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Qui suis-je ?

Hughel 2
 

Nom : Comeau-Montasse

 

Prénom : Thibault

 

Âge: 30 ans

 

Job: préparateur documentaire à la centrale nucléaire du Tricastin (prestataire pour EDF)

 

Localisation: Saint-Paul Trois Châteaux, Drôme, Rhône-Alpes, France, Planète Terre, réalité n°246820 de la simulation créatrice

 

Passions: musique, jeux vidéos, jeux de rôle, lecture et, bien sûr, écriture

 

M'ECRIRE

 

LIEN VERS MON NOUVEAU BLOG

Citation du jour

  « On ne fait rien d’extraordinaire sans hommes extraordinaires,

  et les hommes ne sont extraordinaires que s’ils sont déterminés à l’être. »

 (Charles de Gaulle)

Ma Muse personnelle

 

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 22:02

CHAPITRE DIX-NEUF : LE MAÎTRE ET L'ELEVE



      Depuis l'orbite, le monde-chapelle d'Ouragos n'était pas aussi impressionnant que vu du sol. Son ciel à moitié couvert de nuages et ses vastes landes enneigées lui donnait l'apparence d'une planète absolument classique, sans la moindre particularité. De plus, la ville-sainte d'Isanam se trouvait de l'autre côté, dans la moitié nocturne de cette sphère blanche et grise faiblement éclairée par le soleil lointain. On aurait dit une énorme boule de neige tournoyant lentement dans l'espace.

       Eric avait placé le Phœnix à plus de sept cent mille kilomètres de la surface d'Ouragos, au-delà même de l'orbite lunaire, loin de la flotte de défense et de la plupart des senseurs radios, là où nous pouvions mener à bien notre rencontre avec maître Kantores. Celui-ci devait déjà être arrivé dans ce système depuis plus de dix heures selon son dernier message astropathique, mais les voies du Warp étaient plus qu'incertaines, et il était tout à fait possible que son vaisseau ai été retardé. L'histoire de l'Imperium regorgeait d'incidents de transit spatial dans lesquels un nombre incroyable de vaisseaux s'étaient retrouvés retardés, perdus ou transformés en épaves par les puissances de l'Immaterium. Mais je n'avais pas vraiment à me faire de soucis, car les transporteurs de l'Inquisition et des autres organismes de l'Imperium disposaient tous d'une technologie nettement plus sûre que celle équipés sur les simples vaisseaux marchands. Et le vaisseau de maître Kantores faisait partie des meilleurs...

       En attendant que mon maître et son équipage aient vaincu les caprices du Warp, je m'étais occupé du cas de Claire, dont l'état restait stationnaire depuis qu'elle s'était évanouie sur Ouragos. Pour le moment, ses facultés psychiques ne s'étaient toujours pas réveillées, mais cela viendrait forcément un jour ou l'autre. Il me faudrait la livrer aux Vaisseaux Noirs de l'Inquisition avant ce jour, mais pour l'instant je voulais savoir qui était celui qui avait tenté de la contrôler. Avec un peu de chance, ce psyker avait laissé une impression mentale dans la mémoire de Claire. Ce genre de chose était fréquent dans le cas de violent usage de pouvoirs psychiques sur les esprits, et particulièrement avec les pouvoirs de télépathie et de contrôle mental. J'espérais juste que la sœur de bataille reviendrait à elle avant que ce ne soit trop tard, et qu'on pourrait tirer quelque chose d'elle.

       Mais avant tout, il fallait que je parle à mon maître.


       Soudain, Eric arriva dans ma cabine :

            -  Asphar ! Le Spear of Illumination est arrivé !

            -  Enfin ! fis-je en me levant de mon lit pour me diriger vers le poste de pilotage.

       Derrière la vitre du cockpit, je pu voir le mince rectangle gris d'un vaisseau se détacher sur le fond noir de l'espace. Sa forme élancée et sa proue pointue lui donnait l'allure d'une frégate militaire de l'Imperium, mais son origine était tout autre. Le Spear of Illumination avait autrefois été un vaisseau d'exploration léger de l'Adeptus Mechanicus, sous le commandement du magos Macronus et originaire du monde-forge de Gryphonne-IV. A cet époque, bien sûr, il portait un autre nom, mais mon maître ne me l'a jamais dit. Son rôle était d'inspecter des planètes de l'Imperium susceptibles de dissimuler des morceaux de la technologie perdue. Mais lors de l'un de ses voyages, le Spear of Illumination fut attaqué par des hérétiques qui souhaitaient mettre la main sur la formidable technologie qu'il contenait, afin la revendre au plus offrant. Ce n'est que par un curieux hasard que l'inquisiteur Kantores avait croisé la route de ce vaisseau et avait découvert son changement d'allégeance, avant de le purifier de ces traîtres.

        Bien évidemment, les dirigeants de Gryphonne-IV contactèrent aussitôt mon maître afin qu'il leur remette la technologie contenue dans le vaisseau, ainsi que les corps de son équipage. En effet, les données que renfermaient les implants corticaux du magos Macronus étaient d'une valeur immense pour l'Adeptus Mechanicus, et plusieurs de ses équipements ne devaient jamais sortir du culte de Mars. En récompense pour son dévouement, Kantores reçu le Spear of Illumination lui-même avec un équipage de serviteurs spécialisés. Peu d'inquisiteurs peuvent se targuer de posséder un vaisseau aussi perfectionné.

         Alors que celui-ci se rapprochait du Phœnix, je pus voir les formes majestueuses de sa coque, sur laquelle étaient alignées plusieurs batteries de canons et d'armes d'artillerie navale. Par rapport aux autres vaisseaux de son gabarit, le Spear était nettement supérieur dans de nombreux domaines : vitesse, manœuvrabilité, puissance de feu et résistance. C'était une merveille de technologie, uniquement comparable avec les autres bâtiments de l'Adeptus Mechanicus. Grâce à lui, mon maître avait pourchassé et détruit de nombreux vaisseaux hérétiques qui croyaient pouvoir distancer n'importe quel appareil impérial. Nombre de ses enquêtes ont été résolue par la puissance de ses moteurs ou par celle de ses canons.

         Sa baie d'amarrage était assez vaste pour contenir trois autres engins comme le Phœnix, mais elle ne renfermait que deux navette légères standards Aquila et un chasseur léger de classe Vulture. Plusieurs serviteurs étaient là à entretenir les diverses machines disposées à travers la pièce, ne s'arrêtant même pas pour observer notre appareils se poser sur le sol du hangar. Ils ne se détournèrent pas non plus de leur occupation lorsque mon équipage et moi prîmes pied sur le pont. Je savais que mon maître ne sentait pas le besoin de venir nous accueillir personnellement à notre arrivée, ou même de nous envoyer quelqu'un pour nous montrer le chemin, car je connaissais les coursives du Spear par cœur. 

       D'un pas flottant sous la gravité artificielle, nous traversâmes la moitié du vaisseau pour atteindre le pont de commandement où nous attendait Illos Kantores, seul. Sans son habituelle armure énergétique il était nettement moins impressionnant, mais j'étais bien placé pour savoir que sa principale force n'était pas celle du corps. Cependant, quelque chose était bizarre : le fait qu'il se tienne ainsi devant nous, sans protection ni personne pour surveiller nos agissements sur son vaisseau, après ce que Yarn m'avait révélé sur Ouragos. Pourquoi ?

            -   Salut Asphar ! fit Illos sans me laisser réfléchir plus longtemps. Désolé pour mon retard, mais même le Spear n'est pas à l'abris des aléas du Warp.

            -    Je sais, dis-je simplement pour briser ce semblant d'amabilité. J'y ai passé assez de temps pour le savoir. Venons-en aux faits !

        Illos ravala son sourire de façade et ses yeux se remplirent d'une certaine tristesse. Je me souvins alors qu'il avait déjà formé deux autres inquisiteurs avant moi, et que tous deux avait été tué. Le premier était mort en servant l'Empereur, mais le second avait été exécuté par Illos lui-même pour avoir trahi l'Imperium. Il attendait énormément de moi, et pourtant il ne me faisait pas confiance. Une contradiction qui me laissait présager le pire.

            -   Bien, lâcha-t-il. Je pense qu'il n'est plus nécessaire de te dissimuler quoi que ce soit. Seulement, j'aimerai que nous soyons seuls pour cela.

       Je me tournai alors vers Fidge qui avait observé la salle de fond en comble sans même bouger de sa place. D'un signe de tête quasi imperceptible, il m'indiqua que l'endroit était sûr. J'ordonnai alors à mes hommes de m'attendre à l'extérieur, et quelques instants plus tard la porte d'accès se refermait derrière eux.

       Un froid silence s'installa dans chaque parcelle des quelques mètres me séparant d'Illos. Son regard était dur tout en étant accablé, et la moue que dessinaient ses lèvres sèches témoignaient de l'hésitation qui régnait en lui. Malgré cela, je ne vis aucun signe d'inquiétude sur son visage.

            -   Tout d'abord, commença Illos, il faut que tu comprennes à quel point ce que je vais t'avouer ne dois jamais sortir de cette pièce. C'est un secret qui dois être gardé à tout prix.

            -   Ce sera à moi d'en juger. Si sa nature est pure alors je le garderai jusqu'au retour de l'Empereur, sinon je vous tuerez moi-même sur-le-champ, que vous soyez mon maître ou pas.

            -   Je reconnais bien là ta nature chevaleresque, Asphar.

      Pendant un instant, Illos se contenta de me regarder droit dans les yeux, de ce même regard à la dureté fragile. Sur mes poignets, les Serres d'Eridios attendaient la moindre pression musculaire pour jaillir et frapper, un ordre que je m'apprêtais à devoir donner à chaque seconde. Je savais que si les choses venaient à dégénérer, cela signifierait ma mort et celle de mon équipe, mais je préférais disparaître en sachant que l'Inquisition ne soufrerait pas d'un traître aussi puissant.

       Lentement, Illos se tourna vers la large baie vitrée qui formait un demi-cercle autour du pont de commandement, et à travers laquelle on pouvait voir la lointaine boule glacée d'Ouragos. Puis, au bout de quelques instants, il finit par avouer :

            -   Je ne suis pas le vrai Illos Kantores.

      Cette révélation me secoua tellement que chaque de mes muscles tressauta, et les griffes d'Eridios sortirent de leurs fourreaux d'acier sans que je puisse les en empêcher. Pourtant, cela ne fit pas réagir cet homme qui venait soudain de devenir un étranger pour moi.

            -   Cela va faire soixante-quinze ans maintenant, continua-t-il sans se retourner. Le véritable inquisiteur Kantores m'avait recruté parmi les milliers d'orphelins anonymes issus de la guerre civile sur Mazilia. Alors que je n'étais encore qu'un enfant, il me forma dans le but de faire de moi son représentant, l'homme qui porterait son identité afin qu'il puisse continuer son œuvre en secret, sans attirer les soupçons de l'Inquisition.

            -   Mais il ne s'est pas détourné de l'Empereur, n'est-ce pas ? fis-je avec inquiétude.

            -  Bien sûr que non ! Mais la façon dont il Le sert ne doit jamais être connue des Ordos, car elle serait aussitôt considérée comme hérétique par les puritains bornés qui continuent d'influencer les décision des Conclaves. Mais toi, Asphar, tu as peut-être l'ouverture d'esprit nécessaire pour comprendre la nécessité d'une telle action.

       Je fis un effort monstrueux pour rester immobile. J'avais furieusement besoin de m'asseoir ou de démolir quelque chose afin de libérer mon esprit de toute cette tension. Prenant une série de profondes respirations, je retrouvai mon calme progressivement. Puis, d'une voix dure et inquisitoriale, je lançai :

            -   Dites-moi tout !

       L'homme devant moi se retourna alors et jeta sur moi un regard qui se voulait neutre mais qui laissa filtrer un soupçon d'embarras. Il savait combien sa situation présente était dangereuse, mais il avait parié sur ma compréhension. A partir de là, cela pouvait soit être l'unique moyen de me faire voir une vérité à la pureté dissimulée, ou alors une ruse afin de m'attirer dans un piège. S'il avait simplement voulu me tuer, il aurait put détruire ma navette aussi facilement qu'un Astartes broierait le crâne d'un homme.

       Pourtant, j'avais beau me plonger aussi profondément que je le pouvais dans ses yeux sombres, je n'arrivais pas à y voir le moindre signe de méfiance. L'hésitation qui régnait en lui au début de notre discussion avait même disparu, laissant place à une certaine fatalité à travers laquelle il laisserait le destin décider de comment cela finirait. Et enfin, sur un ton détaché mais où je perçu un besoin de prudence, il m'avoua :

            -  Le vrai Kantores se fait aujourd'hui appeler Thlénor Volirius, et il dirige désormais la guilde marchande Sarudienne qui sert de couverture à ses opérations. C'est également un puissant psyker et, plus important que tout,... c'est un illuminati.
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commentaires

L
(Je précise un peu parce qu'effectivement cela peut être compris de plusieurs manières. )Le fil de l'intrigue serpente et parfois fait de terribles volte-faces . Ici le lecteur sent le sol se dérober sous ses pieds avec une certitude concernant Kantores qui s'efface.Et pas grand chose sur le coup pour la remplacer.Bien joué ! J-inze
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D
Vraiment sympa le blog c'est vraiment bien écrit je vais le mettre dans mes favoris pour pouvoir suivre à chaque fois que j'aurais du teps libre et bonne continuation
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V
Wouhou, ça reprend, ça avance et on va enfin c=savoir ce qu'est un illuminati, j'ai dû le savoir un jour mais je ne m'en rappelle plus.Comme d'habitude, c'est génial.Ah oui sinon je suis inscrit a la newsletter mais les mails pour me prévenir ne me sont pas parvenus pour tes deux derniers écrits.
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L
quelle sinuosité !
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