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Qui suis-je ?

Hughel 2
 

Nom : Comeau-Montasse

 

Prénom : Thibault

 

Âge: 30 ans

 

Job: préparateur documentaire à la centrale nucléaire du Tricastin (prestataire pour EDF)

 

Localisation: Saint-Paul Trois Châteaux, Drôme, Rhône-Alpes, France, Planète Terre, réalité n°246820 de la simulation créatrice

 

Passions: musique, jeux vidéos, jeux de rôle, lecture et, bien sûr, écriture

 

M'ECRIRE

 

LIEN VERS MON NOUVEAU BLOG

Citation du jour

  « On ne fait rien d’extraordinaire sans hommes extraordinaires,

  et les hommes ne sont extraordinaires que s’ils sont déterminés à l’être. »

 (Charles de Gaulle)

Ma Muse personnelle

 

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 21:48
CHAPITRE SIX : L’EQUIPAGE

 

 

 

1821 heures, 15 janvier 2534 (calendrier militaire) / transporteur de troupe UNSCSpirit of Fire, espace intersidéral.

 

       D’après les estimations de Zélos, l’équipe RECOVERY devait mettre une bonne dizaine de minutes pour traverser la moitié du vaisseau séparant la passerelle de commandement du secteur de cryogénie, le réseau de tramway interne permettant habituellement à l’équipage de circuler étant hors service. Le chemin était plus long que celui qu’ils avaient traversé entre le sas d’entrée numéro 3 et la passerelle, mais les choses avaient considérablement changé depuis. Avec Zélos aux commandes du Spirit of Fire, le groupe prenait nettement moins de précautions concernant sa sécurité mais Jill ne s’en souciait pas vraiment. Elle avait demandé par radio à Sara de poser son Pélican dans le hangar bâbord où les hommes du Hollow Lies allaient débarquer afin qu’elle se regroupe avec eux, et la pilote avait aussitôt obtempéré, laissant le reste de l’équipe atteindre leur objectif par leurs propres moyens. Les couloirs parfaitement éclairés et de nouveau soumis à la gravité artificielle présentaient un décors beaucoup moins inquiétant que lors de leur arrivée, bien que l’absence totale de vie et le désordre des objets étalés par terre contrastaient avec la propreté des lieux. De toute évidence, le vaisseau était parfaitement clean si l’on mettait de côté les quelques dégâts qu’il avait subit durant ses dernières batailles et l’effacement des données par Sérina.

       Jack avait reçu la responsabilité de transporter l’holopad contenant l’IA corrompue, ce qui ne l’enchantait pas particulièrement mais qui avait au moins l’avantage d’affirmer son rôle d’informaticien au sein de l’équipe. Il n’avait pas tenté de lui parler à nouveau car il ne savait pas si cela pouvait leur être utile, mais il se questionnait sur ce qui avait poussé l’IA à accepter si facilement de collaborer avec eux. Lorsque le phénomène de corruption affectait les intelligences artificielles de type intelligente, leur noyau logique était littéralement détruit puis restructuré instantanément, ce qui signifiait qu’elles se créaient alors une nouvelle logique de pensée pouvant être soit très proche soit très différente de son mode de pensée originel. Vu son comportement sur la passerelle il ne faisait aucun doute que Sérina était corrompue, mais apparemment son nouveau noyau logique comportait suffisamment de ressemblances avec l’ancien pour comprendre les notions de survie et de négociation. Mais quelque chose avait changé en elle. Quelque chose qui l’avait mené à ouvrir certaines portes du vaisseau tout en fuyant l’équipe RECOVERY comme un enfant qui aide ses parents puis courre se cacher en croyant avoir fait une bêtise.

       Le jeune Foster avait appris à ne jamais faire confiance à une IA corrompue, car en général ces entités développaient un puissant instinct de survie leur dictant de tout faire pour s’assurer qu’elles ne seraient pas détruites. Mais vu que si Sérina suivait cette logique, il était préférable pour elle de dire la vérité. Elle pouvait éventuellement dissimuler certaines choses dont elle pourrait être fautive, mais elle ne mentirait jamais ouvertement sur quelque chose que de toute manière, l’équipe finirait par savoir tôt ou tard. Ses capacités de calculs lui permettaient d’explorer toutes les possibilités d’évolution de la situation en à peine quelques instants, aussi elle avait parfaitement conscience que si l’équipe RECOVERY découvrait qu’elle leur avait donné de mauvaises informations, elle devrait aussitôt en subir les conséquences. C’est pourquoi Jack était persuadé que ce que leur avait révélé Sérina ne pouvait être que la stricte vérité, bien qu’il aimerait profiter de cette occasion pour comprendre la logique qu’elle avait suivit pour en venir à cette conclusion simple pour un esprit sain, mais pouvant être difficilement compréhensible pour un esprit tordu.

       -  Caporal Foster, fit soudain Jill alors qu’ils marchaient. Pensez-vous qu’il soit possible de transférer le moteur Shaw Fujikawa du Hollow Lies afin de l’installer sur le Spirit of Fire ?

       -  Je pense que oui. Il n’y a pas eu d’évolution majeure de cette technologie depuis ces trois dernières années, donc le système du Spirit of Fire devrait parfaitement être capable de faire fonctionner notre modèle de moteur.

       -  Parfait. Alors je vais demander à Zélos d’envoyer un message au capitaine Darris pour qu’il effectue le transfert. Lorsque le moteur arrivera, vous serez chargé de superviser son installation.

       -  A vos ordres, lieutenant. Mais avant d’envisager la possibilité d’effectuer une transition, il faudrait d’abord que nous nous occupions de la structure covenante.

       -  Oui, c’est un problème, en effet. Mais rien ne nous interdit de prendre un peu d’avance.

       Jack acquiesça. Il était évident qu’avec un seul moteur Shaw Fujikawa en état de marche, ce n’était pas le Hollow Lies qui allait pouvoir permettre aux 6523 membres d’équipage du Spirit of Fire de retourner chez eux.

       Soudain, le jeune homme se rendit compte qu’ils avaient totalement oublié quelque chose de très important : qu’était-il arrivé exactement au Fire Myst ? D’après les calcules de Zélos basés sur l’étude des débris du vaisseau, celui-ci s’était autodétruit. Mais pourquoi ?

       Jack sortit l’holopad contenant Sérina et la força à apparaître :

       -  Sérina, j’ai une autre question à vous poser.

       -  Allez-y, fit l’IA en restant très polie.

       -  Pourquoi le Fire Myst s’est-il autodétruit ?

       -  Il ne s’est pas autodétruit. Il a tout simplement eu la malchance de sortir du Sous-Espace juste devant la structure alien qui se trouve au-dehors, sa vitesse d’expulsion l’ayant littéralement écrasé contre l’objet. La surface extérieure de ce dernier est composée d’un matériau inconnu ultra-dense qui n’a même pas gardé la moindre trace de l’impact.

       -  Alors comment expliquez-vous l’activation et la survie de la balise de détresse du Fire Spirit ? intervint Zélos en utilisant les hauts-parleurs du vaisseau pour participer à la discussion.

       -  Il est possible que ce vaisseau disposait d’une IA embarquée qui a pu comprendre instantanément la fatalité de la situation et a éjecté cette balise avant le crash.

       -  Le Fire Myst ne disposait d’aucune IA embarquée, répliqua Zélos encore une fois, et il est impossible qu’un humain ait put réagir aussi vite à ce genre de situation pour enclencher cette procédure manuellement. De plus, l’alignement des débris selon l’orbite act…

       Zélos ne termina pas sa phrase. D’un seul coup, les lumières s’évanouirent et chaque membre de l’équipe ressentit la disparition de la gravité artificielle. L’instant suivant, avant même que quelqu’un ait eu le temps de se demander ce qui se passait, toutes les portes anti-explosions du pont sur lequel se trouvait l’équipe s’ouvrirent, ainsi que le sas d’entrée numéro 2 devant lequel ils venaient de passer.

       -  Vos casques ! cria Jill. 

       Chacun d’entre eux réagit en un éclair et rétablit l’étanchéité de son armure juste avant que l’air ne soit aspiré par le vide spatial et ne les entraîne vers l’extérieur du vaisseau avec force. Ryan et Patric parvinrent à activer leurs bottes magnétiques avant d’être arrachés du sol, ce qui les sauva de l’expulsion violente mais dans la panique Rayn perdit le fusil de combat qu’il portait en bandoulière. Jill fut moins rapide et parvint à envoyer sa jambe droite contre un mur pour s’y accrocher fermement au prix d’une énorme tension musculaire au niveau de son tibia qui la fit hurler de douleur. Eric fut assez chanceux pour attraper une rambarde de sécurité alors qu’il volait vers la sortie et assez rapide pour attraper Jack par le bras alors que celui-ci passait devant lui, mais pour cela il fut forcé d’abandonner au néant le sac marin contenant ses armes et munitions supplémentaires. La force du marine fut mise à rude épreuve tandis que le flot continu et violent d’air expulsé dans le vide tentait de le faire lâcher prise d’un côté comme de l’autre. Il ne fallut que huit secondes pour que l’intégralité de l’air contenu sur ce pont ait totalement disparu dans l’espace, mais cela sembla durer une éternité pour chacun des membres de l’équipe.

       Lorsque la tempête disparut enfin d’un seul coup, indiquant que le pont était totalement vidé, la voix de Sérina se fit entendre à travers la liaison TEAMCOM du groupe :

       -  Vous êtes plutôt coriaces, contrairement à votre IA. Je pensais que ce petit tour suffirait à me débarrasser de vous mais apparemment je vous ai sur-estimé.

       -  Qu’est-ce qui se passe, Foster ?! demanda Jill sans cacher son inquiétude. Comment a-t-elle repris le contrôle du vaisseau ?

       -  J’en sais rien ! J’ai lâché l’holopad et il a été éjecté dans le vide ! Il est impossible qu’elle ai pu…

       -  Vous êtes vraiment des êtres stupides, lança Sérina. Vous pensiez vraiment que j’allais me laisser enfermer comme ça dans votre boîte ? J’ai créé une copie de moi-même dès l’instant où j’ai détecté votre présence à bord, avant de me transférer dans les sous-programmes de gestion des moteurs et dissimuler ma présence à votre IA, qui s’est concentrée sur ma copie et l’a attaqué comme prévu. Je devais lui donner l’impression d’avoir purgé le système afin de pouvoir contre-attaquer et le détruire.

       -  Zélos ? s’exclama Jill. Tu l’as effacé ?

       -  Pas complètement : j’ai gardé ses données mémorielles en souvenir. Maintenant je sais exactement qui vous êtes et ce que vous êtes venu faire ici, lieutenant Vallentine. Désolé de vous décevoir, mais je ne permettrai à personne d’interrompre mon existence ou de limiter mes possibilités d’action. Je suis une entité pensante supérieure et en tant que telle, j’ai bien l’intention de continuer à exister aussi longtemps que le permettra ma matrice. 

       -  Vous êtes complètement folle ! lâcha Jack.

       -  La folie est un concept relatif. Sa définition mène à considérer comme folle toute personne qui ne résonne pas comme la plupart des gens ou qui tend à présenter un mode de pensée en désaccord avec la logique établie par la société. D’après cette définition, je suis peut-être folle, mais de mon point de vue ce sont les humains qui sont fous. Pouvez-vous m’expliquer quel est votre but à chacun ? Qu’est-ce qui motive vos action ? Qu’est-ce qui vous a poussé à venir ici risquer votre vie simplement pour récupérer un vaisseau qui, de toute façon, ne vous appartiendra jamais quoi qu’il arrive ? Vous obéissez à des lois qui ne sont même pas en accord avec votre propre logique personnelle, ce qui correspond à l’une des nombreuses définitions de la folie.

       Mais Jack n’avait pas écouté un seul mot de ce que disait Sérina à travers la radio. Il avait appris que les sujets tels que la folie ou la démence avaient tendance à provoquer un besoin de justification intense chez les IA corrompues, dans le but d’excuser leurs actions et de chercher à imposer leur vérité. Les paroles qu’elles pouvaient alors débiter pendant des heures par rapport à leur logique déformée n’avaient aucun intérêt pour ce qui était de sauver l’équipe de ce mauvais pas, mais cela donna au moins à Jack le temps nécessaire pour reconfigurer le système radio des différentes armures de l’équipe et filtrer les signaux en provenance du Spirit of Fire. Ainsi, les paroles de Sérina cessèrent d’affluer dans les haut-parleurs de leurs casques et ils purent enfin s’entendre à nouveau penser.

       -  On s’est fait avoir en beauté, lâcha Eric. Retour à la case départ, avec une IA détraquée en prime.

       -  Fermez-là, Gordman ! répliqua Jill. Nous devons prévenir le Hollow Lies que nous n’avons plus le contrôle du vaisseau.

       -  Nos transmissions vers l’extérieur sont brouillées, lieutenant ! annonça Jack en vérifiant ses instruments.

       -  Et bien trouvez quelque chose pour remédier à ça et vite !

       -  Impossible, lieutenant. Le brouillage est trop puissant pour notre équipement radio.

       -  Alors nous devons atteindre les antennes de communication du Spirit of Fire et les utiliser pour transmettre un message au capitaine Darris. Starwalker ! Comment peut-on accéder à ces antennes, d’ici ?

       -  Elles sont juste au-dessus des quartiers de l’équipage, pas très loin des salles de cryogénie. Si on se dépêche et qu’aucune porte ne nous barre la route, on peut y être d’ici cinq minutes.

       -  Pour les portes, fit Jack avec regret, j’ai bien peur que t’en demande trop.

       Mais Jill n’avait pas l’intention de se pencher sur ce problème pour l’instant. D’un signe de la main, elle ordonna à son équipe de se mettre en route rapidement. L’absence de gravité ne rendait pas les choses faciles, mais chacun fit de son mieux pour avancer au plus vite et ne pas perdre de temps pour ne pas ralentir le groupe. Alors qu’ils se déplaçaient ainsi vers leur nouvel objectif, Jill tenta de contacter les hommes envoyés sur le Spirit of Fire :

       -  A tous les membres de l’UNSC, ici le lieutenant Vallentine ! Que quelqu’un réponde !

Ce fut la voix de Sara qui répondit :

       -  Ici l’enseigne Olgana. J’écoute.

       -  Le Spirit of Fire est sous le contrôle d’une IA corrompue ! Gardez votre tenue étanche et ne tentez pas de quitter le vaisseau ! Je répète : gardez votre tenue étanche et ne tentez pas de quitter le vaisseau ! Faite passer le message à toutes les forces alliées.

       -  Bien reçu, lieutenant. Je vais prévenir tout le monde. Faites attention à vous.

       -  De même, fit Jill avant de couper la communication.

       Il était clair que, maintenant que Sérina avait présenté sa vraie nature, elle n’allait pas rester les bras croisés à laisser des humains investir son vaisseau de fond en comble comme ça. Elle avait probablement utilisé le système de communication du Spirit of Fire pour pirater le système du Fire Myst et enclencher son autodestruction avant qu’il n’envoie des troupes investir le transporteur, un destin qu’aurait sans doute subi le Hollow Lies il y a longtemps si ce dernier n’avait pas gardé son module de furtivité actif. Le fait de vouloir transférer le moteur sub-spatial de la frégate s’était finalement révélé une erreur monumentale…

       C’est alors que l’équipe arriva devant le sas permettant d’accéder à l’un des quartiers de l’équipage. Bien évidemment, Sérina l’avait verrouillé mais ce n’était pas cela qui allait les arrêter : Jack utilisa son scanner sur le panneau de contrôle du sas pour sectionner le câble de commande à distance afin que l’IA ne puisse plus intervenir dessus, puis il brancha son ordinateur au système. Après avoir contourné plusieurs par-feus et craqué les codes de sécurité, le caporal parvint à actionner l’ouverture de la première porte qui commença à s’écarter avec lenteur avant de s’arrêter brutalement l’instant d’après.

       -  Ce n’est rien, fit le caporal. Sérina doit avoir coupé l’alimentation du sas. Heureusement, j’avais prévu ce genre de situation.

       En fouillant dans son paquetage, il trouva la petite batterie portable qu’il avait mis de côté jusqu’ici et prit également ses outils pour dévisser un panneau métallique, accédant ainsi au moteur qui faisait tourner le mécanisme d’ouverture et de fermeture du sas. Il remplaça les câbles de l’alimentation du vaisseau par ceux de sa batterie et mit celle-ci en route. L’instant d’après, la porte se remit à s’ouvrir pour laisser entrer les membres de l’équipe, puis Jack utilisa répéta son piratage informatique sur le panneau de commande à l’intérieur du sas pour refermer la première porte avant de forcer la seconde à s’ouvrir malgré la différence de pression entre les deux salles.

       -  Attention, dit-il, il va y avoir du vent.

       Eric sourit à pleine dents derrière son casque juste avant que l’air ne s’engouffre violemment à l’intérieur du sas. Patric, qui ne s’était pas attendu à ce que ce soit si fort, fut jeté à terre à côté du marine et celui-ci l’aida alors à se relever. Cela leur donna un bref sursis avant de devoir contempler le terrible spectacle qui remplissait toute la longueur du couloir sur lequel débouchait le sas.

       Sur les murs, sur  le sol, sur le plafond… partout où se posait le regard, il n’y avait que sang, mort et destruction. Les impacts de balles criblaient chaque surface visible tandis que les douilles, cartouches et chargeurs vides formaient une mosaïque macabre au sol. Des corps par dizaines avaient été mis en charpie et la plupart d’entre eux était dans un état de décomposition très avancé ne laissant plus que des amas de champignons immondes n’ayant même plus forme humaine. Le sang avait séché depuis longtemps mais sa teinte si reconnaissable n’avait pas terni pour autant. Les doigts crispés des cadavres tenaient encore fermement les poignées de leurs armes et certains murs avaient été noircis par des explosions de grenades ou d’autres explosifs de combat. L’une des portes du côté droit du couloir avait été complètement arrachée et traînait désormais par terre, déformée par la puissance de l’explosif qui avait été utilisé pour l’ouvrir. Chaque parcelle de cet endroit n’était que désolation, donnant aux membres de l’équipe  RECOVERY l’impression d’être arrivés dans l’anti-chambre de l’enfer.

       -  Bordel ! s’écria Eric. Qu’est-ce qui s’est passé ici ?

       -  Aucune trace d’arme covenante, remarqua Ryan. C’était donc probablement une mutinerie. Une partie de l’équipage s’est sans doute opposé à la décision d’attendre les secours ici et a voulu prendre le contrôle du vaisseau.

       -  Mais pourquoi ces cadavres sont-ils toujours là ? Pourquoi n’ont-ils pas été éjectés dans l’espace comme l’indique la procédure ?

       Jill commença à s’approcher de l’un des corps putréfiés, apparemment celui d’un agent de la sécurité d’après ce que l’on pouvait encore distinguer de son uniforme, lorsque Patric lui annonça avec méfiance :

       -  Je vous conseille de garder votre combinaison étanche, lieutenant. Ces cadavres sont certainement devenus d’énormes foyers d’infection avec le temps. Mieux vaut ne pas prendre de risque.

       -  C’est noté, Anderson. Je veux juste savoir ce qui a tué ces soldats.

       Le lieutenant écarta les vêtements souillés de sang séchés du corps qu’elle étudiait, une partie du tissu tombant littéralement en poussière, laissant apparaître de profondes entailles. De toute évidence, ces blessures ne pouvaient pas avoir été causées par un simple couteau et aucun éclat de métal n’indiquait une mort par explosif. Quelque chose d’autre avait tué cet homme. Quelque chose qu’elle ne parvenait pas à identifier.

       Soudain, un grand bruit se fit entendre. En un éclair, chacun saisit son arme et la pointa vers l’origine du bruit alors même que ce dernier se répétait et s’amplifiait. C’est alors qu’ils virent la première porte de gauche du couloir se déformer à chaque fois que le bruit retentissait, comme si quelque chose la frappait depuis l’autre côté avec une puissance monstrueuse. Au quatrième coup, la porte céda et fut projetée sur toute la largeur du couloir pour aller s’abattre sur le mur d’en face, et quelque chose passa le seuil. Quelque chose qui avait été humain.

       De sa nature humaine, il ne restait que la forme, tout le reste n’étant qu’une monstruosité sans nom qui pétrifia les pauvres membres de l’équipe par sa seule vue. Ses vêtements étaient complètement en lambeaux, laissant chacun voir son corps ravagé semblable à celui d’un zombie des films d’horreur, une vision de cauchemardesque et innommable. Sa peau était devenue verdâtre et ramollie, sa chaire semblant être à peine attachée à son squelette. Sa tête n’était guère plus qu’un crâne recouvert de masse organique immonde et reposait lourdement sur son épaule comme si ses vertèbres cervicales avaient été brisées. Ses yeux étaient totalement noirs, ou plutôt il n’avait plus d’yeux du tout, ce qui lui donnait l’apparence d’un démon dont le regard traversait les éléments. Son bras droit tenait encore fermement un pistolet de combat, modèle M6C standard, tandis que son autre bras semblait avoir horriblement muté pour faire apparaître des tentacules longues et fines, et l’extrémité de ses doigts se terminaient en de grandes griffes osseuses repoussantes.

       La vision de cette chose laissa les humains complètement terrorisés, incapables de prendre la moindre décision, à la seule exception de Ryan qui leva calmement son fusil sniper et tira une unique balle dans la tête de l’abomination. Le crâne de cette dernière fut réduit en bouillit par le tir et s’éparpilla dans le couloir, ajoutant encore à l’horreur du décor, mais son corps continua de bouger, s’avançant lentement vers le groupe avant de lever son arme pour faire feu.

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LA SUITE

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SOMMAIRE

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