, le juge et les membres du jury sont tous des individus différents, mais lorsque nous devons estimer la justesse de nos propres intentions dans notre vie de tous les jours, nous sommes toutes ces personnes à la fois. Durant ces jugements internes, savoir reconnaître ce qui est juste demande donc beaucoup d’effort sur soi car il faut mettre de côté toute implication personnelle en se considérant soi-même comme un étranger. Nous devons devenir quelqu’un d’autre, devenir un observateur silencieux à l’intérieur de nous-mêmes pour incarner mentalement notre propre conscience, et ainsi juger de manière impartiale ce que nous faisons chaque jour. Si nous prenons en compte que notre propre existence dans l’équation, notre égo est seul maître à bord et peut donc se permettre tous les débordements que son imagination lui permet. Le dialogue mental entre notre égo et notre conscience, dirigée par la Raison, sert à apprendre ce qu’il est juste de faire en toute circonstance, tandis que la Droiture nous permet de cristalliser cet apprentissage en l’appliquant continuellement. Ainsi nous nous rapprochons peu à peu de la vision qu’avait Confucius lorsqu’il disait que « L’homme supérieur fait de l’équité et de la justice la base de toutes ses actions ».


J’en viens enfin à la capacité de juger les autres qui, bien qu’elle soit indispensable à la vie en société, doit être modérée en fonction de notre capacité à nous juger nous-mêmes, car les jugements de ceux qui ne savent reconnaître leurs propres erreurs ont en effet bien moins de valeur que les jugements de ceux qui s’efforcent d’être eux-mêmes justes dans leur propre conduite. Nos paroles ont d’ailleurs plus de poids lorsque les gens savent que nous appliquons rigoureusement les principes que nous défendons, mais je parlerai plus longuement de ce phénomène de l’exemplarité dans mon article sur la Droiture. Juger les autres est loin d’être chose facile car, même si cette fois-ci le juge et l’accusé sont bien deux personnes distinctes, cela ne nous donne pas pour autant le droit, les capacités et encore moins l’autorité pour diriger un quelconque petit tribunal privé à l’improviste. Ce genre de chose ne doit pas se faire à la légère, et je pense que nous pouvons trouver un premier élément de mesure pour ce genre de jugement dans les paroles de Confucius lorsqu’il dit « Sois exigeant envers toi-même et indulgent envers les autres ». Selon moi, nous devons vivre en exerçant une indulgence face aux autres au moins égale à notre exigence face à nous-mêmes, ce qui présente deux avantages principaux : d’abord nous ne concentrons nos efforts que dans la correction d’injustices suffisamment importantes pour dépasser notre niveau d’indulgence, ce qui économise notre énergie mentale et facilité la Sérénité, et ensuite nous faisons déjà un grand pas vers la Compréhension que je traiterai plus tard et qui représente une étape importante pour le respect de l’exemplarité que je défends.


Mais n’oublions pas que tout sentiment de justice doit, au final, pouvoir aboutir sur une action au travers du Courage. Par expérience personnelle, je peux vous affirmer que le fait de savoir que l’on a agit de façon juste apporte une immense satisfaction personnelle. Cela ajoute également à l’honneur des communautés auxquelles les gens nous identifient, du moins lorsque la justesse de notre action est reconnue comme telle. Cette reconnaissance est toutefois bien optionnelle si notre sentiment de justice est profond et sincère, car de doute façon comme l’expliquait parfaitement Confucius, « l’homme supérieur ne s’afflige pas d’être ignoré et méconnu des hommes ». Il ne s’agit pas là d’un mépris, mais d’une certaine compréhension des méfiances et de l’indifférence générale que peuvent exprimer bien des gens face à la justesse de certaines actions ou de certains propos. L’important est de pouvoir se dire que, malgré tout ce que peut dire votre entourage et tous les risques que cela peut comporter, si vous étiez replacés dans la même situation vous referiez le même choix sans hésiter.  


L’architecte américain Franck Lloyd Wright disait que « La simplicité, c’est l’harmonie parfaite entre le beau, l’utile et le juste… ». Je trouve que cette phrase s’applique aussi bien au comportement d’un individu qu’à un édifice, car notre comportement construit notre personnalité ainsi que nos relations avec les gens et tout ce qui en découle. Mais personnellement, et en accord avec ce que disait l’écrivain japonais Inazo Nitobe dans son magnifique ouvrage Bushido, l’âme du Japon, je préfère remplacer le terme de « simplicité » par celui de « grâce ».

 

 

Prochain article : LA RAISON

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 22:44

LE COURAGE

 

« Comprendre ce qui est juste et ne pas l’accomplir, c’est faire preuve d’un manque de Courage »

Confucius

 

 

L’espoir seul ne suffit pas toujours à décider d’agir, car les espoirs les plus grands nécessitent souvent des actions difficiles, risquées ou dangereuses dans leur réalisation même la plus partielle. Dans ce genre de situation, il est donc facile de succomber à la peur, que ce soit la peur de la douleur physique, de la souffrance mentale ou la peur de la mort, pour soi-même comme pour quelqu’un d’autre.

 

Mais avant d’aller plus loin, il est important de nous arrêter un instant sur le sentiment de peur afin de ne pas le voir comme un mal ou une faiblesse absolue, car il n’est mauvais qu’à partir du moment où il nous est imposé par des situations illogiques ou injustes. Nous ne mettons pas notre main sur une flamme par peur de nous brûler, mais devons-nous laisser quelqu’un mettre le feu à une forêt par peur qu’il ne s’en prenne à nous ? La peur de la douleur physique ou de la douleur mentale nous empêche de faire des choses dangereuses pour nous-mêmes, tandis que la peur d’être puni par la justice des hommes ou d’un pouvoir supérieur, dans cette vie ou dans un autre, nous empêche de nuire aux personnes qui nous entourent. Mais la peur d’être puni pour ses mauvaises actions lorsque l’on ne croit pas à une quelconque justice divine ne peut exister qu’à partir du moment où des gens sont prêts à défendre ce qui est juste en dépit des risques, faisant alors preuve de Courage.

 

C’est là qu’intervient inévitablement la valeur de la Justice que je développerai une autre fois. En effet, prendre des risques pour une action injuste ou stupide revient à de la témérité destructive, que ce soit pour nous-mêmes ou pour les autres, et elles n’ont que très rarement une conclusion heureuse pour tout le monde. Le Courage ne devient donc une vertu qu’à partir du moment où il permet d’accomplir ce qui est juste quels que soient les risques. C’est dans cette seule mesure que le courage devient le prolongement naturel de l’espoir. Le sentiment de Justice sert donc à tempérer le courage en lui indiquant si les moyens qu’il met en œuvre pour réaliser nos espoirs sont bons ou mauvais. On ne peut être courageux que lorsque nous faisons face à une situation injuste et que, en ayant conscience de son injustice et des risques associés, nous agissons. Car il n’y a pas de courage sans action, comme l’explique l’écrivain Paul Hawken lorsqu’il dit que « Vous pouvez blâmer les gens qui se cognent dans l’obscurité ou vous pouvez allumer des bougies. La seule erreur est d’avoir conscience d’un problème en choisissant de ne pas agir ».  

 

Toutefois, le vice que j’oppose au Courage dans mon cercle du Soi n’est pas l’inaction, car l’inaction face à l’injustice est parfois la seule solution pour éviter d’empirer les choses et peut être due à un manque d’espoir ou d’imagination quant à la manière de résoudre un problème. C’est pourquoi je préfère placer là l’oppression, qui me semble présenter une variante viciée et même corrompue du Courage, car elle consiste à prendre des risques non pas pour les autres mais uniquement pour soi-même. Elle apparaît lorsque l’énergie de volonté rassemblée pour agir est utilisée uniquement pour satisfaire notre ambition, née de l’Orgueil personnel, au lieu de défendre l’Honneur collectif. L’oppression peut exister à tous les niveaux de notre échelle sociale, et pas seulement dans le cadre d’un régime politique, car chaque individu possède en lui le pouvoir d’opprimer ses semblables du moment qu’il y voit un besoin de satisfaire ses besoins matériels ou de rassurer son égo en créant plus malheureux que soi-même. L’oppression peut avoir de nombreux objectifs, qu’ils soient issus de l’ambition personnelle ou du désir de se sentir mieux, et de ce fait elle peut prendre de très nombreuses formes allant de la plus évidente à la plus subtile. L’oppression intellectuelle en est probablement la forme la moins facile à repérer lorsqu’elle est accomplie avec stratégie et psychologie, et les spécialistes en publicités ou en communication y sont particulièrement familiers. Mais je ne dévierai pas plus loin dans le fonctionnement de notre société et je reviens si vous le voulez bien au niveau d’un seul individu. L’oppression d’un homme sur un autre porte directement atteinte à la liberté, ne serait-ce que la liberté d’expression ou même de pensée, un sujet très bien connu de Nelson Mandela qui a d’ailleurs dit « je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu’un d’autre de sa liberté. L’opprimé et l’oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité ».

 

Concernant le sentiment de peur qui peut freiner le courage, l’une des peurs les plus fortes à notre époque moderne de relative paix semble être, de mon point de vue, la peur de la perte. Cette perte peut être matérielle, sociale (au travers de statuts particuliers) ou émotionnelle, mais à part pour cette dernière, ces pertes ne nous font peur qu’en raison d’un besoin personnel et non collectif. Or, plus on possède de biens matériels ou sociaux, plus on a peur de les perdre un jour. Dante disait cependant que « qui n’est pas capable d’être pauvre n’est pas capable d’être libre », et cela est toujours d’actualité aujourd’hui puisque, dans le même registre mais de manière plus extrême, Marthin Luther King disait « Tant qu’un homme n’a pas découvert quelque chose pour lequel il serait prêt à mourir, il n’est pas à même de vivre ». Le courage tient donc dans ce que nous sommes prêts à accepter de subir pour atteindre nos rêves ou pour que nos semblables puissent les atteindre un jour. La souffrance, quelle qu’en soit la nature, est parfois un risque à courir mais parfois également un passage obligé sur notre chemin, et le courage consiste alors à s’y lancer sans attendre qu’un autre le fasse pour nous. Et enfin, le courage peut également être de se relever après un revers du destin pour essayer à nouveau même si on risque de subir à nouveau le même revers et bien plus car, si on y réfléchie bien, l’échec n’existe pas à partir du moment où l’on chute, mais à partir du moment où l’on reste par terre.

 

Le philosophe romain Sénèque disait déjà, il y a deux millénaires de cela, que « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ». De ce fait, on peut dire qu’oser c’est déjà réussir à moitié. Mais nous ne devons pas oser parce que d’autres nous disent qu’il est nécessaire d’agir, nous devons oser parce que nous sommes nous-mêmes convaincu de la nécessité d’agir. C’est pour cette raison que le courage a besoin d’espoir pour exister, car l’espoir nous permet de visualiser l’avenir réalisable au travers de l’action, cette vision nous donnant alors la volonté de dépasser nos limites en visant plus loin que ce que nous croyons être possible. Et je terminerais cet article sur une citation de Charles de Gaulle qui, en homme cultivé et militaire à la vision large, disait très justement que « les grands pays le sont pour l’avoir voulu ».

 

 

Prochain article : LA JUSTICE

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 22:39

L’ESPOIR

 

« Tout ce qui est fait de grand dans le monde est fondé sur l’Espoir »

Marthin Luther King

 

 

Comme vous l’aurez peut-être remarqué, toutes les vertus périphériques de mon cercle de l’éthique (présenté dans le texte d’introduction de ma Voie) nécessitent une ouverture de soi-même vers les autres, tandis que les vices du cercle de l’Orgueil nous enferment progressivement dans une solitude mentale où notre orgueil se suffit à lui-même, protégé du reste du monde par une armure de mépris. Dans le processus d’ouverture vers les autres, selon moi l’espoir est la première force qui doit être exprimée, car c’est de l’espoir que peut naître l’action. Tout ce que nous faisons dans nos relations avec les autres est basé sur un ou plusieurs espoirs portant sur des buts à courts, moyens ou longs termes. A travers ces espoirs, nous nous attribuons donc des objectifs qui nous motivent pour aller de l’avant. Il s’agit donc là de la force qui est à l’origine du Courage et de tout ce que ce dernier nous permet d’accomplir, que ce soit avec ou pour les autres personnes qui nous entourent.

 

L’espoir est en quelque sorte le reflet de notre futur idéalisé par le sentiment d’Honneur, car c’est avant tout une projection dans l’avenir, ou du moins dans un possible avenir où ce que nous souhaitons pour ceux dont nous nous sentons proche serait réalisé. Mais de ce fait, et comme l’enseigne très bien le bouddhisme à travers les deux premières des quatre nobles vérités, Dukkha et Samudaya, un espoir ne pourra presque jamais être parfaitement réalisé et nous devons en être parfaitement conscient afin de réduire la déception qui découlera inévitablement du résultat final. Cela ne signifie pas que nous devons toujours revoir à la baisse nos espérances simplement par peur de la déception, car cela reviendrait à réduire notre Courage et donc à obtenir un résultat encore inférieur, aboutissant tout de même à la déception. Comme le disait si bien le poète américain James R. Lowell, « Ce qui est criminel ce n’est pas d’échouer, c’est de viser trop bas ». C’est la peur de cette souffrance qui contribue à enfermer tant de personnes dans un immobilisme improductif qui est même source de gaspillage en ce qui concerne le potentiel des personnes affectées. L’espoir est indispensable à tout progrès social, et un projet sans espoir est un projet dans lequel on ne croit pas, donc un projet déjà à moitié mort. Nous devons par conséquent entretenir l’espoir dans nos actions au quotidien tout en sachant qu’une part plus ou moins grande de déception nous attend à l’arrivée. Notre capacité à accepter cette déception fera l’objet d’un futur article sur la Sérénité.

 

Mais de la même façon que pour l’Honneur et l’Orgueil, il existe une version pervertie de l’Espoir que je désigne sous le terme d’ambition. La différence est toujours de la même nature : l’Espoir possède une dimension vertueuse en visant des objectifs collectifs qui bénéficient également et même parfois uniquement à d’autres personnes sans en gêner d’autres, tandis que l’ambition est toujours purement personnelle et cause très souvent du tort à quelqu’un. Les objectifs que nous nous fixons peuvent ainsi être néfastes pour un individu ou une communauté, parfois physiquement, parfois virtuellement au travers d’aspects financiers ou administratifs, et parfois spirituellement au travers d’atteinte au sentiment d’Honneur. L’ambition constitue donc une forme viciée de l’espoir qui, au lieu d’être tournée vers les autres, est dirigée uniquement vers nous-mêmes, donc vers notre orgueil, ce qui est contraire à l’éthique de ma Voie. Il est nécessaire de penser à soi pour assurer sa propre survie, mais se laisser guider par ses ambitions revient à considérer les autres comme des obstacles ou des ennemis, entretenant ainsi la méfiance et la haine pour finalement devenir moins qu’un être humain. Lorsque Goethe disait que « Celui qui ne fait rien pour les autres ne fait rien pour lui-même », je pense qu’il parlait principalement ou très majoritairement de l’impact des actions de l’individu sur sa dimension spirituelle, et non sur l’aspect purement matériel ou émotionnelle de ses ambitions.

 

D’autre part, sans constante connaissance des désastres que peut avoir notre ambition personnelle sur la réputation de nos semblables, nous nous laisserions guider par des instincts presque bestiaux dont la plupart empièteraient sans vergogne sur les libertés individuelles et salirait l’Honneur collectif d’innombrables individus. Sur ce point-ci, ma pensée rejoint en partie celle d’un courant de penseurs désigné comme les conséquentialistes, qui insistaient sur l’importance de l’étude préalable des conséquences possibles de nos actions  avant d’agir. Bien que cette éthique téléologique soit critiquée sur plusieurs points, en particularité sur le fait qu’elle permettrait d’expliquer même les actes les plus atroces imaginables par l’esprit humain en jouant sur le point de vue, j’estime que la capacité d’anticiper les conséquences de nos actions est un outil indispensable à l’éthique de la vertu qui est à la base de ma Voie. En effet, on peut très bien nourrir des espoirs qui nous paraissent à première vue magnifiques et parfaitement humanistes tant que nous n’en avons pas étudié toutes les conséquences possibles. L’espoir doit donc être doublé d’une solide capacité de raisonnement logique pour étudier ces conséquences ainsi que d’une certaine notion de ce qui est juste ou non. Ces deux aptitudes seront traitées respectivement dans les articles sur la Raison et sur la Justice.

 

Une fois qu’un espoir naît en nous, il doit être protégé et nourri en permanence pour pouvoir grandir avant de se réaliser. En effet, il n’y a probablement rien de plus fragile qu’un espoir naissant, surtout dans notre monde actuel où nous pouvons si facilement trouver des justifications, des excuses ou des arguments pour absolument tout ce qui pourrait s’opposer à n’importe quel projet. Très peu de concepts ne possèdent aucun contradicteur, toute vision peut être contesté par un point de vue différent, et toute nouvelle idée doit subir l’épreuve du feu d’une l’opposition plus ou moins argumentée de la part de nos semblables. Au début de sa vie, un espoir n’est rien d’autre qu’une idée et/ou une vision d’un possible futur, ce qui correspond respectivement au moyen et/ou à la finalité idéale vers laquelle nous souhaitons aller. Ces deux aspects peuvent donc aisément être attaqués de manière plus ou moins violente selon la raison de l’attaque, toutefois c’est là le moment le plus important de la naissance de l’espoir : la confrontation avec les autres.

 

Car tout comme beaucoup de qualités qui font partie de ma Voie, l’Espoir a besoin du contact des autres pour exister, pour s’épanouir et se réaliser, faute de quoi il doit continuellement être alimenté en volonté par notre sens de l’Honneur. C’est en allant vers les autres et en joignant nos espoirs aux leurs que nous pouvons être réconfortés dans la justice de nos actions ainsi que dans la potentialité de leur succès. Toutefois bien entendu, il ne faut pas éviter le contact de ceux qui ne partagent pas vos espérances car sinon cela revient à se mettre des œillères de façon à ne voir que l’objectif que nous nous sommes fixé, seule lumière dans un paysage dont nous avons retiré tout le reste, et qui nous semble alors briller d’une absolue perfection. Certains disent en plaisantant que pour faire un bon intellectuel médiatique il ne faut lire qu’exclusivement des auteurs partageant vos idées, mais nous faisons tous cela à différentes échelles. Je pense au contraire qu’il serait très enrichissant pour chacun d’étudier de manière objective et réaliste certains textes parmi les plus controversés comme Mein Kampf, Les protocoles des Sages de Sion (en prenant bien en compte pour celui-ci qu’il s’agit d’un faux) ou Les Damnés de la Terre, pour avoir une meilleure vision d’ensemble de notre monde et de notre histoire. La discutions argumentée avec des pensées opposées et constructive est nécessaire pour mieux voir toutes les facettes de nos espoirs, et ceci sera l’objet d’un futur article sur l’Ecoute.

 

En définitive pour cet article, et pour ouvrir sur celui du Courage, je dirais que l’Espoir véritablement vertueux tel que je le conçois et tel que je l’oppose à l’ambition se doit d’être profondément inspiré par un sentiment d’honneur tout en étant tempéré par un sens de la justice. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut se définir un but qui soit bénéfique pour les autres et que l’on sait juste, donc rassembleur. Et puis, comme l’a si bien dit Albert Einstein, « Il est grand temps de remplacer l’idéal du succès par celui du service ».

 

 

Prochain article : LE COURAGE 

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 16:39

L’HONNEUR

 

 

« Le souvenir de la honte du passé préserve l’Honneur de l’avenir »

Thérèse Amiel

 

 

 

Comme présenté dans le texte d’introduction sur ma Voie, l’Honneur occupe une place primordiale dans mon cercle de l’éthique puisqu’il y tient la position centrale, absolue et unique. Cette position est due avant tout à la nature très particulière de cette vertu qui, contrairement aux autres, ne demande aucun effort particulier à première vue, mais qui renferme néanmoins la force de volonté nécessaire à l’accomplissement de toutes les autres qualités morales.

 

L’Honneur est à la fois l’essence vitale de notre conscience humaine, le reflet de notre propre dignité et la conséquence de notre renommée personnelle, familiale, nationale ou autre. Il est toute ces choses à la fois de manière indissociable à tous les niveaux de notre conscience, pour peu qu’on en soit effectivement conscient. Il est d’autant plus développé que nous accordons de la valeur non seulement à notre propre personne, bien entendu, mais aussi et surtout aux communautés auxquelles nous appartenons ou par lesquelles nous nous identifions. Car contrairement à l’Orgueil qui est sa force opposée et qui ne peut être qu’individuel, l’Honneur est à mon sens une notion purement collective. On parle d’honneur personnel uniquement pour éviter d’employer le mot orgueil ou égo, et ainsi justifier injustement toute action visant à protéger notre petite personne. Le véritable honneur vertueux, selon mon point de vue, ne peut venir que par le sentiment d’appartenance à une communauté d’individus, qu’elle soit petite ou grande. Nous sommes tributaires de la renommée des groupes sociaux auxquels nous appartenons et nous devons non pas en profiter égoïstement mais faire en sorte, par notre comportement de tous les jours, que leur réputation soit intouchable.

 

L’orgueil fonctionne de telle manière que nous pouvons aisément être blessés moralement par des attaques extérieures nous visant personnellement ou par des erreurs que nous commettons en publique, provoquant ainsi en nous un sentiment de honte plus ou moins grand selon la gravité de l’attaque ou de la faute. Mais si nous possédons un véritable sentiment d’honneur dans l’appartenance à une communauté donnée, une attaque morale portée contre cette communauté est comme une attaque portée contre nous, provoquant le même sentiment de honte. La seule différence avec les attaques visant directement notre orgueil, c’est que la honte ainsi ressentie peut être atténuée selon le degré d’attachement que nous avons avec la communauté dont l’honneur est remis en cause. On peut se sentir blessés par la remise en cause de l’honneur d’une de nos communautés même si nos actions ou nos paroles ont été irréprochables, et il peut arriver parfois qu’un individu décide de changer de communauté pour en intégrer une autre plus prestigieuse, du moins sur le moment, afin de se protéger contre ce sentiment de honte. Mais cela revient à de la trahison, de l’hypocrisie et de l’égoïsme, car le seul but recherché est de flatter son propre orgueil en l’associant avec des entités en apparence puissantes et intouchables pour son seul confort mental personnel. Au-delà des simplifications administratives ou financières que cela peut procurer, le fait de renier son enfant ou ses parents possède une signification beaucoup plus importante pour ceux qui possèdent un tant soit peu de sens de l’honneur familial.

 

Cependant cette stratégie ne peut pas toujours être employée dès que la crédibilité d’une communauté est diminuée aux yeux du public : par exemple, vous ne pouvez pas changer de travail à chaque fois que le renom de votre profession se retrouve entaché. Et pour évoquer un cas extrême mais de façon constructive pour la suite de mes écrits, nous ne pouvons pas cesser d’être des humains. Je reviendrais d’ailleurs sur cette dernière pensée un peu plus tard dans ce même article.

 

A présent, il est temps pour moi de décrire un phénomène qui ne m’est apparu clairement que très récemment et qui n’est donc peut-être pas évident pour tout le monde. D’après ma propre expérience, nous empruntons tous notre crédibilité publique à ceux qui nous ressemblent. Quant vous rencontrez quelqu’un pour la première fois, vous allez être catalogué dans plusieurs catégories d’individus en fonction de votre apparence, de vos origines, de votre profession, de votre nationalité et d’un million d’autres choses encore. Parfois, les gens peuvent vous cataloguer à tort dans une catégorie d’individus avec lesquels vous n’avez que très peu de choses en commun, que ce soit par erreur ou de façon volontaire pour vous discréditer aux yeux des autres, ou encore dans le seul but de vous blesser intérieurement. Ce procédé de classification mentale est totalement inconscient la plupart du temps (comprenez ici qu’il se fait sans que l’individu qui catalogue ainsi soit conscient de ce phénomène), et il fait partie intégrante de notre mode de pensée actuel en raison des sentiments de méfiance et de mépris que nous pouvons exprimer à différents niveaux face à ceux qui nous sont différents. Voilà pour le procédé, maintenant voyons pour ses conséquences :

 

Dès que vous êtes catalogué dans telles ou telles catégories d’individus, la vision de la personne en face de vous est faussée par la réputation des communautés auxquelles elle vous assimile, ce qui peut ensuite vous être favorable ou défavorable selon la personne et la situation. Cependant cet effet peut ne pas durer si votre comportement est différent de ce à quoi s’attends la-dites personne à partir des préjugés dont elle vous a fait hériter. C’est de ce phénomène, de ses conséquences et de ses failles que vient la fameuse expression « l’habit ne fait pas le moine » : vous pouvez paraître à première vue pour un voyou avec votre sweater à capuche et vous montrer parfaitement respectable en à peine quelques instants de discussion, et à l’opposer vous pouvez sembler être de très bonne éducation et finalement décevoir cette attente en vous comportant en parfait salaud. Dans un sens comme dans un autre, vous avez changé de façon plus ou moins définitive l’opinion que possédait initialement la personne en face de vous.

 

Mais attention : j’ai bien expliqué au début de mon explication que nous ne faisons qu’emprunter la crédibilité de ceux qui nous ressemblent, et donc que nous n’en héritons pas purement et simplement sans jamais la restituer. Car oui, nous pouvons faire évoluer les préjugés bons ou mauvais que portent les gens à l’égare des groupes sociaux auxquels ils nous associent et au travers desquels ils nous identifient. L’important ici est d’avoir conscience de ce mode de raisonnement afin de mieux ressentir les différents honneurs associés à ces groupes sociaux auxquels nous appartenons au moins dans l’esprit des gens et peut-être au-delà, cela afin d’en tirer la force de volonté nécessaire pour alimenter les autres qualité que je défends ici dans la description de ma Voie. Nous ne devons pas laisser les préjugés des autres influencer notre propre code de conduite morale dans un sens ou dans un autre. Au lieu de cela, nous devons faire en sorte que l’image que nous donnons des communautés que nous représentons volontairement ou involontairement soit la meilleure possible. En faisant évoluer cette image dans les milieux où nous vivons, les mauvais préjugés peuvent finir par disparaître ou par être grandement discrédités par une proportion suffisamment importante de la population pour être ignorés. Ainsi, non par la force mais par l’exemple, nous pouvons changer la vision des gens sur les communautés auxquelles nous empruntons notre crédibilité, faisant alors grandir notre honneur d’y appartenir.

 

J’en viens maintenant à une vision très importante dans ma définition de ma Voie et dans le message que j’essaye de transmettre à travers cette description, à savoir l’honneur d’être un humain. Toutes les différences que nous pourront mettre entre nous et les gens qui nous entoure ne feront jamais disparaître le fait que tous, sans la moindre exception, sont des êtres humains et qu’ils appartiennent à la même civilisation actuellement déchirée et morcelée. Ce n’est pas pour rien que l’Eglise Catholique (et probablement d’autres institutions similaires) a inventé le concept d’excommunication pour « purger » le peuple des infidèles et des mouvements déviants pendant l’ère de la chasse aux sorcières : le but est non seulement de faire peur à ceux qui souhaiteraient défier leur religion, mais aussi de débarrasser leurs communauté de ces brebis galeuses afin qu’ils ne salissent pas leur honneur collectif. C’est un peu dans le même ordre d’idée  que des penseurs de différents époques colonisatrices tentèrent de faire croire que les africains ou les indiens n’avaient pas d’âme, allant au-delà même du concept d’excommunication en ne les faisant même pas entrer dans la communauté humaine, de peur que cette dernière soit déshonorée par les coutumes de ces peuples nouvellement découverts. Mais ce concept était totalement virtuel et, selon moi, aucun pouvoir des hommes, même investi de la plus haute autorité politique ou religieuse, ne peut retirer à quelqu’un son humanité.

 

Si la race humaine était observée dans son ensemble par un regard extérieur, fut-il celui d’une entité divine ou d’une autre civilisation avancée, quelle image donnerait-elle d’elle-même à ce jour ? Or, nous devrions tous ressentir l’honneur et la fierté d’être humains, d’appartenir à cette grande civilisation unique sur notre planète et qui pourrait accomplir tant de choses formidable si elle était un tant soit peu unifiée. Aujourd’hui, qui peut se considérer fier d’être humain en connaissance parfaitement toutes les atrocités que notre espèces a accomplir et surtout celles qu’elle continue d’accomplir de nos jours ?

 

Si nous souhaitons continuer à progresser sans nous autodétruire, et si nous souhaitons pouvoir nous présenter avec dignité devant n’importe quelle puissance extérieure, nous devons rétablir notre Honneur d’être humains. Nous devons faire évoluer moralement notre société pour bâtir enfin un peuple socialement uni et fier, dont l’énergie ne serait plus gaspillée en vaines rivalités internes hérités du passé ou de nos mauvais préjugés. Ceci est le but ultime de mon raisonnement ainsi que la raison première de mon engagement dans l’écriture de cet ouvrage.

 

 

Prochain article : L’ESPOIR

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 22:09

« Chacun rêve de changer l’humanité, mais personne ne pense à se changer lui-même »

(Tolstoï)

 

 

Au jour où je débute l’écriture de cette œuvre personnelle, au milieu du mois de mai 2012, je ne suis encore qu’un jeune homme de 25 ans avec encore bien peu d’expérience derrière lui pour donner un quelconque poids à ses pensées. Toutefois, j’estime avoir déjà suffisamment vécu pour comprendre que nous vivons dans un monde dont l’image se dégrade peu à peu chaque jour qui passe, accumulant le dépit, la fatalité et la méfiance dans les cœurs des hommes et des femmes de notre temps. Alors que nous accomplissons des progrès technologiques formidables depuis un peu plus d’un demi-siècle, sur le plan spirituel nous semblons ne faire que régresser de manière plus ou moins inconsciente. Avec l’amélioration temporaire de nos modes de vie, la décadence naturelle de l’esprit humain s’est accélérée dans différentes directions en fonction des différentes couches sociales existantes, augmentant les différences et les haines pour créer un monde fragmenté incapable d’avancer de manière unifié vers ce qui est juste.


Mais je ne suis ni un maître zen ni un gourou, et encore moins un représentant de cabinet psychiatrique. Je ne prétends pas détenir la vérité absolue, la parfaite sagesse ou la science infuse, choisissez l’expression qui vous parlera le plus. Je ne suis qu’un jeune homme et à ce titre la seule chose que je puisse faire est de présenter ma vision personnelle de ce que doit être un individu vertueux. Je ne cherche nullement ici à convaincre ou à convertir, mais seulement à faire réfléchir mes lecteurs sur des notions qui me paraisse être oubliées de notre civilisation, afin qu’ils se forgent leur propre vision de ces mêmes notions spirituelles. En effet, je crois que toute personne doit à un moment de sa vie remettre sa personnalité en question et se demander quelles sont les qualités, défauts et valeurs qu’elle possède.

 

Les valeurs que je défends ici, et que je développerai plus en détail au travers de futurs articles, ne peuvent être attribuées à une religion car elles concernent le domaine des humains et non des dieux. Peut-être écrirais-je plus tard un article sur ma propre croyance religieuse pour mieux vous éclairer sur cet aspect de ma personnalité, mais pour le moment il n’est nullement question de cela. D’un point de vue philosophique, mes pensées rejoignent sur de nombreux aspects l’éthique de la vertu défendue par des penseurs tels qu’Aristote, Kant et Nietzsche pour les plus connus d’entre eux, mais elles s’inspirent également de philosophies orientales telles que le taoïsme, le bouddhisme et le bushido avec des écrits de Confucius, Inazo Nitobe et Myiamoto Musashi. Privilégier l’un de ces mouvements spirituels par rapport aux autres serait difficile pour moi, principalement de par le fait que je considère qu’ils représentent chacun une facette différente d’une unique vérité universelle beaucoup plus complexe. Cependant d’un point de vue purement linguistique, j’estime que le meilleur terme pour désigner ma philosophie de vie est la Voie.


Qu’est-ce que la Voie ? Pour moi, il n’existe pas une Voie parfaite, idéale et applicable pour chacun, et au lieu de cela il existe autant de Voies qu’il existe d’être humain sur la Terre car elles doivent s’adapter à la condition de chacun. Cela ne veut néanmoins pas dire qu’il existe des Voies bonnes et des Voies mauvaises, car pour moi le principe primordial de cette philosophie est de faire ce qui nous semble juste ou, comme le disait Kant, « Agis de telle manière que tu puisses également vouloir que la maxime de ton action devienne une loi universelle ». L’enseignement de la Voie concerne tous les aspects de notre vie, qu’elle soit publique, privée ou secrète, car ce n’est qu’en l’appliquant continuellement et en toute circonstance que nous pouvons être en accord avec nous-même et pleinement bénéficiaires des valeurs de cet enseignement. Respecter la Voie en public et la bafouer en privé serait une hypocrisie dont les effets seraient pires que de ne pas suivre la Voie du tout.

 

Suivant ma vision personnelle de la Voie, ma Voie, j’estime qu’il est nécessaire de cultiver dix-neuf qualités que je distingue en sept Vertus, six Forces et six Valeurs. Les vertus sont en quelque sorte les piliers de la Voie tandis que les forces et les valeurs en sont les poutres qui relient ces piliers ensembles pour former l’ossature d’une éthique forte et solide. Ces dix-neuf qualités morales sont donc interdépendantes et il est impossible d’en négliger une sans fragiliser toutes les autres, laissant alors notre esprit vulnérable à de mauvaises pensées et à des tentations immorales. Il me semble également impossible ou du moins très dangereux d’entretenir uniquement les sept vertus, car elles ne gagnent leur véritable signification qu’au travers des autres qualités qui les relient. L’absence des valeurs et des forces provoquerait donc un égarement sur le sens profond des sept vertus, ce qui peut avoir de terribles conséquences pour nous et pour notre entourage.

 

Selon une vision d’ensemble, les dix-neuf qualités morales de ma Voie forment un cercle où six Vertus gravitent autour de la septième, l’Honneur, qui occupe la place centrale dans cette structure de mon éthique. Ce cercle est représenté ci-dessous afin de définir les relations établies entre les différentes vertus.

 

cercle des vertus

 

A partir de cet instant, je vais vous demander de faire preuve de patience et de discernement : ces mots qui occupent les différentes places de mon cercle de l’éthique peuvent être interprétés de façons très différentes en fonction des individus. Une trop grande précipitation pourrait vous amener à vous égarer sur la signification véritable de ces mots, même ceux qui peuvent paraîtres évidents. C’est la raison pour laquelle je les décrirai en détail un à un dans mes prochains articles.

 

Toutefois, nous ne devons pas oublier que chaque chose possède son contraire, ou tout du moins une face opposée qui tentera de détruire ou de rendre insignifiant ce qui aura été bâti. Cette analyse des principes de ma Voie ne serait donc pas complète sans parler des forces qui s’y opposent. Nous pouvons donc considérer que chacune des dix-neuf qualités morales du cercle de l’éthique possède son contraire, le tout formant une hyper-structure sur deux plans que je simplifierai par l’emploi du symbole du Ying et du Yang, qui me semble parfaitement adapté à cette démonstration. Le cercle de l’éthique est donc intimement lié à un second cercle de structure identique que je nommerai le cercle de l’orgueil étant donné que ce vice en occupe la place centrale à très juste titre. La réunion du cercle de l’éthique et du cercle de l’orgueil forme donc ce que j’appellerai le cercle du Soi présenté ci-dessous, car aucun d’entre nous ne peut affirmer ne posséder qu’un seul des deux cercles spirituels qui le composent. Nous avons tous en nous une part de bon et un part de mal selon des proportions variées, ce qui nous rend uniques et imprévisibles, mais il faut néanmoins tâcher de faire pencher au mieux ce délicat équilibre vers l’éthique.

 

Project.png

 

Maintenant que nous avons une meilleure vision d’ensemble des conflits internes qui partagent plus ou moins ma conscience personnelle, je vais détailler les dix-neuf qualités de ma Voie afin de vous permettre de les analyser avec votre propre vision pour, peut-être, découvrir votre propre Voie. Je commencerai par décrire l’Honneur, qui est la source de tout le reste, avant de présenter les dix-huit autres qualités qui en découlent.

 

 

Prochain article : L'HONNEUR

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